Kavis Reed a essentiellement dit, hier, les mêmes choses que la veille (mardi) au sujet de la nouvelle de La Presse concernant le renvoi de Bear Woods, en mai.

Le directeur général et entraîneur-chef des Alouettes a nié que le secondeur ait été libéré parce qu'il avait contacté l'Association des joueurs pour l'informer que l'équipe avait enfreint les règlements de la LCF en commençant son premier entraînement du camp en épaulettes, ce qui est interdit.

«Je vais vous dire la même chose que j'ai dite hier [mardi]. Bear Woods aimait les Alouettes de Montréal et saignait bleu et rouge. Cette décision était reliée au football et n'avait rien à voir avec Bear Woods et ses obligations avec l'Association des joueurs. C'est de remettre le caractère de Bear en doute», a commenté Reed.

Rappelons que deux sources ont confirmé à La Presse que Woods avait bel et bien communiqué avec l'Association des joueurs au cours du premier jour du camp d'entraînement afin de l'aviser que les Alouettes n'avaient pas respecté les consignes.

Woods était l'un des représentants des Alouettes auprès de l'Association des joueurs. Il a été remplacé par Ryan Phillips après son départ, et lorsque ce dernier a été libéré quelques mois plus tard, Darian Durant est à son tour devenu l'un des deux représentants des Alouettes, l'autre étant Nicolas Boulay.

«J'ai vu des joueurs téléphoner à l'Association parce qu'un entraînement avait duré 10 minutes de trop et j'ai également vu des joueurs qui ne se préoccupaient pas de savoir à quelle heure ils quitteraient le stade.  Si c'est effectivement ce qui s'est produit, ça démontrerait le genre de personne qu'est Bear. Mais je ne pense pas qu'il soit comme ça», a lancé Durant, qui n'a été le coéquipier de Woods que pendant une très courte période.

«Cela dit, je ne crois pas que ce soit correct qu'un joueur paie de cette façon parce qu'il émet une opinion. Il est un secondeur et il est donc au milieu de plusieurs collisions. S'il a senti le besoin de faire une plainte parce qu'il jugeait qu'il y avait trop de plaquages à l'entraînement, je le comprendrais», a nuancé Durant, qui a précisé qu'il n'était pas un représentant au moment du camp.

«Je ne suis donc pas au courant des appels qui ont été faits ou non.»

Des questions sans réponse

Boulay, lui, s'est porté à la défense de Reed. Après avoir dit qu'un représentant des joueurs comme lui devait s'assurer que l'équipe respecte les règles de la ligue, il a ajouté ceci: «Mais il faut également respecter les équipes. On veut gagner des matchs.»

Le Québécois reste convaincu que Woods a ultimement été libéré pour des raisons liées au football, même si l'entraîneur-chef de l'époque, Jacques Chapdelaine, avait ouvertement indiqué que ce n'était pas le cas. «Je pense que les décisions avaient été prises plusieurs mois à l'avance», a dit Boulay.

Lorsqu'on a demandé à Boulay pourquoi les Alouettes avaient laissé Woods faire le trajet entre la Floride et Sherbrooke s'ils avaient déjà décidé qu'il ne ferait pas partie de l'équipe, le secondeur a dit qu'il n'en savait rien. «Honnêtement, je n'en ai aucune idée.»

On a également demandé à Boulay s'il savait pourquoi les Alouettes n'avaient pas donné l'occasion à Woods de saluer ses coéquipiers une dernière fois lorsqu'il a appris qu'il était congédié, lui qui était pourtant un vétéran fort respecté dans le vestiaire. «Je ne sais pas, je ne pourrais pas vous dire. Je ne suis pas dans l'organisation et ce n'est pas moi qui prends les décisions.»

«Je me souviens que lors du camp d'entraînement, on avait eu notre première séance avec des épaulettes et que ç'avait été très rapidement corrigé», a dit de son côté Luc Brodeur-Jourdain.

Aux yeux du joueur de centre, un représentant des joueurs auprès de l'Association doit faire passer l'intérêt de ses coéquipiers avant toute chose.

«C'est son travail de s'assurer que les règles sont respectées. Si une équipe ne veut avoir que des "yes men", qui ne sont pas capables de dire les règles et les paramètres de base, tu te trouves à être une organisation qui est mal représentée», a dit le vétéran.

«Si c'était la raison unique qui a fait en sorte qu'un joueur a été libéré par une organisation, je pense qu'on pourrait dire que c'est quelque chose qui n'est pas favorable à l'image de la ligue», a-t-il ajouté.



Kaepernick: faux espoirs

Message à ceux qui s'attendent à voir Colin Kaepernick débarquer à Montréal sous peu: ne retenez pas votre souffle.

Le clan Kaepernick a fait savoir il y a environ un mois que le quart-arrière ne souhaitait pas jouer dans la LCF. C'est d'ailleurs ce qui a incité les Tiger-Cats de Hamilton à retirer son nom de leur liste de négociation. Les Alouettes l'ont ajouté à la leur à ce moment.

«Les gens ne comprennent pas bien ce qu'est la liste de négociation dans la LCF. C'est essentiellement une liste de souhaits [wish list], ça ne veut pas dire qu'il y a quelque chose d'imminent», a précisé Kavis Reed, hier.

«Colin Kaepernick est un excellent quart-arrière, qui a connu une excellente carrière dans la NFL jusqu'à maintenant. Son nom est sur notre liste de négociation, c'est tout ce qu'il y a à dire pour l'instant», a dit Reed.

Par ailleurs, Johnny Manziel semble beaucoup plus près de jouer dans la LCF que Kaepernick. La LCF lui a donné la permission de signer un contrat en vue de la saison 2018, hier.

La ligue voulait d'abord s'assurer que Manziel répondait à certains critères avant de lui donner cette permission. Le jeune quart-arrière a multiplié les écarts de conduite et les frasques à l'extérieur du terrain au cours des dernières années. Ce sont les Tiger-Cats qui détiennent ses droits dans la LCF.

Willy à la place de Durant

C'est en français que Kavis Reed a annoncé son quart partant en vue du match de demain soir à Calgary. «Pour cette joute, Drew Willy», a dit Reed, qui a cependant confirmé que Darian Durant, qui souffre d'une blessure à un ischiojambier, serait également en uniforme afin d'affronter les Stampeders.

«On veut s'assurer de le protéger contre lui-même, comme on le ferait avec n'importe quel autre joueur. Il est près de pouvoir jouer, mais on ne sent pas qu'il sera à 100% de sa forme», a expliqué Reed.

Alouettes c. Stampeders, demain (21h30) à Calgary

Photo Ben Margot, archives Associated Press

Colin Kaepernick