Les Alouettes de Montréal tenteront de mettre fin à bien des vilaines séquences quand ils accueilleront les Argonauts de Toronto, vendredi.

La troupe de Mike Sherman vient de perdre ses six dernières rencontres, 19 de ses 20 dernières, ainsi que les neuf derniers matchs disputés devant ses partisans, au stade Percival-Molson. La dernière victoire à domicile des Alouettes (1-8) a d'ailleurs été inscrite aux dépens des Argos (3-5), le 11 août 2017.

Difficile de gagner avec constance quand une équipe de football utilise cinq quarts partants dans la même saison et presque autant de lignes à l'attaque qu'elle n'a joué de rencontres. Mais ce n'est pas impossible non plus.

Face aux Argos, les clés seront une défense hermétique et une exécution sans faille en attaque, selon l'entraîneur Sherman.

«Notre défense doit élever son jeu d'un cran et ne pas abandonner, que le jeu soit devant eux ou derrière. On doit cesser de donner des longs jeux comme on le fait depuis le début de la saison. (...) Il faut que les Argos passent la soirée à dégager le ballon après deux essais seulement, tandis qu'à l'attaque, on doit rester sur le terrain plus longtemps», a-t-il indiqué plus tôt cette semaine.

«En attaque, il faut qu'on réussisse les jeux à notre portée, a-t-il poursuivi. Nous en avons raté qui auraient pu influencer le résultat du match la semaine dernière.»

Antonio Pipkin dirigera de nouveau l'attaque des siens cette semaine en l'absence de Johnny Manziel, toujours incommodé par la commotion cérébrale subie il y a deux semaines, contre le Rouge et Noir d'Ottawa. Il comptera toutefois sur un nouveau demi offensif partant, puisque Tyrell Sutton s'est blessé à la cuisse et devrait rater au moins deux rencontres.

Afin de le remplacer, Sherman s'est tourné vers William Stanback. Surtout utilisé sur les retours de bottés d'envoi - il en a ramené 17 sur 429 verges, soit une moyenne de 25,2 par retour -, Stanback s'est avéré très efficace lorsqu'il a été utilisé comme demi: il a amassé 56 verges de gains en cinq courses, en plus de capter cinq passes pour 63 verges.

«J'aime William Stanback parce qu'il peut retourner les bottés et contourner, voire même passer au travers les joueurs qui tentent de l'arrêter, a déclaré Sherman. Ce sera bien intéressant de le voir jouer à plein temps.»

Sherman s'est même permis de comparer le footballeur de six pieds, 233 livres aux meilleurs demis qu'il a dirigés dans la NFL.

«J'ai eu de grands demis offensifs sous ma gouverne - Dorsey Levens, Ahman Green, Ricky Watters -, mais ce gars est le meilleur bloqueur que je connaisse. (...) Il excelle également sur les jeux-écrans. Quand il a le ballon dans les mains, il est très difficile à arrêter.»

En raison de la charge de travail accrue qui sera exigée de lui, Sherman ne pouvait dire si Stanback continuera d'être utilisé au sein des unités spéciales.

«Nous devons être intelligents sur son utilisation, a-t-il admis. Autant lui que Ryder Stone peuvent (retourner les bottés). Les deux font d'ailleurs de l'excellent boulot. Mais en même temps, on ne veut pas le retirer des unités spéciales, car avec le travail qu'il fait, il va nous chercher un, parfois deux premiers jeux à chaque fois. Comme dans cette ligue, on ne retourne que deux ou trois bottés par match, on va jouer ça à l'oeil.»

«Je jouerai où l'entraîneur me dira de jouer, a pour sa part répliqué Stanback. S'ils ne veulent pas que je me préoccupe des unités spéciales pour me concentrer uniquement sur mes tâches de demi offensif, je le ferai. S'ils veulent que je fasse les deux, je le ferai.

«Je crois que je pourrais faire les deux. Je pense avoir les atouts pour exceller au sein des deux unités en même temps. Nous verrons ce qui arrivera vendredi.»

Pipkin pourra également compter sur le retour d'un pilier au sein de la ligne à l'attaque des Alouettes, puisque le garde à droite Philippe Gagnon reprendra sa place comme partant après un an d'absence.

Sérieusement blessé au genou gauche dans le septième match de la saison 2017 - blessure qui a nécessité une intervention chirurgicale -, Gagnon était très heureux de pouvoir reprendre sa place.

«C'est l'aboutissement d'un processus qui a commencé il y a un an et une semaine, a indiqué le premier choix du club en 2016. Je ne suis pas nécessairement au niveau que j'étais l'an dernier, surtout dans la reconnaissance du jeu, mais même sans blessure, j'aurais constamment voulu m'améliorer. J'ai juste hâte de prendre plus de répétitions et de pouvoir montrer ce que je sais faire.»

Gagnon n'a toutefois aucune inquiétude au niveau physique.

«C'est difficile de chiffrer mon niveau de forme physique. Est-ce que je suis à 85, 90 pour cent? Difficile à dire, mais je suis convaincu de pouvoir disputer un match complet et de gagner plus de batailles que je vais en perdre.»