La communication entre un entraîneur et ses joueurs est primordiale dans le monde du sport. Elle varie par contre beaucoup selon la ligue dans laquelle on évolue.

Si les relations interpersonnelles sont très limitées dans la Ligue canadienne de football, il en va autrement chez les Carabins. Danny Maciocia reconnaît qu'il a changé son approche. Les attentes d'un joueur qui gagne 125 000 $ sont différentes de celles d'un autre qui étudie et qui vit encore chez ses parents, explique-t-il.

«Ce qu'il manque dans la LCF, c'est l'aspect humain. Ici, il y a autre chose que le football. J'ai la chance de connaître chaque joueur comme il faut. Il y a bien sûr des exceptions chez les professionnels, comme Mike Pringle, mais cela a pris des années pour développer cette relation.»

Cela dit, les discours de motivation qui épicent la semaine sont semblables d'un niveau à l'autre. Le but est toujours d'en appeler à la fierté et de toucher la corde sensible. Règle générale, Maciocia ne prépare pas son discours d'avant-match à l'avance. «Ça dépend de ce que je ressens le samedi, mais ça vient toujours du coeur. Ce n'est pas quelque chose que tu peux planifier, tu y penses par exemple en venant en voiture au stade.»

Quelques minutes avant de sauter sur le terrain face à Laval, les joueurs montréalais n'ont guère besoin de motivation supplémentaire. Maciocia laisse d'ailleurs la parole au bloqueur Alexis Rousseau-Saine, à la demande de ce dernier. Après avoir écouté de la musique, fait des étirements ou reçu des soins de dernière minute, les joueurs se rassemblent dans le vestiaire de l'équipe de soccer, mitoyen au leur. «Laval est à nous pendant trois heures, lance le capitaine de la ligne à l'attaque. Il ne faut pas perdre cette occasion de les battre et de passer un message.»

Effacé jusque là, et dans une phrase rappelant le discours d'Al Pacino dans le film Any Given Sunday, Maciocia demande finalement à ses joueurs s'ils «veulent se battre pour gagner une verge à la fois». La réponse est claire et le résultat aussi. Une victoire de 17 à 12 qui couronne une autre longue semaine de travail.