Le match éliminatoire entre les Bills de Buffalo et les Dolphins de Miami devait être une balade dans le parc pour la troupe de Josh Allen, dimanche après-midi. Un poids lourd contre un poids plume. Les Bills ont mis un genou au sol, mais ils se sont quand même relevés pour l’emporter 34-31.

Des soupçons planent encore au-dessus de la tête d’Allen, perçu comme le quart-arrière le plus polyvalent et athlétique de sa génération. Il excelle. Il est spectaculaire, son leadership semble faire l’unanimité et depuis son arrivée à Buffalo, les Bills sont des prétendants au titre chaque année.

Il s’est présenté au Highmark Stadium avec une fiche de trois victoires et trois défaites en éliminatoires. Deux de ces défaites face aux Chiefs de Kansas City sont devenues des matchs d’anthologie. Même s’il est un quart dit générationnel, l’athlète de 26 ans n’a jamais été en mesure de livrer la grosse performance capable de propulser son équipe plus loin en éliminatoires.

L’adversité est sans doute le pire ennemi d’Allen. Ses plus gros défauts demeurent sa prise de décision et sa prise de risque.

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Le quart-arrière des Bills de Buffalo, Josh Allen (17), s’éloigne du secondeur des Dolphins de Miami, Jaelan Phillips (15), pendant la deuxième mi-temps.

Contre les Dolphins, il a lancé trois passes de touché, mais aussi deux interceptions. Il a failli se faire voler la vedette par le troisième quart des Dolphins, Skylar Thompson, une recrue réclamée au 247e rang du dernier repêchage.

Josh Allen et les Bills passent donc au prochain tour, mais de peine et de misère.

Il faudra aussi suivre de près la manière avec laquelle sera utilisé Allen. La différence entre lui et ses contemporains, comme Joe Burrow, Justin Herbert ou Trevor Lawrence, est son aisance à courir. Cette saison, il a récolté 762 verges au sol. En moyenne, il court près de huit fois par match. C’est avec ses jambes qu’il se propulse au-dessus de la mêlée.

Contre les Dolphins, Allen a effectué seulement quatre courses. Miami pointe au quatrième rang parmi les défenses de la NFL contre le jeu au sol, certes, mais Allen est le genre de joueur capable de défier les pronostics. Il devra encore le prouver la semaine prochaine pour cimenter cette affirmation dans la tête des amateurs.

Thompson abandonné par ses receveurs

A priori, les Dolphins avaient peu de chances face aux champions de leur division. Tua Tagovailoa est toujours incapable de jouer en raison de symptômes liés à sa troisième commotion cérébrale de la saison. Son second, Teddy Bridgewater, a été inefficace et abîmé en relève.

La mission de Thompson était donc de limiter les dégâts et de distribuer le ballon à ses meilleurs receveurs.

Le quart-arrière de 25 ans n’a pas à rougir de sa performance. Loin de là. Ses statistiques n’impressionneront personne, mais elles représentent mal l’allure de la rencontre.

Avec 18 passes complétées en 45 tentatives, une seule passe de touché et deux interceptions à sa fiche, il est habituellement ardu de gagner un match éliminatoire dans la NFL.

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Le quart-arrière des Dolphins de Miami, Skylar Thompson (19), est mis à terre par l’arrière défensif des Bills de Buffalo, Boogie Basham (55), pendant la première mi-temps.

Thompson a fait tout ce qu’il pouvait avec les outils mis à sa disposition. Malheureusement pour lui, ses outils étaient défectueux.

Meilleur duo de receveurs cette saison dans la NFL, Tyreek Hill et Jaylen Waddle ont été invisibles. Hill a capté seulement 7 des 15 passes dirigées vers lui. Waddle en a attrapé trois sur sept.

Les autres receveurs ont eu des ennuis similaires. Personne n’était capable d’attraper le ballon. Comme si Thompson lançait des cigares enduits de margarine, ou de beurre pour les plus bourgeois. Le chrono s’est souvent arrêté, et c’est pourquoi le match s’est étiré sur près de cinq heures.

Dans une partie aussi cruciale, les Dolphins avaient besoin de leurs deux receveurs vedettes pour l’emporter.

Le réveil de Dawson Knox

Le perfectionnement des ailiers rapprochés depuis une décennie a complètement révolutionné la dynamique offensive dans le monde du football. Si une équipe veut aspirer aux grands honneurs, elle doit pouvoir compter sur un ailier rapproché fiable, capable de réaliser des jeux clés.

Dawson Knox a tout pour devenir ce genre de joueur. À 6 pi 4 po et 254 lb, le joueur de 26 ans est agile, robuste et intelligent dans sa manière de se positionner sur le terrain.

Son début de saison a été lamentable. Il avait inscrit seulement deux touchés à ses onze premiers matchs. À la 14e semaine, son réveil a été brutal. Depuis, il a marqué un touché dans chacun de ses matchs.

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L’ailier rapproché des Bills de Buffalo, Dawson Knox (88), marque un touché devant le secondeur des Dolphins de Miami, Jerome Baker (55), au cours de la première mi-temps.

Il a donné le ton à la rencontre, dimanche, en réussissant le premier touché du match, de manière spectaculaire, en captant une passe de six verges d’Allen à une main sur la ligne des buts. Il a été visé seulement quatre autres fois dans le match, mais Knox a fait le boulot.

Une cible de plus pour Allen, déjà bien soutenu par Stefon Diggs, Gabe Davis et Cole Beasley.