Naguère l’un des vaisseaux amiraux de la NFL, l’équipe de Washington ne cesse de s’enliser dans la dissension et la controverse. Au centre de ce fouillis se trouve le propriétaire Daniel Snyder, qui sera peut-être forcé de vendre l’équipe si la situation ne s’améliore pas.

Daniel Snyder a acheté la franchise de football professionnel de Washington en 1999, alors qu’il n’était âgé que de 34 ans. Ayant vécu toute sa vie dans la capitale américaine, Snyder a fait sa fortune dans le monde du marketing et des communications avec sa compagnie Snyder Communications et était un partisan des « Redskins » depuis l’enfance.

« Je ne me concentre pas sur l’argent, mais bien sur l’opportunité et le rêve. Des centaines de partisans m’ont communiqué leur soutien et des suggestions. Nous avons tous les mêmes objectifs. Ils veulent gagner, nous voulons gagner, et c’est ce que nous ferons », avait commenté Snyder au Washington Post lorsque lui et son groupe avaient officialisé leur achat de l’équipe pour la somme de 800 millions.

À cette époque, le montant était le plus élevé de l’histoire pour l’obtention d’une franchise dans le sport professionnel nord-américain. Vingt et un ans plus tard, l’équipe de Washington a plus que quadruplé sa valeur et vaut 3,5 milliards US, selon Forbes.

Les succès sur le terrain n’ont cependant jamais été au rendez-vous. Snyder a acheté le club huit ans après qu’il eut remporté le Super Bowl pour la troisième fois (saisons de 1982, 1987 et 1991). Même si l’équipe gagnait moins depuis quelques années, elle demeurait l’un des vaisseaux amiraux de la NFL au tournant du nouveau millénaire.

Aujourd’hui, cette organisation est plutôt celle qui est la plus mal en point des 32 du circuit américain. En partie parce qu’elle n’a gagné que deux matchs éliminatoires depuis que Snyder en est le patron, mais surtout pour tout ce qui s’est déroulé à l’extérieur des lignes blanches.

Il y a bien sûr le dossier du nom de l’équipe. Snyder et l’équipe se sont fait implorer de se défaire du nom « Redskins » durant des décennies. Avec le printemps que les États-Unis viennent de vivre et toutes les questions du racisme qui ont refait surface, la pression était devenue trop forte sur Snyder et il a fini par abdiquer. Il avait pourtant toujours soutenu qu’il ne changerait jamais le nom de son équipe.

Le magazine Adweek a rapporté que 87 actionnaires minoritaires du club avaient officiellement recommandé aux trois plus gros commanditaires de celui-ci de cesser leur relation d’affaires avec l’équipe si elle ne changeait pas de nom. Pepsi et FedEx, qui détient les droits d’appellation du stade de l’équipe, ont indiqué qu’elles étaient favorables à un changement de nom, tandis que Nike a fait savoir qu’elle ne vendrait plus de marchandise au nom et au logo de l’équipe.

La tête d’Amérindien a donc été remplacée par un, W comme logo, et le nom « Redskins » a pour le moment été remplacé par « Washington Football Team ».

En plus de ce dossier, d’autres controverses ont secoué l’équipe au cours des derniers mois. Certains actionnaires voulaient forcer Snyder à vendre ses parts dans la franchise selon les informations qui ont circulé. Le Wall Street Journal a quant à lui rapporté que des actionnaires minoritaires cherchaient plutôt à vendre leurs propres parts.

Selon le Washington Post, 15 femmes employées par l’équipe et deux journalistes qui couvraient ses activités ont par ailleurs allégué qu’elles avaient été victimes de harcèlement sexuel et d’abus verbal par des employés du club. Snyder n’était pas l’une des personnes visées, mais il a été critiqué pour son inaction dans ce dossier.

« Le comportement qui a été décrit dans l’article du Washington Post est inacceptable dans notre franchise et dans la société », a commenté Snyder au sujet des allégations.

Le mois dernier, Snyder a déposé une poursuite contre Mary-Ellen Blair, une ancienne employée du club. Snyder a accusé Blair d’avoir participé à une campagne de désinformation sur l’internet qui contenait des histoires qui le liaient notamment à Jeffrey Epstein. Des rumeurs concernant des orgies, de la consommation de drogues et de pots-de-vin à des arbitres auraient également circulé au sujet de Snyder.

Bref, un beau fouillis. Et si les choses ne s’améliorent pas prochainement, on peut présumer que la NFL exercera à son tour de la pression sur Snyder afin qu’il se départisse de la franchise. Sûrement pas les partisans de l’équipe qui s’en plaindraient.

Les prédictions de Miguel Bujold

Giants de NY à Chicago = Chicago

Atlanta à Dallas = Dallas

Detroit à Green Bay = Green Bay

Jacksonville au Tennessee = Tennessee

Minnesota à Indianapolis = Minnesota

Buffalo à Miami = Buffalo

San Francisco aux Jets de NY = San Francisco

Rams de LA à Philadelphie = Philadelphie

Denver à Pittsburgh = Pittsburgh

Caroline à Tampa Bay = Tampa Bay

Washington en Arizona = Arizona

Kansas City aux Chargers de LA = Kansas City

Baltimore à Houston = Baltimore

Nouvelle-Angleterre à Seattle = Seattle

La Nouvelle-Orléans à Las Vegas = La Nouvelle-Orléans

La semaine dernière : 8-7

Matchs à ne pas rater

DENVER À PITTSBURGH, 13 h, DIMANCHE

On parle très peu de Drew Lock depuis qu’il est devenu le quart partant des Broncos à la fin de 2019. Or, son talent saute aux yeux et est considérable. Passeur très précis, Lock possède une bonne force de bras, en plus d’être un quart mobile. Il doit toutefois composer avec quelques absences en ce jeune début de saison. Le meilleur receveur du club, Courtland Sutton (épaule), n’a pas joué, lundi dernier, et le demi Phillip Lindsay risque fort de rater le match à Pittsburgh, blessé à un orteil. Chez les Steelers, Ben Roethlisberger a réussi sa rentrée après un premier quart incertain face aux Giants. Idem pour le receveur JuJu Smith-Schuster, qui a raté une bonne partie de la saison dernière, lui aussi. La recrue canadienne Chase Claypool s’est quant à lui illustré avec un bel attrapé le long des lignes de touche à son premier match en carrière.

HOUSTON À BALTIMORE, 16 h 25, DIMANCHE

La défense des Texans avait un bon plan de match à Kansas City. Le nouveau coordonnateur défensif, Anthony Weaver, s’est assuré que son groupe n’accorde pas de touché facile en protégeant bien les zones profondes. La stratégie a fonctionné puisque Patrick Mahomes a été limité à 211 verges de gains. Ses deux principales cibles, Tyreek Hill et Travis Kelce, en ont quant à eux totalisé 96. Le problème, c’est que les Chiefs possèdent maintenant un demi de premier plan en Clyde Edwards-Helaire, qui a obtenu 138 verges au sol. J. J. Watt et compagnie auront un autre gros test, dimanche. Lamar Jackson a été nommé le joueur offensif de la semaine dans l’Américaine grâce à sa performance contre Cleveland, et on doute que le jeu au sol des Ravens soit aussi timide deux rencontres de suite. Jackson, Mark Ingram II et la recrue J. K. Robbins ont accumulé 96 verges au sol contre les Browns.

NOUVELLE-ANGLETERRE À SEATTLE, 20 h 20, DIMANCHE

Est-ce que le jeu aérien des Seahawks est aussi bon que ce qu’il a été dimanche dernier à Atlanta ? La tertiaire des Falcons est l’une des plus vulnérables de la NFL, alors on en aura une meilleure idée après le match de dimanche soir. La tertiaire des Patriots demeure l’une des meilleures du circuit et l’a démontré contre Ryan Fitzpatrick et les Dolphins. Bill Belichick a dit que Russell Wilson était sous-estimé, jeudi, et il a parfaitement raison. À l’exception possible de Patrick Mahomes, Wilson est aussi bon que n’importe lequel autre quart. Est-ce que Cam Newton et le jeu au sol des Patriots seront toujours aussi productifs qu’ils l’ont été à leur match d’ouverture ? On devrait également en savoir davantage à ce sujet après la partie au CenturyLink Field. Le front défensif et les secondeurs des Seahawks sont plus solides et actifs que ceux des Dolphins.