Lorsque Stan Kroenke est devenu l’actionnaire majoritaire des Rams de St. Louis en 2010, il est rapidement devenu assez clair qu’il reluquait le marché alors déserté de Los Angeles. Après des négociations infructueuses avec la Ville de St. Louis, Kroenke a déménagé son club dans la ville des Anges en 2016.

Ce départ du Missouri a mené à une poursuite contre la NFL et ses 32 équipes, qui n’est toujours pas résolue. Selon le site FrontOfficeSports.com, Kroenke aurait offert 100 millions aux trois entités qui ont intenté la poursuite, soit la Ville de St. Louis, le comté de St. Louis et la Regional Convention and Sports Complex Authority. L’offre aurait toutefois été refusée.

Ce qui nous amène à la solution probable. Outre un dédommagement financier, qui pourrait ultimement mener à la construction d’un nouveau stade pour remplacer le Dome at America’s Center, où jouaient les Rams à St. Louis, l’attribution d’une équipe d’expansion serait le meilleur des scénarios pour toutes les parties.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des murmures concernant une potentielle expansion se font de plus en plus souvent entendre. Le fait de redonner une franchise à une ville qui a perdu son équipe, pas une, mais deux fois, faciliterait certainement la résolution de la poursuite. Avant l’arrivée des Rams dans les années 1990, rappelons que St. Louis avait été le domicile des Cardinals de 1960 à 1987 avant leur déménagement en Arizona, en 1988.

Mais ce n’est pas simplement pour accorder une nouvelle équipe à St. Louis que la NFL envisage une expansion. La montée en flèche du pari sportif a considérablement amélioré les cotes d’écoute des matchs de la NFL et ça ne fera probablement que s’amplifier.

Ceux qui connaissent l’univers du pari sportif comprennent que le football est le sport de prédilection d’une majorité de parieurs en raison de l’écart de points.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la USFL et la XFL veulent redémarrer leur circuit. La LCF a étudié la possibilité de fusionner avec la XFL, justement afin de pouvoir indirectement toucher à une fraction de la manne générée par le pari sportif. Plus il y aura de matchs sur lesquels parier, plus il y aura de paires d’yeux au petit écran. Au bout du compte, une grande partie de l’argent des commanditaires (dont celui des mille et une sociétés de jeu en ligne…) ira dans les coffres des ligues et équipes professionnelles.

Mais la NFL ne fera pas de quartier aux autres circuits potentiels. Ce n’est pas trop son genre… Elle voudra occuper la plus grande part de marché possible. En ce sens, le toujours intéressant Mike Florio, fondateur du site profootballtalk.com, a écrit plus tôt cette semaine que l’idée d’une ligue à 40 équipes était loin d’être farfelue. Et il a tout à fait raison.

Huit divisions de cinq équipes. Florio souligne que Londres a déjà deux stades pouvant accueillir de nouvelles équipes (le Wembley Stadium et le Tottenham Hotspur Stadium). Les équipes visiteuses pourraient donc régulièrement jouer deux matchs consécutifs à Londres, ce qui faciliterait les choses d’un point de vue logistique.

San Antonio, au Texas, et Toronto sont deux autres villes qui reviennent souvent dans les rumeurs d’expansion. Mexico serait certainement un autre candidat intéressant.

Pourquoi pas Montréal ? demandez-vous. Il ne serait certainement pas difficile d’avoir des foules de 50 000 spectateurs une dizaine de fois par année avec un produit comme celui de la NFL.

Le problème, c’est bien sûr le stade. La NFL n’accepterait tout simplement pas que l’une de ses équipes joue dans un stade construit il y a 50 ans comme le Stade olympique. Certainement pas à long terme.

C’est toujours une question de stade, ici, à St. Louis ou n’importe où ailleurs. Alors que la plupart des grandes villes de l’Amérique du Nord et de l’Europe ont un ou des stades relativement neufs capables d’accueillir de grands évènements sportifs et culturels, Montréal n’a plus d’équipe de baseball, les Alouettes jouent dans un stade universitaire décrépi et la possibilité d’obtenir un club de la NFL n’est même pas envisageable. Ça prend de l’argent pour générer de l’argent, comme on dit.

Équipe de finesse

Kroenke et les Rams ont mis le paquet afin de pouvoir imiter les Buccaneers, qui ont gagné le dernier Super Bowl dans leur propre stade à Tampa Bay. La finale de cette saison sera disputée le 13 février dans le bijou qu’est le SoFi Stadium.

Après avoir conclu une transaction afin d’acquérir Matthew Stafford l’hiver dernier, les Rams ont obtenu Von Miller et Odell Beckham fils au cours des deux dernières semaines. L’acquisition de Beckham fils est survenue moins de 48 heures avant que Robert Woods se déchire un ligament croisé antérieur. L’ancien des Giants de New York et des Browns de Cleveland n’est pas un aussi bon joueur que Woods, qui demeure l’un des secrets les mieux gardés de la NFL, mais disons que le timing de son arrivée en Californie n’aurait pu mieux tomber.

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Odell Beckham fils

Ça n’aide évidemment pas lorsque votre quart-arrière est victime de deux interceptions tôt dans le match comme l’a été Stafford lors des deux récentes défaites des Rams, contre les Titans du Tennessee et les 49ers de San Francisco. Cela dit, c’est sur le plan de la robustesse que les Rams ont perdu ces deux parties. Les batailles de ruelle, ce n’est pas trop leur truc…

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Niners ont gagné leurs cinq derniers affrontements face à leurs rivaux de division. Opposée à des joueurs physiques comme Deebo Samuel et George Kittle, et à un jeu au sol des plus dynamiques, la défense des Rams n’avait aucune solution lors de sa cuisante défaite de 31-10, lundi soir. Très inquiétant pour l’équipe de Sean McVay et ses partisans.

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Matthew Stafford (9) sous pression de K'Waun Williams des 49ers, lundi dernier

Grâce à des chasseurs de quarts du calibre de Miller et d’Aaron Donald et à la présence d’un demi défensif comme Jalen Ramsey, la défense des Rams est bien outillée pour arrêter la passe. Mais une équipe incapable d’arrêter le jeu au sol est une équipe très vulnérable, particulièrement en janvier.

Les Rams ont multiplié les ajouts, mais ont oublié le secondeur qui cogne dur. Les jeux-surprises et les tracés de passe sophistiqués sont jolis, mais à un certain moment, il faut accepter de payer le prix sur la ligne de mêlée pour gagner dans la NFL. Le football ne changera jamais dans son essence.

Les prédictions de Miguel Bujold

  • Indianapolis à Buffalo = Buffalo
  • Baltimore à Chicago = Baltimore
  • Detroit à Cleveland = Cleveland
  • Houston au Tennessee = Tennessee
  • Green Bay au Minnesota = Minnesota
  • Miami chez les Jets de N. Y. = Miami
  • La Nouvelle-Orléans à Philadelphie = La Nouvelle-Orléans
  • Washington en Caroline = Caroline
  • San Francisco à Jacksonville = San Francisco
  • Cincinnati à Las Vegas = Cincinnati
  • Dallas à Kansas City = Kansas City
  • Arizona à Seattle = Seattle
  • Pittsburgh chez les Chargers de L. A. = Chargers de L. A.
  • Giants de N. Y. à Tampa Bay = Tampa Bay

La semaine dernière : 7-5

Total de la saison : 82-57

Trois matchs à suivre

Indianapolis c. Buffalo, dimanche, 13 h

PHOTO TREVOR RUSZKOWSKI, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jonathan Taylor (28)

Ce n’est pas si compliqué. Si les Colts veulent quitter Buffalo avec une victoire, Jonathan Taylor devra fort probablement être leur étoile du match. Le demi offensif obtient une excellente moyenne de 5,8 verges par course et est à égalité avec Derrick Henry au premier rang de la ligue avec 937 verges de gains au sol. De l’autre côté du ballon, Darius Leonard connaît une autre très bonne saison. Le secondeur des Colts, qui joue actuellement en dépit d’une blessure à un genou, totalise 73 plaqués, 2 interceptions et a provoqué 4 échappés.

Dallas c. Kansas City, dimanche, 16 h 25

PHOTO MATTHEW EMMONS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

CeeDee Lamb

La défense des Chiefs a nettement mieux joué à ses trois derniers matchs qu’elle ne l’avait fait plus tôt dans la saison et elle devra être au sommet sa forme, dimanche. Dak Prescott pouvait déjà compter sur un bon receveur numéro un en Amari Cooper, mais ce dernier n’est même plus l’ailier espacé le plus productif de l’équipe. À sa deuxième saison dans le circuit, CeeDee Lamb a plus d’attrapés (47 contre 44), de verges (726 contre 583) et de touchés (6 contre 5) que Cooper. Pour gagner dimanche, Patrick Mahomes et l’attaque des Chiefs devront jouer comme ils l’ont fait dimanche dernier à Las Vegas.

Pittsburgh à Los Angeles (Chargers), dimanche, 20 h 20

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Najee Harris (22)

On pourrait appeler le match de dimanche soir le « COVID Bowl ». Les Steelers seront privés des services du demi de sûreté Minkah Fitzpatrick et probablement de Ben Roethlisberger, tandis que les Chargers pourraient devoir jouer sans trois joueurs de ligne défensive : Joey Bosa, Jerry Tillery et Christian Covington. Tous ces joueurs ont contracté la COVID-19 ou ont été en contact direct avec une personne qui avait le virus. Les Steelers pourraient également devoir se passer de T. J. Watt (genou et hanche). Le plan de match des Chargers sera sûrement d’attaquer les zones intermédiaires et profondes vu l’absence de Fitzpatrick. Najee Harris risque d’être très sollicité du côté des Steelers.