C’était l’affrontement le plus prometteur de la deuxième semaine d’activité dans la NFL. Il a été à la hauteur des attentes, et encore plus. Dommage que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Seahawks de Seattle ne jouent pas plus souvent les uns contre les autres.

Le match s’est décidé sur le tout dernier jeu quand la défense des Seahawks a réussi ce qu’elle n’avait à peu près pas été en mesure de faire durant toute la soirée : arrêter l’imposant Cam Newton. Le quart-arrière des Pats a tenté de marquer le touché de la victoire à l’aide d’une courte course, mais la défense a convergé vers lui et l’a plaqué. Marque finale: Patriots 30, Seahawks 35.

Pour un deuxième dimanche de suite, Russell Wilson a été exceptionnellement bon. Le quart des Seahawks a lancé cinq passes de touché à des receveurs différents, dont à quatre ailiers espacés. Il faut savoir que la défense des Patriots avait accordé quatre touchés à des ailiers espacés durant toute la saison en 2019…

Bill Belichick a lancé des fleurs à Wilson la semaine dernière, et avec raison. Le général des Seahawks a encore une fois multiplié les jeux spectaculaires, dont une passe de touché à Tyler Lockett qu’il a lancée à contre-courant après avoir gagné du temps derrière sa poche protectrice. De toute beauté.

Russell Wilson a maintenant réussi neuf passes de touché en deux matchs et seulement 11 de ses lancers n’ont pas été captés !

Au sol, Wilson ne récolte pas autant de verges que des quarts comme Newton ou Lamar Jackson. Mais il garde le ballon et court aux bons moments, et sait comment se protéger. Il n’a d’ailleurs toujours pas raté un match depuis le début de sa carrière en 2012.

Newton a été très bon, lui aussi, et est venu bien près de mener son équipe à une improbable remontée dans les dernières minutes. Les Patriots jouaient avec le cœur chargé d’émotion. Plus tôt dans la journée, le demi offensif James White a appris que son père, Tyrone, était décédé à la suite d’un accident d’automobile en Floride. Sa mère se trouvait, quant à elle, dans un état critique.

On a vu Belichick encourager ses joueurs comme il le fait rarement sur les lignes de côté et on peut présumer qu’il souhaitait remettre le ballon du match à White, qui n’a pas participé à la rencontre. Notons que Belichick avait lui-même perdu sa mère la semaine dernière, Jeannette Belichick étant décédée de causes naturelles à l’âge de 98 ans.

Des signes encourageants

Une semaine après s’être illustré grâce à de belles courses, Newton l’a surtout fait avec son bras, dimanche soir. L’ancien des Panthers de la Caroline a fini sa soirée avec 397 verges par la passe. Il a inscrit ses troisième et quatrième touchés de la saison au sol et a rejoint le centre-arrière Lakob Johnson dans la zone des buts.

Au risque de se répéter, Newton n’est pas très bien entouré au niveau des receveurs, mais des signes encourageants sont ressortis du match à Seattle. Julian Edelman a établi un nouveau sommet en carrière avec 179 verges de gains, et la complicité entre Newton et lui semble s’améliorer à grande vitesse. À sa deuxième saison, le Canadien N’Keal Harry a, quant à lui, probablement joué son meilleur match dans la NFL avec 8 attrapés pour 72 verges et quelques jeux opportuns.

La tertiaire des Seahawks a déjà accordé plus de 800 verges par la passe en deux parties, mais le blâme doit d’abord et avant tout revenir au front défensif. La première ligne des Seahawks est incapable d’exercer de la pression sur le quart-arrière, ce qui place souvent la tertiaire dans une situation difficile. Le fait qu’il n’y avait pas de partisans dans les estrades, dimanche soir, n’a évidemment pas aidé la défense.

Après une première demie qui a, somme toute, été assez tranquille pour lui, Jamal Adams s’est mis en évidence au retour de la pause. Rarement a-t-on vu un demi de sûreté avec une telle force d’accélération. Adams n’aura mis qu’un match ou deux pour s’établir comme la pièce maîtresse de la défense des Seahawks.

Spectacle relevé

Puisqu’ils ne font pas partie de la même conférence, les Seahawks et les Patriots ne s’affrontent qu’une fois tous les quatre ans – à moins de se retrouver au Super Bowl, comme ç’avait été le cas il y a bientôt six ans.

Or, à toutes les fois qu’elles partagent la même surface de jeu, ces deux équipes offrent un spectacle relevé. Et c’est en très grande partie grâce à Belichick et à Pete Carroll, qui préparent toujours leur équipe d’une main de maître.

Les deux hommes ont d’ailleurs écrit une nouvelle page d’histoire en devenant les deux premiers entraîneurs-chefs de 68 ans ou plus à s’affronter, dimanche soir. Les chances semblent plutôt bonnes qu’ils le feront à nouveau dans quatre ans, ou avant.