Danny Maciocia le répète haut et fort : à talent égal, c’est sur les Québécois qu’il jette son dévolu. Ce sera encore le mot d’ordre au repêchage de mardi prochain.

« Je peux déjà m’imaginer mardi, quand ce sera notre tour de parler aux 4e et 13rangs, les gens diront : “Ils vont probablement y aller local.” Nous y allons local parce que nous croyons que nous avons de solides joueurs ici », a lancé sans détour le directeur général lors d’une rencontre virtuelle avec les médias, vendredi matin.

Selon le plus récent classement du bureau de recrutement de la LCF, 3 Québécois font partie des 20 meilleurs espoirs en vue du repêchage du 3 mai : le demi défensif Enock Makonzo (8rang), le receveur de passes Samuel Émilius (11rang) et le joueur de ligne offensive Cyrille Hogan-Saindon (18rang).

« La philosophie, ici, c’est que nous choisirons toujours le meilleur joueur. Mais à talent égal, nous repêcherons toujours localement », a réitéré Maciocia.

Je crois qu’il y a d’excellents talents ici. Il y a beaucoup plus de jeunes d’ici qui reçoivent des bourses d’études au sud de la frontière.

Danny Maciocia, directeur général des Alouettes

Autre aspect pris en considération par l’organisation montréalaise : les joueurs locaux sont plus portés à rester avec l’équipe une fois leur contrat d’entrée venu à échéance. Il s’agit d’une réalité commune à tous les marchés, a rappelé le DG.

« Il y a quelque chose de bien dans le fait de jouer dans sa cour, devant sa famille et ses amis, de porter l’uniforme. Tous les joueurs que j’ai interviewés pour mardi ont vu AC [Anthony Calvillo] jouer.

« Quand tu prépares ton tableau comme nous le faisons présentement pour mardi, c’est le genre de sujets de conversation que nous avons pour tous les joueurs de cette province. À talent égal, je pense que c’est beaucoup plus facile de garder le joueur ici. Les partisans vont s’identifier à lui et c’est ce que nous recherchons comme organisation, plutôt que d’aller chercher un joueur de l’extérieur, lui faire signer un contrat d’entrée, mais le voir retourner à la maison après deux ou trois ans, ce qui est compréhensible. »

Avantage considérable

Avant de se joindre aux Oiseaux comme directeur général en 2020, Danny Maciocia a passé neuf saisons à titre d’entraîneur-chef des Carabins de l’Université de Montréal. Des jeunes joueurs, il en a rencontré à la pelletée. Et ça représente un avantage considérable par rapport aux autres équipes du circuit, croit-il.

« C’est un avantage que j’aurai probablement encore pour quelques années, affirme-t-il. C’est gros, spécialement pour les joueurs qui ont choisi de ne pas venir [avec les Carabins] parce que je suis probablement allé dans leur salon, dans leur cuisine, j’ai probablement parlé à leur mère. Je connais probablement mieux leur situation que d’autres [équipes au] pays.

« Je pense que c’était encore plus un avantage pendant les deux années de pandémie, quand nous n’avions pas le camp d’évaluation. Je me disais : “Je n’ai pas besoin de les voir, je les ai déjà vus.” […] Les entrevues que nous faisons en ce moment sont pour la plupart des formalités pour savoir où ils en sont en ce moment, quels sont leurs objectifs à court et long terme, comment ils voient la suite des choses. »

Enfin la normalité

Une fois le repêchage terminé, les Alouettes se donneront rendez-vous le 15 mai, à Trois-Rivières, pour le début de leur camp d’entraînement.

Contrairement à l’année passée, les choses se dérouleront un peu plus dans la normalité. C’est-à-dire que le camp sera ouvert au public et que l’équipe se préparera à disputer deux matchs préparatoires. Ceux-ci auront lieu le 28 mai contre les Tiger-Cats à Hamilton et le 3 juin contre le Rouge et Noir d’Ottawa, à Montréal.

L’entraîneur-chef Khari Jones s’est dit « emballé » d’avoir, enfin, un camp d’entraînement complet et de pouvoir « regarder les jeunes » dans de vraies situations de jeu.

« Je pense que ce sont eux [les jeunes joueurs] qui ont été les plus affectés par la pandémie, a-t-il lancé. Tu fais une équipe en montrant ce que tu sais faire au camp d’entraînement, mais aussi lors des matchs préparatoires et en ayant l’opportunité de jouer avec les lumières allumées. C’est difficile quand tu n’as pas la chance de les regarder, mais maintenant nous l’aurons. »