Cody Fajardo a foulé le terrain du stade Percival-Molson pour la première fois dans l’uniforme des Alouettes de Montréal, vendredi soir, dans le cadre du dernier match préparatoire de l’équipe, face aux Tiger-Cats d’Hamilton. Les Als l’ont emporté 25 à 22. Maintenant, Jason Maas et Danny Maciocia entament le véritable travail.

Après plus de deux semaines passées à Trois-Rivières, la saison morte des Alouettes s’est finalement conclue, au gré d’un vent madelinois, sur le terrain synthétique de l’Université McGill.

C’était l’occasion pour les jeunes joueurs de se prouver. C’était aussi, et surtout, l’occasion pour les vétérans de se remettre dans le bain.

Le quart-arrière Cody Fajardo est arrivé à Montréal comme un sauveur. Enfin un quart mobile. Enfin un quart charismatique. Enfin un quart avec le profond désir de jouer à Montréal.

J’étais nerveux ! Il y a tellement de nouveaux gars qui ont envie de jouer ici.

Le quart-arrière Cody Fajardo, après la victoire

Le joueur de 31 ans ne tenait plus en place pendant la période d’échauffement. Complètement absorbé dans l’instant présent, Fajardo a bien paru lorsque le ballon est arrivé dans ses mains à la suite d’une première séquence infructueuse des Tiger-Cats.

Premier constat : Fajardo peut se servir de ses jambes. C’était dit, c’est maintenant confirmé. Il est vif et agile. Le numéro 7 a esquivé ses poursuivants et cette dimension supplémentaire pourrait devenir bénéfique pour les Alouettes.

Même par la voie des airs, Fajardo s’est aussi démarqué par son anticipation rapide et sa capacité à lire les situations rapidement. Sa passe dans la zone des buts pour atteindre Kaion Julien-Grant pour conclure sa première séquence a fait bondir la foule timide du stade montréalais. C’était de bon augure.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

James Letcher Jr. (89) des Alouettes se fait plaquer par Tony Collier (26).

Cependant, son viseur a fait quelque peu défaut. Sur les longues tentatives, son bras a souvent été imprécis. « Le vent n’a pas rendu les choses faciles. […] C’était dur de juger les passes profondes », a-t-il avoué.

Évidemment, il devra s’ajuster. « En même temps, j’aime ça parce que ça rend les choses compliquées. Il faut pratiquer dans tous les éléments, parce que si tu veux gagner des matchs et la Coupe Grey, il faut jouer dans toutes les conditions. »

Trouver et nourrir une cohésion entre lui et ses receveurs sera aussi un travail de tous les jours. Son jeu n’a pas été que convaincant. Mais pour un premier match, il y a moyen d’être optimiste.

Il a été sorti du match par son entraîneur-chef au milieu du deuxième quart, avec sept passes réussies sur 14 tentatives pour 77 verges par la passe.

Qui captera le ballon ?

Le vétéran Greg Ellingson sera selon toute vraisemblance le premier receveur de l’équipe. Blessé dans les derniers mois, il a été épargné par l’organisation qui ne l’a pas fait jouer les deux matchs préparatoires.

C’est pour les postes derrière lui dans la hiérarchie que Maas et Maciocia devront se gratter la tête. D’autant plus qu’il est difficile de définir combien de receveurs seront retenus et conservés.

Depuis deux matchs, Quartney Davis est celui qui s’est le plus illustré. Il avait inscrit un sublime touché la semaine dernière contre le Rouge & Noir d’Ottawa.

Contre les Tiger-Cats, il a continué de s’illustrer. Notamment en captant et en sécurisant des attrapés importants. Les Alouettes ont concrétisé peu de longs jeux, mais Davis a réussi un gros attrapé sur 34 verges en fin de première demie, sur le bord de la zone des buts. Ce jeu a mené au touché au sol de Walter Fletcher quelques secondes plus tard.

« Ce n’est jamais assez ! J’essaye d’être constant, et c’est tout ce que je peux faire. J’espère faire partie de l’équipe et faire d’autres gros jeux ici », a-t-il affirmé après le match, les mains dans sa poche chauffante.

Davis a terminé le match avec cinq passes captées sur les six dirigées vers lui, pour un total de 56 verges.

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Trevon Clark (71) des Alouettes n’a pas réussi à attraper une passe, couvert par Will Sunderland (22) des Tiger-Cats.

« Depuis qu’on est arrivés, Cody et moi, on travaille sur notre complicité et je crois qu’on commence à en avoir une bonne », a-t-il révélé à propos de son quart-arrière.

Son entraîneur a aussi reconnu son bon match : « Il a fait du bon boulot ce soir. Notamment avec ses jambes et sa capacité à bouger le ballon. »

Comme la semaine dernière, Austin Mack a brillé à certains moments, sans pour autant forcer l’organisation à lui offrir un rôle d’importance sur un plateau d’argent. L’ancien de la NFL est capable de belles choses, mais quelques répétitions supplémentaires seront nécessaires pour trouver une cohésion avec Fajardo.

Viennent ensuite Cole Spieker et Kaion Julien-Grant. Deux receveurs qui seront sans doute dans l’alignement des Alouettes, mais qui n’ont pas offert un rendement transcendant. Ils ont peiné à attraper certains ballons envoyés dans leur direction. Même s’ils devraient commencer la saison à Montréal, il est difficile de parler de ces deux joueurs comme de polices d’assurance. Leur démonstration pendant cette présaison n’a pas été complètement rassurante.

Israel Antwine saisit sa chance

Il a 23 ans et il a passé du temps dans l’organisation des Jaguars de Jacksonville dans la NFL. Alors qu’il était inconnu au début du camp, sa prestation de vendredi a été extrêmement convaincante. Le plaqueur a réalisé deux sacs du quart.

« Je me sens fantastiquement bien après cette performance, a-t-il déclaré, quelque peu timide après la rencontre, sur les lignes de côté. Je sentais que je pouvais faire une bonne première impression et c’est ce que j’ai fait. »

Au-delà du résultat, c’est surtout la manière dont il s’est rendu aux quarts adverses qui l’a fait sortir du lot.

Explosif, rapide et agile pour passer à travers le mur offensif, le joueur de 309 lb a fait fi de doubles couvertures pour atteindre sa cible.

« J’étais confiant, calme et prêt à donner tout ce que j’avais. Je ne me relaxe jamais tant que le cadran n’est pas à zéro », a-t-il ajouté.

La première unité défensive a démarré la rencontre et lorsqu’elle a été reposée, les joueurs se battant pour un poste ont à peu près tous connu une soirée difficile. Les Tiger-Cats s’amusaient comme au parc, surtout contre la passe. Or, Antwine a été la seule véritable bougie d’allumage de la deuxième unité défensive.

« Il a eu un bon camp », a évoqué Maas. « Il sera quelqu’un à considérer pendant toute la saison, a-t-il ajouté en s’échappant quant à sa décision de le garder dans l’équipe. Je suis excité pour lui. »