C’est une organisation qui ne s’aide pas que celle des Alouettes de Montréal. Elle avait donné rendez-vous à ses partisans, mercredi à midi, au Complexe Desjardins afin de leur présenter son édition de 2022. Les joueurs sont arrivés vers 12 h 30…

En raison d’un manque de communication, les autobus qui transportaient les joueurs ont quitté le Stade olympique à… midi. De 50 à 100 amateurs étaient sur place et ont attendu patiemment, même si certains d’entre eux commençaient à taper du pied. Pas fort.

Ni le président du club, Mario Cecchini, ni le directeur général, Danny Maciocia, n’étaient sur place. Cecchini a contracté la COVID-19 et avait enregistré une courte vidéo dans laquelle il s’adressait aux partisans.

De tous les membres du club présents, c’est Anthony Calvillo qui a été le plus applaudi. Chez les joueurs, Eugene Lewis, Jake Wieneke, Marc-Antoine Dequoy et David Côté ont été parmi ceux qui ont obtenu le plus bel accueil. Les partisans ont également applaudi chaleureusement l’entraîneur-chef, Khari Jones.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Khari Jones

C’est important de resserrer les liens avec nos partisans. En 2019, ils étaient toujours très bruyants au stade [Percival-Molson] et ils nous ont permis de bénéficier d’un très bon avantage du terrain. On doit recréer la même chose.

Khari Jones, entraîneur-chef des Alouettes

Effectivement, les Alouettes doivent recréer la magie de 2019, et ça presse. Sinon, Jones risque fort de perdre son poste d’ici une dizaine de jours, tout au plus.

Les Alouettes pourraient très bien avoir une fiche de 2-0 à l’heure actuelle, mais elle est plutôt de 0-2. Les deux prochains matchs, qui seront disputés contre les Roughriders de la Saskatchewan, jeudi à Montréal et le 2 juillet à Regina, sont donc critiques pour l’avenir de Jones. Tout le monde au sein de l’équipe le sait. Jones ne survivrait pas à une fiche de 0-4, c’est pratiquement certain.

En plus de sa semaine de relâche qui suivra son double contre les Riders, Montréal accueillera la pire équipe du circuit, les Elks d’Edmonton, à son retour au jeu. Lorsque l’on sait qu’il est toujours préférable pour un nouvel entraîneur-chef d’avoir un adversaire moins redoutable comme entrée en matière…

Jones n’est pas dupe. Il sait bien ce qui lui pend au bout du nez. Le rapide changement de quart-arrière qu’il a effectué la semaine dernière en a dit beaucoup. Il y a un énorme sentiment d’urgence.

« Je ne lis pas les articles et je ne regarde pas la télé, alors je n’y pense pas trop. Je ne peux pas me faire du souci à propos de choses que je ne contrôle pas du tout. Si je pars, je pars. Ce qui me préoccupe, c’est de trouver une façon de gagner le prochain match, pas tant pour moi que pour l’équipe », m’a répondu Jones lorsque je lui ai parlé de son avenir avec l’équipe, mercredi.

Les Alouettes ne peuvent absolument pas se permettre de recommencer à perdre. Après plusieurs années de misère, l’hémorragie a été stoppée en 2019 – grâce à Jones –, mais ça reste fragile. Ça prend des victoires afin d’occuper plus de place dans le paysage sportif québécois (un peu de ponctualité ne nuirait pas non plus).

Les joueurs et les entraîneurs adjoints restent loyaux envers Jones. Il reste aimé et apprécié dans le club.

Mais on le sait tous, ce n’est pas Maciocia qui l’a embauché. Et les directeurs généraux veulent et méritent de pouvoir embaucher la personne de leur choix au poste le plus important d’une équipe de football. Ni Jones ni Maciocia ne peuvent être blâmés pour la situation actuelle. C’est juste comme ça…

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

André Bolduc

Les candidats

Si Jones perd son poste, il n’y aurait que trois choix logiques pour le remplacer. Trois hommes bien connus du public et qui amélioreraient la visibilité du club.

Le premier, c’est André Bolduc, qui est l’adjoint de Jones et le responsable des demis offensifs. Le problème, c’est qu’il n’a pas été embauché par Maciocia, lui non plus.

Le deuxième, c’est Anthony Calvillo, qui continue d’améliorer son français et qui est le meilleur joueur de l’histoire de la concession. Il a été embauché par Maciocia, mais serait-il prêt à être entraîneur-chef ?

La troisième option et la plus logique, c’est Maciocia. Si l’aventure ne fonctionnait pas bien sur les lignes de côté, il pourrait choisir un nouvel entraîneur-chef au terme de la saison.

C’est malaisant de parler comme si Jones avait déjà un pied à l’extérieur de l’organisation. Il mérite un meilleur sort. Malheureusement, ça semble écrit dans le ciel que sa carrière d’entraîneur chez les Alouettes tire à sa fin.

À moins d’une série victorieuse qui débuterait avec le match de ce jeudi soir. Sans William Stanback, Jake Wieneke, Greg Reid et Chris Ackie, ce ne sera pas simple.