L’histoire s’écrit toute seule. Vendredi soir, les Alouettes de Montréal recevront la visite des redoutables Roughriders de la Saskatchewan pour leur huitième partie de la saison.

Pourquoi devrions-nous particulièrement nous intéresser à ce duel ? Eh bien, ce sera le premier match mettant en vedette l’entraîneur-chef des Moineaux, Jason Maas, et son quart-arrière, Cody Fajardo, contre leur ancienne équipe.

Là on tient quelque chose.

Qui plus est, la formation des Prairies a mis Maas, coordonnateur à l’attaque du club, à la porte au terme de la campagne. Elle a également décidé de ne pas retenir les services de Fajardo et a préféré mettre le grappin sur Trevor Harris, celui qui occupait le poste de quart partant avec les Alouettes l’an dernier. Tout à coup, ça commence à nous allumer.

Sauf qu’il y a un léger ennui qui nous empêche de laisser libre cours à notre récit. À moins de 36 heures de la rencontre, il est encore impossible de confirmer la présence ou l’absence du quart des Alouettes.

« Je veux attendre la dernière minute avant de prendre une décision », racontait Maas, jeudi midi, afin de nous tenir en haleine visiblement au cœur d’un excellent thriller.

Fajardo a été victime d’une vilaine collision lors de la victoire des siens de 27-14 aux dépens des Tiger-Cats de Hamilton, samedi. Le vétéran de 31 ans n’a toutefois raté aucune séquence à l’attaque, et ce, même après le plaqué.

Depuis, on cultive l’intrigue. Cette semaine, le Californien a pris part à une moitié d’entraînement et a surtout passé plusieurs journées à l’infirmerie en raison de cette blessure à l’épaule gauche. Impossible de dire si le droitier sera envoyé dans la mêlée ou s’il continuera de tenir les médias en haleine une semaine de plus.

« Je voulais être sur le terrain et m’entraîner, prouver aux entraîneurs que j’étais capable de lancer, de me déplacer avec mes épaulettes. […] Et ce n’est pas comme si nous jouions à la Coupe Grey demain. Il y a beaucoup d’opinions et beaucoup d’autres personnes qui nous aident à prendre cette décision. Tout le monde le sait que s’il n’en tenait qu’à moi, la décision ne serait pas prise au moment du match. Demain, je serais en train de jouer », a dit le protagoniste de la semaine, Fajardo.

Faire fi des si

D’ici là, on se prépare à l’éventualité où ce choc, rempli d’animosité, aura bel et bien lieu.

« Si c’était la première semaine d’activités, ce serait un peu différent, avec tout ce qui s’est passé pendant l’entre-saison. Mais vous savez, nous en sommes à sept matchs au compteur », a déclaré Fajardo, qui souhaite calmer le jeu d’emblée.

Ça demeure quand même le premier duel contre son ancien club. Les Alouettes peuvent conserver leur fiche au-dessus de la barre de ,500, signer une troisième victoire consécutive et du même coup faire basculer les Riders du côté des bilans négatifs. Ça doit être enivrant.

« Il y a évidemment une sorte d’attachement à une équipe avec laquelle j’ai passé les quatre dernières années et pour laquelle j’ai joué beaucoup de matchs de football. Par contre, à ce stade de ma carrière, j’ai joué pour quatre équipes. Alors si je commençais à encercler les duels contre toutes ces équipes sur le calendrier, ça ferait à peu près toutes les équipes de la ligue », ose dépassionner le quart.

« Évidemment il y a beaucoup de préparation et d’engouement médiatique », concède-t-il.

« Le simple fait de voir les gars et ceux que j’ai affrontés à l’entraînement, je peux vous dire qu’ils me connaissent et que je les connais aussi, et c’est ce qui est aussi excitant. Ce sera une partie d’échecs intéressante entre les deux camps, car nous nous connaissons assez bien », conclut-il.

Finalement, ce ne sera qu’un match comme les autres. Jusqu’à ce que ça ne le soit plus.

Sans Stanback et Sewell

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE

William Stanback, demi offensif des Alouettes

Parmi les rares certitudes de ce récit, on peut ajouter quelques noms sur la liste des absents pour la rencontre de vendredi. Le demi à l’attaque William Stanback, qui a accumulé 106 verges de gains par la course lors du dernier match, et le plaqueur Almondo Sewell ne seront pas en uniforme.

« Stan n’a pas du tout réagi aux traitements comme on le souhaitait hier. Il a aussi ressenti quelques pépins. Tout comme Mondo. […] On espère que ça ira mieux la semaine prochaine », a affirmé Maas.