Une mauvaise nouvelle est venue assombrir la conquête des Alouettes, hier. Anthony Calvillo a annoncé après le match qu'il devrait être opéré, au cours des prochaines semaines, en raison d'une lésion à la glande thyroïde que les médecins ont découverte il y a plus de trois mois.

C'est lorsque les médecins ont traité Calvillo pour une blessure au sternum, en août dernier, qu'ils ont vu une anormalité sur sa glande thyroïde.

«Je ne voulais pas en parler tout de suite, mais les émotions ont pris le dessus sur moi», a dit un Calvillo visiblement ému après la rencontre d'hier. «Je ne sais toujours pas si je pourrai jouer au football l'année prochaine», a indiqué le joueur de 38 ans, qui a toutefois ajouté qu'il ne croyait pas que la lésion mettrait un terme à sa carrière. Les médecins ont procédé à une biopsie, mais elle n'a pas été concluante.

«Je voulais qu'on m'opère dès que les médecins ont vu la lésion, mais ils m'ont assuré que je pouvais terminer la saison sans risque», a raconté Calvillo, qui passera la prochaine semaine en Californie avec sa famille. Il sera ensuite opéré la semaine suivante. On ne sait toujours pas s'il s'agit d'un cancer, mais si c'est le cas, il y a lieu d'être optimiste compte tenu des circonstances - 97% des personnes atteintes d'un cancer de la glande thyroïde recouvrent la santé.

Cette mauvaise nouvelle nous fait apprécier encore davantage la saison que vient de terminer Calvillo.

Le passeur a disputé le match d'hier - et les derniers mois de la saison - avec les inquiétudes qu'on connaît, lui dont la femme, Alexia, a combattu un cancer il y a quelques années. Ses coéquipiers ont d'ailleurs souligné son courage.

«On possède les meilleurs entraîneurs de la Ligue et un meneur extraordinaire en Anthony», a résumé le garde Scott Flory, qui a fait partie des trois dernières équipes championnes des Alouettes.

Une dynastie?

Flory veut toutefois laisser le soin aux autres de décider si son équipe doit maintenant être considérée comme une dynastie. «Je vais vous laisser trancher... Tout ce que je sais, c'est que j'ai maintenant trois bagues, une pour chacun de mes enfants», a-t-il dit.

Pour Diamond Ferri, la réponse est claire. «Je fais maintenant partie d'une dynastie, et nos noms seront gravés sur la Coupe Grey pour toujours! s'est exclamé le secondeur.

«Lorsque je prendrai ma retraite, les gens diront que Diamond Ferri, Anthony Calvillo, Chip Cox et les autres faisaient partie de cette dynastie», a dit Ferri, qui était fier de la performance de la défense.

«On a élevé notre niveau de jeu dans les moments importants. L'attaque a bien amorcé le match, mais elle a ensuite ralenti. Or, on est parvenus à limiter les Roughriders à 11 points en première demie - et on était très satisfaits de la situation dans laquelle on se trouvait à la mi-temps (en déficit de trois points). L'an dernier, on tirait de l'arrière par 15 points», a rappelé Ferri.

Jamel Richardson a reçu le titre du joueur par excellence du match. Il a capté huit passes pour 109 verges de gains. Son attrapé de 37 verges a placé les siens à la ligne d'une verge des Roughriders et s'est avéré le jeu-clé de la poussée victorieuse des Alouettes, au quatrième quart.

«Tous les attrapés de Jamel ont été réussis alors qu'il y avait un adversaire très près de lui. Il est très volubile, mais il a démontré une fois de plus qu'il est capable d'offrir des performances à la hauteur des attentes qu'il crée avec ses paroles», a dit Marc Trestman, qui n'a par ailleurs pas dérogé au discours qu'il a tenu durant toute la saison.

«Il s'agit d'un deuxième titre consécutif pour notre organisation, mais les deux équipes étaient différentes l'une de l'autre. Les joueurs ont accepté cette réalité et ils ont voulu gagner ce championnat grâce à leur propre mérite. On a vaincu la meilleure équipe à laquelle on pouvait être opposés afin d'y parvenir, et on a été confrontés à beaucoup d'adversité», a déclaré l'entraîneur-chef, qui savoure ainsi un deuxième titre à ses trois premières saisons dans la Ligue canadienne.