Antoine Pruneau aurait bien aimé continuer à défendre les couleurs du Rouge et Noir d’Ottawa la saison prochaine. Mais quand il a vu que l’union arrivait à terme, il a ravivé une vieille flamme.

Il ne trompe personne, son amour pour le football est indéniable. C’est pourquoi au lendemain de l’annonce de sa retraite, Pruneau a été présenté comme nouveau coordonnateur défensif adjoint des Carabins de l’Université de Montréal, son alma mater.

« J’avais des attentes pour la saison prochaine avec le Rouge et Noir. Mais les négociations ne menaient à rien, on n’était pas vraiment sur la même longueur d’onde concernant mon rôle », raconte-t-il au téléphone à La Presse.

Et c’est à ce moment qu’il y a eu un certain jeu de séduction.

J’ai contacté quelques équipes et j’avais des offres, mais, finalement, celle de l’Université de Montréal était trop intéressante pour que je passe à côté.

Antoine Pruneau

Convaincu qu’il y avait encore « du bon football » en lui, c’est plutôt l’offre des Carabins qui a retenu son attention. L’ancien quatrième choix au total du repêchage de la LCF en 2014 avait déjà goûté au métier d’entraîneur avant de s’engager avec les Carabins.

D’abord, en 2017, il a travaillé aux côtés de l’entraîneur-chef des Carabins, Marco Iadeluca, comme entraîneur des demis défensifs avec Équipe Canada. Il a ensuite remis le tout en 2022 quand il a agi comme coordonnateur défensif par intérim des Ravens de l’Université Carleton.

« Ces expériences-là ont confirmé des choses, mais la piqûre était déjà là. Je vais pouvoir vivre les mêmes émotions et la même passion qu’avant », assure l’ancien champion de la Coupe Grey.

Des atomes crochus

Un facteur qui a aidé Pruneau dans sa prise de décision est sa bonne relation avec Iadeluca. « C’est un peu une figure paternelle », résume-t-il.

Les deux ont gardé le contact depuis leur séjour avec Équipe Canada. Ils s’écrivaient de façon régulière pour échanger sur leurs milieux respectifs, une collaboration qui s’est avérée fructueuse.

Visiblement intéressé par l’homme et la tête de football que représente Pruneau, Iadeluca faisait germer l’idée de diriger les Carabins depuis un moment.

« Il y a quelques années, Marco [Iadeluca] m’avait parlé du poste et m’avait demandé si ça pouvait m’intéresser. Mais le moment choisi n’était pas bon et je n’étais pas encore rendu là dans ma carrière. »

Celui qui a disputé ses huit saisons dans la LCF avec le Rouge et Noir tient à préciser qu’il a postulé comme de nombreux autres candidats et qu’il est ravi d’avoir été retenu. Mais c’est le seul poste pour lequel il se voyait accrocher ses crampons.

Je n’ai pas regardé les autres opportunités de devenir entraîneur, je voulais vraiment apprendre de Marco et Denis [Touchette, coordonnateur défensif].

Antoine Pruneau

Le Lavallois de 33 ans pourra ainsi apprendre et, à son tour, transmettre ses acquis aux étudiants. Un de ses objectifs sera que ses troupiers ne répètent pas ses erreurs.

« J’ai commencé dans un certificat et je n’étais pas vraiment bien organisé. Donc je vais pouvoir les confronter et les aider dans leur choix et leur montrer des avenues plus simples que celle que moi, j’ai prise », dit-il.

Celui qui a représenté les Carabins pendant quatre saisons veut aussi faciliter la transition vers le monde du sport professionnel. Même pour des « enjeux aussi niaiseux que la gestion du portefeuille ».

Il sera donc facile de lui faire confiance pour des questions bien plus sérieuses ; celles concernant le football.

Jusqu’à ce que la mort nous sépare

Parmi les valeurs qui lui tiennent particulièrement à cœur, on note la loyauté et la famille. Il voulait revenir à la maison, près de ses parents et prêt à entamer son nouveau chapitre de père.

Son allégeance envers les Carabins ne fait aucun doute. Pruneau a dit être prêt à passer autant d’années que possible avec l’université et n’être nullement intéressé par l’idée de s’en servir comme tremplin vers une carrière ailleurs.

Mais cette fidélité se veut aussi envers son sport.

« Je ne pense pas que je serais capable de me déconnecter complètement du football, confie-t-il. Dans mon plan de match, ça va toujours faire partie de ma vie. »

Et il s’est déjà assuré que ce soit le cas dans ce prochain chapitre de sa carrière professionnelle.