(Montréal) Au football, il y a un monde de différence entre une fiche de 1-3 et de 2-2. Encore davantage quand vous profitez d’une semaine de congé après votre quatrième rencontre.

Les joueurs des Alouettes de Montréal se sont assurés de ne pas avoir de regret et de partir l’esprit tranquille en retournant à la barre de ,500 grâce à leur électrisante victoire de 51-29 aux dépens du Rouge et Noir d’Ottawa, vendredi, à la veille de leur deuxième et dernière semaine de congé de cette saison écourtée.

« C’est immense. Je dis toujours qu’avant une semaine de congé, votre résultat est doublé. Si vous gagnez, c’est comme de gagner deux matchs, mais si vous perdez, c’est comme deux défaites consécutives, a indiqué le receveur Eugene Lewis, qui a amassé 120 verges par la passe et inscrit deux touchés dans cette victoire. On s’en va en congé avec le vent dans les voiles. Il faut garder ça jusqu’à notre prochain match. »

Cette victoire sans équivoque a été rendue possible grâce à la confiance retrouvée chez les troupiers de Khari Jones, qui venaient de connaître deux sorties difficiles. Surtout Vernon Adams fils, qui a retrouvé sa superbe forme de 2019 avec 18 passes complétées en 23 tentatives pour 288 verges et quatre touché, ce qui a égalé un sommet en carrière.

« Nous avons eu de très bons entraînements toute la semaine. Ils ne m’ont pas lâché. Ils savaient que j’avais perdu confiance, mais pas eux. Ils m’ont dit d’être moi-même, de faire progresser le ballon. Que je n’avais pas besoin d’être parfait et qu’ils seraient là pour moi. J’ai vraiment apprécié », a raconté le meneur de jeu des Alouettes.

Sans poser une pression indue sur les épaules de son jeune quart, Jones sait pertinemment qu’il ira aussi loin qu’Adams voudra bien mener cette équipe. L’entraîneur-chef a eu l’impression de retrouver le quart — et l’équipe — qui a animé la section Est de la LCF en 2019.

« J’essayais de ne pas mettre trop de pression sur Vernon, mais vous voulez que votre quart fasse bien, a noté Jones. Vous tentez de trouver des façons de l’aider. Je ne parlerais pas de pression, mais je voulais le voir jouer de la façon dont il peut le faire. C’est de cette façon que le football doit se jouer, de façon excitante, en éprouvant du plaisir. […] C’est ce que j’ai vu du début à la fin et c’est là-dessus que je me suis concentré. »

L’entraîneur n’était pas inquiet : il sentait que « le modèle 2019 » n’était pas loin.

« Ç’a pris un peu de temps, mais je pouvais voir que ça s’en venait. Nous avons eu plusieurs bonnes discussions. Il a reçu un appui immense de ses coéquipiers. C’est davantage que ce qui se passe sur le terrain ; c’est aussi ce qui se passe sur les lignes de côté. J’ai vu qu’il était de retour (vendredi). Je ne pense pas qu’il était dans cet état d’esprit dans les premiers matchs. Dès le début de la rencontre, j’ai compris qu’il allait jouer tout un match. »

Gros match… du coach

Si son quart a connu autant de succès, c’est aussi parce que l’entraîneur a été efficace dans ses choix de jeux. Les Alouettes ont montré un visage qu’on n’avait pas encore vu cette saison, avec une grande variété de jeux et de schémas.

« Quand les gars ont du rythme et se sentent bien avec notre plan de match, c’est facile d’appeler les jeux, a expliqué Jones, distribuant le mérite à toute sa formation. Vernon a été très bon du début à la fin. C’était bon à voir. Ç’a été un effort de toutes les phases de jeu. Nous avons terminé nos poussées offensives. La défense a marqué. C’était un bon match.

« Peut-être que j’étais trop conservateur, a-t-il ajouté au sujet de ses appels de jeux des trois premiers matchs. C’est certain que je me suis regardé dans le miroir. J’avais un plan que je voulais mettre en place. C’est facile de le faire quand les gars le sentent bien. C’est bizarre, mais vous ouvrez parfois votre livre de jeux en le resserrant : je me suis concentré sur les choses dont je savais qu’on pouvait bien faire et j’en ai tenté d’autres. Je les ai implantées à l’entraînement et les gars y ont bien répondu, alors je les ai appelées dans le match. »

Les Alouettes reprendront le collier le 12 septembre, en vue de leur prochaine joute au stade Percival-Molson, le 18 septembre, contre les Lions de la Colombie-Britannique.