Chaque semaine, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions.

Soumettez vos questions

Agrandir les filets ?

Depuis quelques années, on dirait qu’il n’y a pas un match de hockey sans que les joueurs lancent la rondelle sur le poteau des buts, et souvent plus d’une fois au cours de la partie. J’ai l’impression que malgré une certaine réduction dans la taille de l’équipement des gardiens, l’espace « libre » est encore insuffisant. Y a-t-il eu des discussions sérieuses pour agrandir les filets ?

Jean Dufresne

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

La chose a été discutée avant et pendant le lock-out de 2004-2005 dans la LNH. Dans une entrevue avec Mathias Brunet, en février 2004, Bob Gainey, alors directeur général du Tricolore, a confirmé que le sujet avait été abordé avec ses homologues. Un an plus tard, dans une entrevue avec Richard Labbé, le gardien José Théodore avait décrit cette perspective comme du « niaisage ». Ultimement, les changements réglementaires ont plutôt visé l’équipement des gardiens et non les buts eux-mêmes. Ces derniers ont néanmoins bougé au fil des ans, se rapprochant ou s’éloignant de la bande, et les dimensions de l’intérieur des filets ont aussi changé en 2013 : ils sont, depuis ce temps, moins profonds. Or, la surface de 48 po sur 72 po que doit défendre le gardien, elle, n’a pas changé depuis le début du XXe siècle.

Les dégagements en désavantage numérique

Au hockey, lorsqu’une équipe évolue en désavantage numérique, pourquoi les dégagements lui sont-ils permis ? Il me semble que dans la défunte AMH, l’équipe pénalisée devait franchir sa propre ligne bleue avant de pouvoir effectuer un dégagement…

Richard Nolin

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

PHOTO STEVE ROBERTS, USA TODAY SPORTS

Dans la LNH, il est toujours permis de dégager son territoire en infériorité numérique.

D’abord, un peu d’histoire : le dégagement refusé à forces égales a été introduit en 1937 afin d’empêcher les équipes de dégager la rondelle des dizaines de fois par match pour protéger leur avance. Il nous semble, d’après les informations disponibles, que le dégagement ait continué d’être toléré en infériorité numérique depuis ce jour. Ensuite, votre mémoire vous est fidèle : pendant sa courte existence, dans les années 1970, l’Association mondiale de hockey (AMH), qui a notamment vu naître les Nordiques de Québec, n’a jamais emboîté le pas à la LNH à ce chapitre.

Les articles promotionnels des équipes perdantes

Qu’arrive-t-il aux articles promotionnels des équipes perdantes ? Ils sont brûlés ? Envoyés dans l’espace ? Donnés à l’équipe championne en signe de soumission ? Merci d’éclairer ma lanterne.

Denis Rochefort

Réponse de Jean-François Téotonio :

CAPTURE D’ÉCRAN DU COMPTE X D’ADAM COOPER

En 2014, les Broncos de Denver n’ont pas remporté le Super Bowl. Ils ont plutôt été surclassés par les seahawlks de Seattle 43-8.

Le matériel est soit détruit, soit envoyé à des pays défavorisés. Par exemple, la NFL et la MLB font affaire avec Good360. Cet organisme, établi en Virginie, redistribue de la sorte depuis une décennie les produits des équipes perdantes au Super Bowl et à la Série mondiale. Selon un article de Sportsnet datant de 2015, la marchandise de la LNH, produite par Reebok à l’époque, était renvoyée au manufacturier pour être ensuite détruite. Le réacheminement vers les pays dans le besoin, disait-on, n’était pas une pratique courante à ce moment, puisque la cargaison n’était pas assez importante.

Le plafond salarial de la Ligue américaine

Y a-t-il un plafond salarial dans la Ligue américaine de hockey ? Un nombre de contrats maximum ? Un ballottage ?

Claude Champagne

Réponse de Mathias Brunet :

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Il n’y a pas de plafond salarial dans la Ligue américaine, où évolue le Rocket de Laval et David Reinbacher.

Il n’y a pas de plafond salarial dans la Ligue américaine ni de limite de contrats. Mais la structure de développement imposée aux équipes limite aussi une inflation salariale. En effet, sur les 18 joueurs en uniforme chaque match, 13 doivent être qualifiés de joueurs en développement, c’est-à-dire 12 ayant disputé 260 matchs ou moins au niveau professionnel (incluant les ligues européennes) et un ayant participé à moins de 360 rencontres. On devine aussi que les meilleurs seront appelés à jouer dans la LNH plutôt que de toucher des millions dans la Ligue américaine.

Sauter des deux côtés en patin artistique

En patinage artistique, je sais que quelques patineurs sautent vers la droite (dans le sens des aiguilles d’une montre), mais y a-t-il des patineurs « ambidextres », qui peuvent sauter dans les deux directions ? Si oui, serait-ce un avantage en compétition ?

Michel Ste-Marie

Réponse de Simon Drouin :

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

L’Américain Ilia Malinin en mars dernier, lors des Championnats du monde de patinage artistique au Centre Bell.

Comme dans la vie en général, la majorité des patineurs sont droitiers. Ils sautent donc naturellement dans le sens antihoraire (vers leur gauche). D’autres, plus rares, sont gauchers et pivotent dans le sens horaire (vers leur droite), comme vous le soulignez. De là à être ambidextres, non. « En compétition, ça ne donne pas plus de points », rappelle l’entraîneuse Annie Barabé, qui fait partie de l’équipe de Kelly Ann Laurin et Loucas Éthier, 15es en couples aux récents Championnats du monde tenus à Montréal. « Ceux qui sautent de l’autre côté, c’est par pur plaisir ou pour niaiser. » Elle cite l’Américain Ilia Malinin, l’éblouissant nouveau champion du monde, capable d’exécuter un double Axel dans le sens horaire, soit son côté non naturel.

Regardez Ilia Malinin exécuter le double Axel

On est quand même loin de son quadruple Axel, qu’il est le seul à réussir en compétition. En couples, les partenaires font parfois des sauts « miroirs » s’ils ne sautent pas naturellement dans la même direction. « Personnellement, je ne trouve pas ça particulièrement élégant, note Annie Barabé. On voyait ça davantage dans les années 1980. »