Les Jets de New York et les Lions de Detroit avaient le potentiel d’offrir un match serré et spectaculaire, dimanche après-midi.

Les deux équipes se battent pour une place en éliminatoires, Zach Wilson jouait peut-être sa carrière et la réputation de Jared Goff était remise à l’enjeu. Or, ce sont les ailiers rapprochés qu’il faut remercier dans ce match qui s’est conclu 20-17 en faveur des Lions.

Les noms de C.J. Uzomah et de Brock Wright ne sont jamais évoqués lorsqu’il est question des meilleurs ailiers rapprochés de la NFL. Ils ne sont pas les plus constants, les plus fiables, les plus talentueux et encore moins les plus connus. Néanmoins, ils ont prouvé dimanche, dans le très beige MetLife Stadium du New Jersey, pourquoi les joueurs qui évoluent à cette position sont indispensables.

Rien ne fonctionnait pour les deux quarts-arrières en présence. Le jeune Wilson et le vétéran Goff ont manqué d’aplomb et de précision du début à la fin. Le premier n’a réussi que 51,4 % de ses passes, tandis que le second a élevé ce ratio à 60,5 %.

Le point étant que lorsque les quarts sont incapables de rejoindre leurs receveurs, il est nécessaire de se tourner vers les ailiers rapprochés, qui courent des distances réduites, certes, mais qui parviennent à sécuriser des ballons aux moments opportuns grâce à leurs grosses paluches. Pour saisir toute l’importance de pouvoir compter sur ces cibles qui peuvent aussi bloquer, il suffirait de demander à Tom Brady et à Patrick Mahomes à quoi ressemblerait leur carrière sans l’apport de Rob Gronkowski et de Travis Kelce.

PHOTO VINCENT CARCHIETTA, USA TODAY SPORTS

C.J. Uzomah

Dans la rencontre entre les Jets et les Lions, Uzomah et Wright ont accumulé trois attrapés. Trois jeux qui sont devenus trois des quatre touchés de la rencontre. Ni Garrett Wilson ni Amon-Ra St. Brown ne sont parvenus à faire la différence. Les ailiers rapprochés ont brillé lorsqu’il n’y avait plus de lumière et ils ont sorti leur quart-arrière respectif du pétrin.

Au deuxième quart, Uzomah a capté une passe profonde de 40 verges de Wilson avant de concrétiser une feinte de jeu au sol sur une verge au quatrième quart. Trois minutes plus tard, Wright a épaté la galerie en complétant à la course un long jeu de 51 verges pour donner les devants, et la victoire, aux Lions. Il s’agissait de son quatrième touché en carrière.

Une audition peu convaincante pour Wilson

Il est évident que les débuts dans la NFL de Zach Wilson ne se passent pas à la hauteur de ses attentes et de celles des Jets, qui l’ont choisi au deuxième rang du repêchage de 2021. Pourtant, il avait impressionné lors de son passage à l’université Brigham Young grâce à son bras canon. Il semble toutefois mal s’habituer au rythme de la NFL.

Le quart a raté les trois premiers matchs de la saison en raison d’une blessure et il a joué les sept suivants. Il avait même gagné cinq d’entre eux. Cependant, en raison d’un manque de leadership et de patience de la part de son entraîneur Robert Saleh, Wilson a été écarté de l’alignement lors des semaines 12, 13 et 14. Il a laissé sa place à Mike White, qui avait bien fait, mais qui s’est fracturé une côte la semaine dernière. Wilson avait donc la chance de revenir dans les bonnes grâces de Saleh.

Son audition n’a cependant pas été aussi convaincante que celle de Roy Dupuis avant d’obtenir le rôle d’Ovila Pronovost. Il a lancé deux passes de touché et une interception pour 317 verges, mais sa prise de décision a encore été défaillante. Il a également manqué de mordant à plusieurs occasions, notamment dans la dernière séquence du match. Le quart de 23 ans à la gueule d’acteur hollywoodien a été incapable de faire quoi que ce soit sous pression et les Jets en ont payé le prix.

Les Jets se retrouvent avec une fiche de 7-7 et chaque match d’ici la fin du calendrier sera crucial. Reste à voir lequel des deux quarts obtiendra le prochain départ.

D’ailleurs, l’homologue de Wilson chez les Lions n’a guère fait mieux. Il a accumulé seulement 252 verges, mais c’est surtout une autre maigre sortie sur les terrains étrangers. Sa passe de touché à Wright n’était que sa troisième sur la route cette saison. Deux des trois derniers matchs des Lions se joueront sur les gazons adverses, dont le dernier au Lambeau Field de Green Bay. Goff devra donc trouver le moyen de faire fi de cette vilaine habitude s’il veut donner toutes les chances à son équipe de faire partie de la danse de fin de saison.