Pour Anthony Calvillo, c’est le meilleur des deux mondes. Nommé ambassadeur de l’équipe à la fin du mois de janvier, il est de retour dans l’organisation des Alouettes, mais a tout de même pu conserver son poste de coordonnateur offensif et d’entraîneur des quarts-arrières avec les Carabins de l’Université de Montréal.

« Je voulais rester avec l’université, mais les Alouettes m’ont parlé du rôle d’ambassadeur et ça me convenait parfaitement. J’en ai discuté avec les gens de l’université et ils m’ont donné leur accord », a raconté Calvillo, qui discutait avec les Alouettes depuis plus d’un an.

« On a commencé à parler de cette possibilité lorsque Danny Maciocia a été embauché par les Alouettes [en janvier 2020]. Il voulait que je sois présent lors de la conférence de presse de l’annonce afin que je puisse rencontrer Mario Cecchini, ce que j’ai fait. J’ai trouvé ça très gentil de leur part. »

Maciocia et Cecchini espéraient trouver un rôle au sein de l’organisation pour l’ancien quart étoile, mais la pandémie de COVID-19 a retardé le processus. Un an plus tard que prévu, Calvillo est de retour avec les Alouettes.

« On a fait quelques trucs sur les réseaux sociaux, notamment pour le Super Bowl, et j’ai téléphoné à certains commanditaires et à des abonnés de saison. Lorsque les choses reviendront un peu plus à la normale, je ferai des apparitions publiques, que ce soit lors de matchs locaux ou dans d’autres évènements. »

Calvillo, qui avait quitté son poste d’entraîneur des quarts-arrières en 2017 après deux saisons difficiles avec les Alouettes, a cependant insisté pour dire que sa priorité demeurait son emploi avec les Carabins.

« Mon expérience a été incroyable jusqu’à maintenant. J’ai toujours su que je serais un entraîneur dans les rangs universitaires un jour. Je ne croyais pas que je jouerais au football professionnel, alors mon plan était de devenir un entraîneur et d’enseigner aux jeunes en Californie.

« Plusieurs personnes m’ont grandement aidé en cours de route et je voulais redonner à mon tour. Nos jeunes joueurs ont été fantastiques depuis que je me suis joint aux Carabins. »

Pandémie et santé mentale

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Anthony Calvillo est aussi ambassadeur des Alouettes.

Même si les Carabins n’ont pas joué depuis l’automne 2019, Calvillo et les autres entraîneurs du club ne chôment pas. Leur rôle n’a d’ailleurs peut-être jamais été aussi important qu’il l’est depuis le début de la pandémie.

« J’ai rarement été aussi occupé que je l’ai été au cours des six derniers mois, ce qui s’explique du fait qu’on essaie de garder nos jeunes motivés. On les rencontre de façon virtuelle trois soirs par semaine. Ces rencontres nous permettent de leur donner de l’information sur notre livre de jeux, mais ça nous donne surtout l’occasion d’interagir avec eux.

« Notre plus grande priorité, c’est de nous assurer que nos joueurs vont bien mentalement. On veut les préparer pour le football, bien sûr, mais notre priorité, c’est leur bien-être. Les athlètes sentent souvent qu’ils doivent avoir une grande force mentale et physique. Mais on veut être certains qu’ils comprennent qu’il y a des ressources à leur disposition s’ils ont besoin d’aide. »

On est là pour eux et, jusqu’à un certain point, nos réunions virtuelles nous permettent de voir si certains de nos joueurs ont besoin de soutien.

Anthony Calvillo

La pandémie a par ailleurs eu un impact direct sur Calvillo et sa famille. L’une de ses tantes et l’un des oncles de sa mère sont morts après avoir été infectés par la COVID-19 au cours des derniers mois à Los Angeles.

« Ça a été très difficile pour notre famille et pour ma mère en particulier, qui a perdu une sœur et un oncle. On est habitués à vivre nos deuils d’une certaine manière et on n’a pas pu le faire. C’est ce qui rend ça si difficile. Je n’ai même pas pu assister aux funérailles. Notre famille est très unie, alors de ne pas avoir eu l’occasion de se voir en chair et en os a été extrêmement difficile pour nous. »

Un tuteur pour le français

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Les débuts d’Anthony Calvillo dans le monde du coaching ont été laborieux.

Lorsque Calvillo s’est joint aux Carabins en décembre 2018, Maciocia était alors le pilote de l’équipe. Un an plus tard, il est toutefois devenu le directeur général des Alouettes et a été remplacé par Marco Iadeluca.

« J’avais déjà rencontré Marco à une ou deux reprises auparavant et je n’avais entendu que de bonnes choses à son sujet. J’ai passé plus de temps avec lui après son embauche et c’est vraiment un chic type. Il connaît bien le football et est très respecté à l’université. Ça se passe très bien entre nous. »

En plus de leurs rencontres avec les joueurs en soirée, les entraîneurs des Carabins ont des réunions de 9 h à 11 h presque tous les matins de la semaine.

« On réévalue notre livre de jeux en entier parce qu’on n’aura pas joué durant presque deux ans. Il faut tenir compte de ce facteur, d’autant plus qu’il y aura plusieurs de nos joueurs qui seront de nouveaux membres de l’équipe. On veut s’assurer de ne pas les submerger avec trop d’information. »

Alors que les jeunes joueurs de l’Université de Montréal se familiarisent avec leur livre de jeux, Calvillo, lui, continue d’apprendre le français. Lorsque l’auteur de ces lignes lui a demandé si les réunions des Carabins se déroulaient principalement en français ou en anglais, Calvillo a répondu en français. « Les deux », a-t-il dit.

« C’est ce qui me préoccupait le plus lorsque Danny m’a embauché. Je ne voulais pas que ce soit un problème pour nos joueurs. »

J’essaie de commencer nos réunions en français le plus souvent possible. J’ai un tuteur et je pratique le français régulièrement. Je m’améliore, mais ça reste un défi pour moi.

Anthony Calvillo

Entraîneur à long terme

Calvillo est le premier à le reconnaître : ses débuts dans le monde du coaching ont été laborieux. Il avait notamment perdu ses responsabilités de coordonnateur offensif chez les Alouettes, en 2016, et ni les Alouettes ni les Argonauts de Toronto (en 2018) n’ont eu du succès lorsqu’il faisait partie de leur groupe d’entraîneurs.

« J’aime encore le coaching, même si je n’ai pas encore connu le succès auquel je m’attendais. Je n’abandonnerai pas », a affirmé Calvillo.

« Je ne peux pas prédire ce que je ferai dans cinq ou dix ans, mais je veux continuer de m’améliorer comme entraîneur, peu importe à quel niveau de jeu ce sera. J’adore ça. »