Les Alouettes de 2021 sont très bien représentés dans l’équipe d’étoiles de la division Est grâce à une brochette de sept joueurs composée de William Stanback, Eugene Lewis, Jake Wieneke, Kristian Matte, Landon Rice, David Ménard et Monshadrik « Money » Hunter.

Ironiquement, c’est toutefois un joueur qui est avec l’équipe depuis un mois qui sera le plus important lorsque les Alouettes disputeront la demi-finale de l’Est aux Tiger-Cats, dimanche (13 h) à Hamilton. On parle bien sûr de Trevor Harris, qui obtiendra alors son quatrième départ dans l’uniforme des Oiseaux.

Ce qui est encourageant pour les Alouettes, c’est que le jeu de Harris s’est constamment amélioré. À chacun de ses départs, il a été meilleur qu’à son précédent. En le regardant jouer vendredi dernier, il aurait été très difficile de deviner qu’il était récemment arrivé dans le nid. Son acclimatation au sein de l’attaque des Alouettes a été aussi impressionnante que rapide.

« On peut encore s’améliorer, mais la vitesse à laquelle on a progressé jusqu’à maintenant est assez remarquable. Je n’ai jamais vu ça au cours de mes 10 ans de carrière », a convenu Harris, mercredi.

À Edmonton, Harris était devenu le quart réserviste d’une recrue, dans une équipe qui n’allait nulle part et qui a d’ailleurs procédé à un grand ménage organisationnel, lundi. À Montréal, il s’est fait remettre les clés d’une attaque qui a cinq membres dans l’équipe d’étoiles de l’Est (Stanback, Lewis, Wieneke, Matte et Rice).

« C’est effectivement plus plaisant parce que la saison avait été très difficile pour moi jusqu’à mon arrivée chez les Alouettes. Je suis très reconnaissant parce que le football est agréable depuis que je suis ici. »

Gros défi pour l’attaque

Il ne manquait pas beaucoup de pièces au casse-tête des Alouettes. L’ajout d’un passeur de la trempe de Harris a ajouté une nouvelle dimension. Sa précision et sa capacité à prendre des décisions rapides dans le feu de l’action sont deux de ses forces, ce qui n’était pas vraiment le cas de Vernon Adams fils cette saison.

Harris croit-il qu’il décidera ultimement des destinées du club au cours des prochaines semaines ?

« Je ne pense pas, je vais continuer d’être moi-même et de jouer comme je sais le faire. Je vais me fier à ce que mes yeux me dictent en lançant le ballon avec confiance », a-t-il répondu.

Chose certaine, les joueurs de la ligne offensive des Alouettes comprennent l’importance de bien protéger Harris face aux Tiger-Cats, qui excellent contre la course. Ils avaient neutralisé Stanback au stade Percival-Molson en août dernier. Leur défense a également totalisé 17 interceptions cette saison.

« Leur front défensif est super bon, avec des joueurs comme Dylan Wynn et Ted Laurent, et leurs secondeurs jouent très bien, eux aussi. En raison de leur système défensif, ce n’est pas facile d’avoir du succès au sol contre eux, mais le jeu au sol est la force de notre attaque, alors ce sera une bonne confrontation », a prédit Matte.

Il faut toujours se tenir prêts en protection de passe pour donner le temps à Trevor de lancer le ballon, car c’est un quart-arrière de niveau de championnat.

Kristian Matte

Khari Jones a reconnu que la défense des Tiger-Cats représentait une grosse commande, mais l’entraîneur-chef a rappelé que son attaque ne souffrait d’aucun complexe.

« Notre attaque n’est pas si mal, elle non plus. On a mené la ligue pour les points, les verges et dans plusieurs autres catégories. Alors on estime qu’on a les outils pour affronter une bonne défense. Je les respecte beaucoup, mais j’ai confiance en nos joueurs.

« On sait que ce sera difficile d’obtenir du succès avec notre jeu au sol, mais ça reste une partie importante de notre attaque. William [Stanback] s’est amélioré tout au long de la saison et il se sent bien actuellement. Je pense que notre système de jeu est bon, mais en fin de compte, ce seront les batailles d’homme à homme qui décideront du match. J’ai hâte de le voir jouer [Stanback], je pense qu’il connaîtra un bon match. »

Après l’entraînement de son équipe, mercredi, Jones a indiqué que le bloqueur à gauche Tony Washington devrait être à son poste, dimanche. En revanche, la présence du garde à gauche Philippe Gagnon (blessé au bas d’une jambe) est incertaine. Gagnon sera remplacé par David Foucault s’il est incapable de jouer.

Ménard ne changera pas son approche

Nommé meilleur joueur défensif et meilleur joueur canadien des Alouettes la semaine dernière, David Ménard a été choisi dans une équipe d’étoiles de division pour la première fois de sa carrière. Le Québécois a notamment récolté huit sacs cette saison.

« De toute évidence, oui, c’est la meilleure saison de ma carrière. Mais on est encore dans la course et, selon moi, une bonne saison qui se termine en queue de poisson, ça ne veut pas dire grand-chose », a commenté Ménard.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

David Ménard (52)

Lors de ses trois dernières saisons avec les Lions de la Colombie-Britannique (2017-2019), le joueur de ligne défensive n’avait pas participé aux éliminatoires. Plutôt que de regarder le tournoi à la télévision, Ménard a choisi de voyager en Europe (2017), en Thaïlande (2018) et au Viêtnam (2019) au terme de ces saisons.

« J’ai fait ces voyages pour boucler la saison, en quelque sorte. Je n’ai pas regardé un match de la Coupe Grey depuis plusieurs années. Lorsque j’étais en voyage, ça ne m’intéressait même pas de savoir ce qui se passait dans les éliminatoires. Je sens que ce sera différent cette année. »

Même s’il reconnaît qu’un match éliminatoire est différent d’un match de saison parce que chaque jeu peut être déterminant, Ménard l’abordera de la même façon.

« J’ai toujours été le négligé dans la LCF, un sous-estimé. Un gars qui était un peu le plan B. Alors chaque fois que je joue un match, c’est un défi. Lorsque j’ai des conversations avec mes amis, je dis souvent que je n’ai plus rien à prouver, mais ma mentalité, c’est que j’ai toujours quelque chose à prouver. »

Demi-finale de l’Est : Alouettes c. Tiger-Cats, dimanche à 13 h, à Hamilton