Un seul golfeur canadien est déjà sorti vainqueur d’un tournoi majeur : Mike Weir. C’était justement au Tournoi des Maîtres, en 2003. Trois autres de ses compatriotes fouleront les allées de l’Augusta National cette année. Du groupe, Nick Taylor est celui qui a les meilleures chances de l’emporter.

Le joueur de 35 ans originaire de Winnipeg partage deux qualités non négligeables avec les gagnants de 87 éditions différentes : il excelle sur les coups roulés et il est capable de performer sous pression.

Ses trois couperets lors des trois derniers majeurs auxquels il a participé pourraient contrevenir à ce qu’on tente de démontrer, soit qu’il est assez talentueux pour faire partie des prétendants au veston vert. Or, le Tournoi des Maîtres est bien différent des trois autres tournois du Grand Chelem.

Souvenez-vous de ce roulé spectaculaire de 72 pieds pour l’aigle réussi sur le deuxième trou de prolongation face à Tommy Fleetwood à l’Omnium canadien, l’été dernier. Ce genre de réalisation n’arrive jamais par hasard. Ça prend du cran et du talent.

Ensuite, sa plus récente victoire à l’Omnium de Phoenix en prolongation, devant la foule la plus intimidante et déstabilisante du circuit, demeure une autre preuve de la capacité d’adaptation et de concentration de l’ancien de l’Université de Washington.

Taylor est sur une véritable erre d’aller cette saison. Onzième au classement de la Coupe FedEx et 25e au classement mondial, le Canadien vit les meilleurs moments de sa carrière.

C’est comme si son titre à Toronto, son troisième en carrière, avait débloqué quelque chose en lui. Un mélange d’assurance et d’instinct du tueur. Si calme, mais tellement en maîtrise au moment où ça compte, le Canadien pourrait se distinguer grâce à son jeu court.

Quatrième sur le circuit PGA Tour pour la moyenne de roulés par ronde depuis le début de la saison, il est un des joueurs les plus efficaces au monde à l’intérieur de 125 verges du trou. Son jeu avec les fers est un exemple à suivre.

Grâce à son rendement, Taylor s’est démarqué à différentes occasions cette saison. Septième à Hawaii et 12e à la prestigieuse Invitation Arnold Palmer, il se pointera à Augusta avec l’intention de faire mieux qu’à sa première participation en 2020, où il avait terminé 29e.

L’autre chance de Corey Conners

S’il a moins le vent dans les voiles que son compatriote, Corey Conners demeure toutefois un joker intéressant quand vient le temps de faire des prédictions en marge du Tournoi des Maîtres.

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Corey Conners regarde son coup de départ sur le premier trou lors du troisième tour de l’Omnium du Texas, le 6 avril dernier, à San Antonio.

Le Canadien de 32 ans en sera déjà à une septième participation à cette classique annuelle. Et lors de trois de ses quatre dernières présences en Géorgie, il a terminé dans le top 10. Son meilleur résultat enregistré est une sixième place en 2022.

C’est plutôt étonnant que Conners connaisse autant de succès dans le tournoi le plus en vue de la saison, car il revendique seulement deux titres en carrière. Les deux au même tournoi, qui plus est, l’Omnium du Texas, qui a lieu une semaine avant le Tournoi des Maîtres.

Cette année, la carte de visite du Canadien est un peu moins reluisante. En huit évènements, il a survécu à tous les couperets, mais il a été incapable de se classer parmi les 10 premiers dans tous les tournois. Son meilleur résultat est une 13e place au Championnat des joueurs.

Il en arrache énormément sur les verts, ce qui ne représente jamais une bonne nouvelle à l’approche du premier majeur de la saison. Cependant, il est toujours aussi constant et précis sur ses coups de départ. En plus, il se classe deuxième sur le circuit pour la moyenne de verts atteints en coups prescrits. Le véritable problème dans son cas n’est pas d’embarquer sur le vert, mais de caler ses roulés.

La malchance d’Adam Hadwin

On tend à l’oublier, mais Adam Hadwin est encore capable de tirer son épingle du jeu. Le golfeur de 36 ans en sera à une quatrième participation au Tournoi des Maîtres.

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Adam Hadwin prend le départ du sixième trou lors de la troisième ronde du tournoi Invitation Valspar, le 23 mars dernier, à Innisbrook, en Floride.

Il offre du golf de qualité cette saison. Sixième au tournoi American Express, quatrième à l’Invitation Genesis et cinquième à l’Invitation Valspar, Hadwin paraît souvent impuissant. Comme s’il était incapable de frapper des coups de circuit pour se propulser davantage. Il est très constant, mais visiblement, lorsque la tension s’installe, il fige.

Il n’excelle dans aucune phase du jeu, mais il est bon à peu près partout. Et c’est souvent la clé dans un tournoi comme le Tournoi des Maîtres. La constance des frappes et la capacité de s’en tirer sans essayer d’en faire trop font partie des essentiels. Et c’est dans les cordes du Canadien.