Chaque semaine, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions

Soumettez vos questions

Damphousse et Lemieux au Temple

Je me demande pourquoi on attend d’introniser Vincent Damphousse et Claude Lemieux au Temple de la renommée du hockey, alors qu’Eric Lindros y est déjà. Lemieux a remporté la Coupe Stanley avec trois clubs différents ainsi que le trophée Conn-Smythe en 1995, et Damphousse a amassé 1205 points, soit bien plus que Lindros (865), et remporté la Coupe Stanley en 1993.

Stéphane Richer (pas le 44)

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Il y a deux manières de répondre à cette question. D’abord, il faut se rappeler que le choix des joueurs intronisés au Temple n’est pas une science exacte. Il dépend des goûts et préférences des membres du comité de sélection. Regardez le temps qu’a dû attendre Pierre Turgeon. Ensuite, il importe de souligner à quel point Lindros a été un joueur dominant avec les Flyers de Philadelphie dans les années 1990 : 659 points en 486 matchs de 1992 à 2000. Ça lui a d’ailleurs valu le trophée Hart en 1995 et une citation l’année suivante. Damphousse et Lemieux n’ont pas laissé cette marque.

Le meilleur de tous les temps

PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

Wayne Gretzky en 1993

Il est difficile de comparer les époques, mais j’ai des discussions avec un jeune collègue de 20 ans qui affirme que Connor McDavid est le meilleur de tous les temps. Techniquement, il est évident que les joueurs d’aujourd’hui sont meilleurs que par le passé, mais il faut tenir compte des époques. Gretzky, à son apogée, gagnait le championnat des compteurs par 75 points, tandis que McDavid l’a gagné par seulement 25 points. Qui a raison ? Y a-t-il une statistique avancée qui peut départager les meilleurs joueurs de différentes époques ?

Paul Martin

Réponse de Guillaume Lefrançois

Le site Hockey-Reference a développé les buts et les passes « ajustés ». Cet indice tient compte du nombre de matchs joués dans une saison, de la taille des formations. Dans son explication, le site rappelle que les équipes avaient droit à 15 joueurs lors de matchs sur la route, en 1952-1953, comparativement à 18 patineurs de nos jours. Comme il y avait moins de joueurs à l’époque, le temps d’utilisation s’en trouvait forcément affecté. L’indice tient également compte de la moyenne des buts marqués dans une saison dans la ligue. Selon cet indice, Wayne Gretzky a donc réussi cinq des dix meilleures saisons de l’histoire, tandis que Connor McDavid en a une seule jusqu’ici. On pourrait toutefois ajouter que Gretzky a été entouré de légendes toute sa carrière, tandis que McDavid et Mario Lemieux ont longtemps charrié des clubs pas exactement bons.

Consultez le site Hockey-Reference

Les Québécois dans la NBA

PHOTO CHARLES KRUPA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Luguentz Dort (à gauche), en 2021

Les Québécois maintenant dans la NBA (dont je suis très fier) pourront-ils participer aux Jeux olympiques pour l’équipe canadienne ? Et avec les nombreux Canadiens dans la NBA, aurons-nous une bonne équipe ?

Simon Roche

Réponse d’Alexandre Pratt

Tous les basketteurs sont admissibles, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Ensuite, l’équipe canadienne doit se qualifier – ce qu’elle n’a pas réussi à faire pour les Jeux de Tokyo. Pour ceux de Paris, elle aura deux chances. Une première ces jours-ci, à la Coupe du monde. Elle devra terminer parmi les deux meilleures équipes des Amériques. Sinon, il y aura un autre tournoi l’année prochaine. Le Canada a demandé à ses représentants désireux d’aller à Paris de s’engager auprès de l’équipe nationale pour trois ans. Deux Québécois l’ont fait : Luguentz Dort et Khem Birch. Si le Canada parvient à se qualifier, il ne sera toutefois pas parmi les pays favoris pour un podium.

Le taux du succès sur les penaltys

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le taux de réussite des penaltys est élevé au soccer.

Une des choses qui m’énerve au soccer, c’est le taux de réussite des penaltys. J’ai l’impression qu’un gardien qui fait un arrêt est plus chanceux que bon.

Serge

Réponse de Justin Vézina

C’est vrai qu’il y a un grand aspect chance lors des penaltys. Cela dit, il est toujours possible d’atténuer ladite chance. La saison dernière, le gardien d’Everton Jordan Pickford avait étudié l’endroit où ses adversaires prenaient leurs penaltys. En fait, sur sa bouteille d’eau, il avait collé un tableau qui indiquait les préférences des tireurs adverses. Comme de fait, lors d’un match décisif, il a stoppé celui de James Maddison en demeurant au centre, endroit de prédilection du milieu anglais. Sa bouteille est ensuite devenue virale grâce à son ingéniosité. Sinon, le gardien brésilien Diego Alves était un spécialiste pour stopper des penaltys. Lorsqu’il était en première division espagnole, il a repoussé 24 des 50 tentatives contre lui, dont certaines de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Il était bien devant ses plus proches concurrents, qui stoppaient 28 % ou 27 % des penaltys. Son secret ? « C’est un peu une question d’intuition. Je le vois toujours comme une guerre psychologique. Il n’y a pas de travail spécifique pour cela. C’est un moment du jeu où les nerfs entrent en jeu. Vous devez essayer de gagner cette guerre », avait-il déclaré en 2014 à une station de radio espagnole. Comme quoi même si les dés semblent pipés, on peut toujours trouver une façon d’équilibrer le terrain de jeu.

Reculer le point de penalty

PHOTO FRANCK FIFE, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le point de penalty n’a jamais bougé et il n’y a jamais eu de réflexion à ce sujet depuis 1902.

Est-ce que la FIFA ou une autre association a déjà pensé à reculer le point de penalty ? Il me semble que si le taux de réussite était plus aux alentours de 50 %, un, ça serait plus excitant et deux, plus juste.

Serge

Réponse de Justin Vézina

Concernant la seconde question, non, le point de penalty n’a jamais bougé et il n’y a jamais eu de réflexion à ce sujet depuis 1902. En fait, avec le temps, les gardiens ont même perdu des droits. Ils sont nettement plus surveillés qu’auparavant et doivent rester sur la ligne jusqu’à la frappe. Bientôt, ils ne pourront plus tenter de distraire l’attaquant d’une quelconque façon. Notons toutefois que la NASL, championnat américain, puis la MLS jusqu’en 2000 utilisaient des séances de tirs au but similaires au hockey pour départager les verdicts nuls. Les joueurs avaient cinq secondes pour tirer et entamaient leur parcours à 35 verges du but. Seulement 45 % de ces tirs se transformaient en but, c’était donc nettement plus équilibré comme duel. Mais depuis la fin de cette règle en 2000, c’est le silence radio et les gardiens boivent la tasse.