Yvon Pedneault, un grand du journalisme sportif québécois, est mort à l’âge de 77 ans.

Selon ce que rapporte Le Journal de Montréal, M. Pedneault s’est éteint dans la nuit de vendredi à samedi, à l’unité des soins palliatifs de l’hôpital Charles-Le Moyne, à la suite d’un cancer fulgurant.

M. Pedneault a travaillé dans l’univers médiatique québécois pendant près de 60 ans, tant à la radio et à la télévision que dans les grands quotidiens. Il a amorcé sa carrière au Progrès dimanche du Saguenay–Lac-Saint-Jean en 1965, avant de couvrir le Canadien pour le Montréal-Matin et La Presse de 1969 à 1979. Il a ensuite fait un premier passage au Journal de Montréal, jusqu’en 1989. Il y publiait d’ailleurs encore des chroniques jusqu’à tout récemment.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Quelques membre de la section des Sports de La Presse, en 1972 : Pierre Ladouceur, Yvon Pedneault, Pierre Foglia et Michel Blanchard

Yvon Pedneault s’est aussi fait connaître à titre d’analyste des matchs du Canadien. Il s’est joint à l’équipe de diffusion de La soirée du hockey à Radio-Canada en 1994, puis à celle de TQS en 1997, avant de retrouver Pierre Houde à RDS en 1998.

Joint au téléphone, M. Houde dit garder de « très bons souvenirs personnels et professionnels » de son ancien analyste, avec qui il a travaillé en tout 15 ans. Il souligne, entre autres, son intensité, sa « soif d’excellence » et sa rigueur.

« Je pense que j’étais un très bon partenaire de danse pour Yvon parce que ni lui ni moi n’étions des anciens joueurs ou anciens instructeurs. On était plutôt des communicateurs de la vieille école. »

Yvon, c’est un vrai journaliste, pur et dur. […] On n’avait pas de misère à s’entendre parce qu’on était des communicateurs de profession.

Pierre Houde

Dans les débuts de RDS, les deux hommes partageaient une « volonté d’excellence ». Dès leur premier match, ils ont reçu d’« excellentes critiques », se souvient M. Houde.

« Ç’a été la rampe de lancement, notre tremplin, continue-t-il. Dans le premier cycle de cinq ans, on a développé une relation très proche. On était toujours partis dans le temps des Fêtes, nos épouses nous accompagnaient. Sinon, on ne les voyait pas ! Parfois, on partait le soir de Noël, parce qu’on ne voyageait pas avec l’équipe, et on partait jusqu’au 12 janvier. Les journées libres, on allait visiter telle ou telle place. On a vraiment eu une belle proximité. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Houde et Yvon Pedneault, en 2004

Yvon Pedneault, qui a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1998, s’est joint à TVA Sports à titre d’analyste et de commentateur dès les débuts de la chaîne, en 2011. En parallèle, il tenait une chronique régulière sur les ondes de BPM Sports.

« Yvon était un membre important de la grande famille de TVA Sports, et ce, depuis les tout débuts de la chaîne », a indiqué le directeur général de TVA Sports, Louis-Philippe Neveu, par voie de communiqué.

La grande carrière d’Yvon lui aura permis d’être l’un des rares journalistes à mériter sa place au Temple de la renommée du hockey. Il y a très peu de mots pour exprimer la tristesse que nous éprouvons. Yvon laissera un très grand vide au sein de l’équipe.

Louis-Philippe Neveu, DG de TVA Sports, dans un communiqué

« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un aimer autant le hockey que lui, a écrit le rédacteur en chef du Journal de Montréal, Dany Doucet, dans l’article annonçant la mort d’Yvon Pedneault. Il pouvait écouter un match entre les Blue Jackets de Columbus et les Canucks de Vancouver un mardi soir et ce n’était pas seulement pour son travail. Il connaissait tous les joueurs et toutes les organisations. C’est d’ailleurs en raison de cette passion qu’il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey. »

« BPM Sports est en deuil, a ajouté Yves Bombardier, directeur de la programmation de BPM Sports. Un membre de notre famille vient de nous quitter. Yvon a captivé des générations. Nous offrons nos plus sincères condoléances à sa famille et ses amis. Nous lui rendrons hommage, en ondes, toute la journée lundi. »

Un « vieux chum »

Réjean Tremblay en a long à dire sur Yvon Pedneault, son « vieux chum ». Les deux hommes, tous deux originaires du Saguenay, se sont côtoyés pendant de nombreuses années à la couverture du Canadien. Ils se parlaient d’ailleurs encore régulièrement.

Quand on lui demande quel est son plus précieux souvenir d’Yvon Pedneault, M. Tremblay s’exclame : « On en a trop eu ! »

À l’époque, couvrir le Canadien, on faisait ça six à sept jours par semaine pendant 10 mois. À tous les jours dans les mêmes avions, les mêmes hôtels, les mêmes restaurants. […] Comme journaliste, c’était un compétiteur féroce. Féroce ! Comme ça se faisait dans le temps.

Réjean Tremblay

« Il m’a aidé beaucoup parce que je ne parlais pas l’anglais, se souvient-il. Le nombre de fois où je disais : qu’est-ce qu’il a dit ? Là, il me le traduisait. »

« Yvon, je l’aimais ! », lance-t-il en guise de conclusion.

Vague de témoignages

La mort d’Yvon Pedneault a évidemment créé une vague de témoignages de ses anciens collègues sur les réseaux sociaux.

Tellement triste de lire ça. Yvon a été d’une grande aide pour moi à mes débuts à TVA Sports, me donnant beaucoup de conseils et surtout la confiance nécessaire pour m’amuser dans mon nouveau travail. Un vrai de vrai professionnel et surtout un gentil monsieur. Mes sympathies à la famille.

Maxim Lapierre

C’est avec une profonde tristesse que j’apprends le décès de mon grand ami Yvon Pedneault des suites d’une courte et fulgurante maladie. Son départ laisse un vide immense, son héritage est colossal. Mes pensées vont à Éric et les siens, la famille, les amis. Repose en paix mon ami.

Jean-Charles Lajoie

Un véritable monument du journalisme sportif nous a quittés. Mais il nous laisse sa passion inépuisable pour la couverture du sport en héritage. Merci Yvon pour tes opinions tranchantes qui étaient toujours les bienvenues, apportant le débat et souvent la rigolade. RIP mon Yvon !

Michel Godbout 

Celui avec qui j’ai fait mes premiers matchs pro, et quelques centaines ensuite ! Merci pour l’amitié et les conseils. Mais surtout, pour les bons moments passés avec toi. J’ai tellement de peine à croire qu’il n’y en aura plus. Mes pensées à Éric, Raphaël et toute la famille.

Sébastien Goulet 

Un collègue exceptionnel qui prenait toujours le temps avec les plus jeunes. Un professionnel sur toute la ligne. Un rire contagieux et tout un raconteur. Repose en paix mon ami Yvon.

Stéphane Gonzalez

Sans mot… Décès d’un des grands du métier. Il a été mon coach de baseball quand j’avais 15 ans, j’ai travaillé avec lui sur plusieurs shows à RDS notamment la loterie Crosby en 2005, une émission mémorable. Sympathies à la famille, son fils Éric, un bon chum de balle.

Stéphane Leroux

Un monument du journalisme sportif québécois qui s’est éteint. Membre du « Big 3 » des Bleuets du Saguenay qui ont envahi les médias de MTL, avec Bertrand Raymond et Réjean Tremblay. Une inspiration pour le gars d’Arvida que je suis. Salut Yvon !

Marc Brassard

Permettez-moi de joindre ma voix à celles de tous mes collègues et amateurs de hockey pour saluer la grande carrière d’Yvon Pedneault. Son amour du hockey n’avait d’égal que son amour du travail et des membres de sa grande famille professionnelle et personnelle. RIP Yvon.

François Gagnon

Très triste d’apprendre le décès de Yvon Pedneault. Nous perdons un des grands du monde des médias sportifs. Sa passion et sa rigueur en ont fait un des journalistes les plus crédibles et un membre du Temple de la Renommée du hockey. Je suis privilégiée de l’avoir côtoyé à RDS. RIP Yvon. Mes condoléances à son fils Eric, toute la famille, collègues et amis.

Chantal Machabée