Difficile de demander mieux comme entrée en matière, n’est-ce pas ? À leur premier match depuis novembre 2019, samedi soir, les Alouettes ont humilié Trevor Harris et les Elks, leur infligeant une dégelée de 30-13 à Edmonton. Et le pointage aurait dû être bien pire.

Almondo Sewell avait remis en question le courage de Harris, l’un de ses anciens coéquipiers, plus tôt durant la semaine, affirmant qu’il s’écrasait toujours lorsqu’il était frappé tôt dans un match. La rencontre de samedi lui a donné raison.

Harris a été efficace lors de sa première série, quoiqu’il ait joué de chance lorsque Ty Cranston a raté une interception facile à la porte des buts. Les Elks ont inscrit un placement à la fin de cette série, mais n’ont plus marqué un seul petit point durant le reste de la première demie.

À sa deuxième série, Harris a été plaqué solidement lors de deux jeux consécutifs et a perdu ses repères à partir de ce moment. Il s’est débarrassé du ballon trop tôt à plusieurs reprises et a joué nerveusement derrière sa poche protectrice.

Harris a été victime de quatre sacs, dont deux de l’ailier défensif Antonio Simmons, qui a probablement joué son meilleur match dans l’uniforme des Alouettes. La recrue Ahmad Thomas et Sewell ont réussi les deux autres. Une pénalité de Sewell pour avoir rudoyé Harris a effacé une interception et un touché de Tyquwan Glass.

« C’était de la foutaise, cette pénalité, l’une des pires décisions que j’ai vues de ma vie ! Je l’ai à peine touché. Je respecte Trevor Harris, mais ce n’est pas un secret, il perd effectivement tous ses moyens lorsqu’il se fait frapper tôt dans une partie », a commenté Sewell.

Vous avez vu le match, [Trevor Harris] s’est écrasé après avoir été frappé. Il aurait dû finir le match avec plusieurs interceptions.

Almondo Sewell

Khari Jones partageait essentiellement l’opinion de son vétéran plaqueur, qui est allé vaincre l’équipe avec laquelle il a joué ses neuf premières saisons.

« J’ai été très impressionné par la pression que notre front défensif a exercée, et ç’a été la grande différence dans le match, selon moi. Harris était mal à l’aise derrière sa ligne protectrice. On a réussi des sacs à des moments importants et la pression qu’on a exercée l’a probablement forcé à lancer quelques passes erratiques », a analysé l’entraîneur-chef.

Harris a réussi 19 de ses 29 passes pour 233 verges. Il a lancé une passe de touché au quatrième quart alors que la marque était de 30 à 6.

Bon départ pour David Côté

Harris n’a sûrement pas gagné de nouveaux admirateurs samedi soir, mais les Alouettes ont dominé le jeu sur tous les plans, pas seulement lorsqu’Edmonton avait le ballon. En plus de son intensité, la défense de Barron Miles a étonnamment joué avec beaucoup de cohésion. C’est de très bon augure pour la formation montréalaise.

Sur le plan des unités spéciales, le botteur québécois David Côté a réussi 3 de ses 4 premières tentatives de placement dans la LCF et n’était nullement à blâmer pour celle qu’il a ratée, puisque la remise du ballon avait été ratée. Le « retourneur » Mario Alford nous a quant à lui rapidement rappelé qu’il était l’un des joueurs les plus rapides et les plus explosifs de la LCF en marquant un touché de 86 verges et en effectuant quelques autres beaux retours. L’arme secrète du club.

En attaque, Vernon Adams Jr. a rarement joué avec autant de flegme qu’il l’a fait lors du premier match de la saison. Il a semblé parfaitement maîtriser la situation durant la très grande majorité du match. Il a réussi 13 de ses 21 passes pour 211 verges et 2 touchés. Il n’a commis aucune erreur majeure et ses statistiques auraient été plus impressionnantes, n’eussent été quelques passes échappées de ses coéquipiers, dont deux d’Eugene Lewis et deux de William Stanback.

« Notre attaque est très explosive. Ça fait plus de deux ans qu’on évolue dans l’attaque de Khari et on est à l’aise », a dit Adams Jr.

Vernon a été solide ce soir. Il n’a commis aucun revirement et a joué intelligemment. Sa lecture du jeu a été bonne et il a lancé de très belles passes.

Khari Jones

B.J. Cunningham a mené les Alouettes avec 5 attrapés et 86 verges de gains par la passe, en plus d’inscrire un majeur. C’est toutefois Jake Wieneke qui a réussi le jeu du match en captant l’autre passe de touché d’Adams Jr. Le receveur a capté le ballon du bout des doigts avant de s’assurer qu’il ne touche pas au sol, ce qui n’était vraiment pas si simple. Wieneke a pénétré dans la zone payante après s’être relevé pour un touché de 42 verges. Spectaculaire.

« C’était tellement plaisant d’être de retour sur le terrain et de jouer. J’ai rarement eu autant de plaisir à jouer au football. J’étais heureux que Vernon me lance le ballon sur le jeu en question, car c’était une couverture homme à homme. Il a lancé une très belle passe et je l’ai saisie pour marquer », a raconté Wieneke en souriant.

Robustes et intenses

Comme l’a fait leur défense, la ligne offensive des Alouettes et William Stanback se sont imposés grâce à leur robustesse. Adams Jr. a été bien protégé durant tout le match et Stanback a profité de belles ouvertures pour gagner 112 verges en 18 touches. Le demi a signé quelques très belles courses et, comme toute son équipe, a joué comme si la saison était amorcée depuis plusieurs semaines.

« Ce qui m’a le plus impressionné dans notre performance, c’est le fait qu’on n’avait pas encore joué un match et qu’on s’est entraînés contre les mêmes joueurs depuis un mois. Je pense qu’on a fait preuve de résilience », a estimé Jones.

On savait que les Alouettes possédaient le talent pour connaître une belle saison. Ce n’est qu’un match, bien entendu, mais si l’équipe de Jones reste en santé et qu’elle joue avec autant d’intensité et d’abandon constamment, elle ne perdra pas souvent cette saison.