Le plus gros dossier de dopage dans le cyclisme, connu sous le nom d'Opération Puerto, a été refermé sans la moindre inculpation.

Selon les médias espagnols, le juge chargé de l'enquête a officiellement classé l'affaire, qui avait impliqué plus de cinquantaine de coureurs.

Des perquisitions à Madrid et à Saragosse au mois de mai 2006 avaient permis de découvrir des stéroïdes, des hormones et de l'EPO, ainsi qu'une centaine de poches de sang congelé et du matériel de traitement du sang.

D'après la presse locale, le juge Antonio Serrano a décidé de refermer le dossier car les analyses des échantillons découverts présentaient des niveaux d'EPO trop faibles pour présenter un risque sanitaire. Une décision conforme aux lois sur le dopage en vigueur à l'époque.

«Je suis très déçu mais pas nécessairement surpris que Serrano ait refermé le dossier, a déclaré le président de l'UCI, Pat McQuaid, à l'Associated Press. Il ne nous a jamais donné l'impression qu'il voulait vraiment en faire beaucoup avec ça.»

L'UCI n'a pas tiré un trait sur l'affaire pour autant et travaille avec les départements juridiques de l'Agence mondiale antidopage et du Comité international olympique pour essayer d'avoir accès aux preuves réunies dans le cadre de l'enquête.

«Nous sommes en contact avec nos avocats espagnols pour savoir ce qu'on peut faire maintenant et si nous pouvons avoir accès au matériel.»

Le dossier avait déjà été une première fois classé en mars 2007 par Serrano car les coureurs et les médecins impliqués ne pouvaient pas être inculpés en vertu des lois espagnoles, qui ont depuis été modifiées.

Le ministère espagnol des Sports avait demandé que le dossier soit rouvert en février dernier, afin de savoir si les médecins qui s'étaient livré à du dopage sanguin avaient enfreint les lois sur la santé publique.

Neuf coureurs avaient été privés de Tour de France à la suite des perquisitions, notamment le vainqueur du Giro 2006 Ivan Basso et le lauréat du Tour de France 1997 Jan Ullrich. Le vainqueur du Tour 2007 Alberto Contador a lui aussi été lié au scandale et a dû témoigner.

Cinq personnes - des responsables d'équipes et des médecins - avaient été arrêtées à la suite des perquisitions mais aucune inculpation n'a eu lieu.