Tom Brady regrette-t-il d’avoir encouragé les Buccaneers de Tampa Bay à faire l’acquisition d’Antonio Brown ? Dans une entrevue avec The Full Send Podcast, Brown a continué de faire des vagues après son départ soudain des Bucs, dimanche dernier.

C’est la question de l’heure dans la NFL : Brown a-t-il été chassé du match de dimanche face aux Jets à New York parce qu’il refusait de continuer à jouer sur une cheville blessée, comme il le soutient, ou plutôt parce qu’il était insatisfait du nombre de passes que Brady lançait vers lui, comme le disent Bruce Arians et les Buccaneers ?

Ce qui semble sûr, c’est qu’Arians a dit au receveur de foutre le camp, ce que Brown a bien sûr fait après avoir balancé la moitié de son uniforme. Brown a expliqué qu’il jugeait que les Buccaneers l’avaient traité comme un animal en le forçant à jouer malgré la douleur et qu’il ne voulait donc plus porter leurs couleurs. De là sa trotte avec le torse nu…

PHOTO JOHN MUNSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bruce Arians, entraîneur-chef des Buccaneers de Tampa Bay

Arians a annoncé que Brown ne faisait plus partie des Bucs dans les minutes qui ont suivi la victoire des siens contre les Jets. Or, très curieusement, l’équipe n’a libéré le receveur que quatre jours plus tard.

De deux choses l’une. Les Bucs voulaient éviter que Brown signe un contrat avec un autre aspirant au Super Bowl, ce qui ne se produira sûrement pas ; des examens auraient révélé que la cheville de Brown est très amochée et une intervention chirurgicale serait incontournable. Et même s’il était en santé, quelle équipe aurait risqué de l’embaucher ? Tour à tour, les Steelers, les Raiders, les Patriots et les Buccaneers ont regardé Brown foutre le bordel dans leur maison.

L’autre raison potentielle pour avoir tardé à le libérer, c’est que les Buccaneers craignaient d’être réprimandés par la Ligue s’il était prouvé que Brown avait été congédié pour avoir refusé de jouer en étant blessé. L’ailier espacé de 33 ans soutient avoir en sa possession des messages textes d’Arians et du DG des Bucs, Jason Licht, qui prouvent que l’équipe savait qu’il risquait d’être incapable de jouer, dimanche dernier. Brown avait raté cinq matchs en raison de la même blessure et trois autres parce qu’il avait fourni une fausse preuve de vaccination à la NFL cette saison.

Le cirque est en ville toute l’année lorsque Brown fait partie de l’équipe locale. Plus le temps passe, plus il est clair que Mike Tomlin mérite des éloges pour être parvenu à contrôler Brown durant neuf ans à Pittsburgh.

Un prétexte commode

Au lendemain de la sortie de Brown qui accusait les Bucs de l’avoir renvoyé parce qu’il refusait de continuer à jouer en étant blessé, Arians et l’équipe ont indiqué que c’était plutôt parce qu’il était mécontent de son utilisation – Brown avait attrapé trois passes en première demie du match. Les Bucs ont ensuite fait savoir qu’ils avaient offert à Brown de trouver de l’aide pour sa santé mentale dans les jours ou semaines précédents.

Connaissant le joueur, il est fort plausible que Brown se soit plaint de ne pas recevoir le ballon assez souvent. Puis personne ne nierait qu’il a de sérieux problèmes de comportement.

Cela dit, il serait assez crasse de la part des Buccaneers d’utiliser l’historique de Brown et sa santé mentale pour ne pas avoir à subir les contrecoups de leurs actions. S’il s’avérait qu’ils l’ont effectivement congédié parce qu’il ne voulait plus jouer en raison de sa blessure, Arians et les Bucs seraient punis sévèrement par la NFL… si elle est conséquente et que la sécurité des joueurs est réellement importante pour elle.

Brown ne mérite toutefois pas vraiment de pouvoir profiter d’un très grand bénéfice du doute. Mais s’il dit vrai, cette fois, sa santé mentale serait un prétexte drôlement commode pour les Buccaneers et, par la bande, pour la NFL.

Brady, le « vrai » DG

Dans la balado à laquelle Brown a participé, il a notamment raconté que c’est Brady qui est le « vrai » directeur général des Buccaneers. Brown soutient que son agent a essentiellement négocié son dernier contrat avec Brady et non avec les Bucs. Mais on se doutait tous que Brady avait beaucoup de poids et que c’est lui qui avait poussé les Bucs à obtenir, puis à garder Brown.

PHOTO VINCENT CARCHIETTA, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Tom Brady, quart-arrière des Buccaneers de Tampa Bay

Le receveur controversé a dit une autre évidence dans The Full Send Podcast : Brady n’est son ami que parce qu’il est un bon joueur de football. On s’en doutait, ça aussi…

Lorsque la poussière de la petite tempête Brown sera retombée, Brady et les Bucs auront des enjeux sur le terrain, aussi. Les pertes de Chris Godwin et de Brown affaibliront considérablement leur groupe d’ailiers espacés, ce qui les forcera à utiliser leurs porteurs de ballon et leurs ailiers rapprochés davantage. En défense, il y a eu des blessés importants durant toute la saison, mais la plupart des joueurs partants devraient être à leur poste pour le début des éliminatoires, la semaine prochaine. La défense du titre ne sera évidemment pas facile, mais qui risquerait de parier contre Brady ?

Immense talent gaspillé

Brady et les Bucs vont se remettre du départ de celui qui est surnommé AB. La question est plutôt de savoir si Brown obtiendra une énième deuxième chance ailleurs dans la NFL la saison prochaine. On dit souvent que le talent vaut plus que n’importe quoi d’autre au football américain.

Mais d’une façon ou d’une autre, on peut déjà dire que Brown a gâché la deuxième moitié d’une carrière qui semblait destinée à être l’une des plus belles qu’ait connues un receveur. Il aurait pu menacer les marques de Jerry Rice ou, à tout le moins, s’en approcher s’il n’avait pas fait l’idiot partout où il est passé.

À mon avis, Brown a assurément été le meilleur ailier espacé de son époque. Exceptionnellement talentueux et muni d’une éthique de travail qui a maintes fois été louangée et qui a toujours fait l’unanimité, Brown a été productif comme très peu de joueurs l’ont été dans l’histoire de la NFL. Il aurait dû obtenir son buste à Canton, ça ne fait aucun doute. Il en sera probablement plutôt réduit à être une « étoile » des réseaux sociaux. Quel fiasco.

Les prédictions de Miguel Bujold

Kansas City à Denver : Kansas City
Dallas à Philadelphie : Dallas
Cincinnati à Cleveland : Cleveland
Green Bay à Detroit : Green Bay
Chicago au Minnesota : Minnesota
Washington aux Giants de N. Y. : Washington
Indianapolis à Jacksonville : Indianapolis
Pittsburgh à Baltimore : Baltimore
Tennessee à Houston : Tennessee
La Nouvelle-Orléans à Atlanta : La Nouvelle-Orléans
Jets de N. Y. à Buffalo : Buffalo
San Francisco aux Rams de L. A. : Rams de L. A.
Nouvelle-Angleterre à Miami : Nouvelle-Angleterre
Seattle en Arizona : Arizona
Caroline à Tampa Bay : Tampa Bay
Chargers de L. A. à Las Vegas : Chargers de L. A.

La semaine dernière : 12-4
Total de la saison : 148-89