D’un commun accord, Olivier Renard et le CF Montréal officialisent leur divorce. Le club en a fait l’annonce jeudi après-midi.

Olivier Renard occupait le poste de directeur sportif et vice-président du CF Montréal avant de quitter l’organisation, une nouvelle essentiellement sue depuis mardi dernier, qui ne restait plus qu’à être confirmée.

Ce que l’on ne savait pas alors, c’est que le président Gabriel Gervais assurera l’intérim de la direction sportive dans l’intervalle. Il n’est pas encore précisé ce qu’il advient de l’adjoint de Renard, Vassili Cremanzidis.

Je tiens à remercier Olivier pour son dévouement, sa passion et son travail au sein de l’organisation depuis 2019. Il a joué un rôle important dans le développement et la mise en œuvre de la philosophie sportive du club. Je lui souhaite la meilleure des chances dans ses futurs projets.

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

Renard remercie de son côté « tout le club, [les] joueurs, [le] personnel, [les] partisans et la famille Saputo » pour son temps passé à Montréal. « Je suis fier d’avoir participé à l’essor du CF Montréal, d’avoir orchestré une identité sportive au club et j’en garderai un souvenir impérissable. »

Lisez la chronique « Si Joey Saputo veut être le directeur sportif, qu’il l’assume » Lisez l’article « Olivier Renard en cinq tableaux »

Gervais sera disponible pour discuter avec les médias vendredi matin, au Centre Nutrilait. Tout comme Samuel Piette et l’entraîneur-chef Laurent Courtois.

« On était le match parfait »

Ce dernier a rapidement pris le temps de remercier celui qui lui a donné sa première chance en tant qu’entraîneur-chef en MLS. Jeudi, tout de suite après l’annonce officielle, Courtois a envoyé ce message, clair, net et précis, sur X.

Mercredi, dans une longue entrevue publiée sur le site officiel de la MLS, Courtois mentionnait que le « projet d’Olivier et de Vassili » l’avait « charmé instantanément » lorsqu’il a reçu l’appel.

« J’avais l’impression qu’on était le match parfait. Le style de jeu que je leur ai montré était près de ce qu’il connaissait de Wilfried Nancy. […] Dès que j’ai serré la main de ces gars-là, j’étais désespéré d’avoir le boulot. »

On ne sait pas encore ce qu’il advient de Cremanzidis, mais voilà que Courtois perd le chef d’orchestre de son effectif. Lorsque la rumeur est sortie, mardi dernier, l’entraîneur français a publié une photo de son groupe dans le vestiaire, après le match de Championnat canadien contre le Forge, bras dessus bras dessous. « Ensemble », a-t-il écrit.

Le cas Choinière

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Mathieu Choinière

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Après tout, pas plus tard qu’en 2022, Renard avait obtenu non seulement une prolongation de contrat, mais aussi le titre de vice-président de l’organisation. On avait confiance en lui, et il était prêt à opérer avec un budget restreint.

Récemment sa relation avec Joey Saputo s’est écroulée. Tom Bogert, de The Athletic, a parlé de « tensions » au cours des dernières semaines. Puis il y a eu le dossier Mathieu Choinière, qui a mis le feu aux poudres. Selon nos informations, le directeur sportif était disposé à acquiescer aux demandes salariales et à la prolongation de contrat du milieu de terrain québécois. Faut-il rappeler que Choinière a été nommé joueur le plus utile du CFM l’an dernier, en plus de participer au Match des étoiles.

Mais la directive de ne pas lui offrir les 600 000 $ souhaités, un prix raisonnable en fonction des performances et de la constance de Choinière et des salaires payés à des joueurs équivalents en MLS, est venue d’en haut. Ce qui s’est soldé en une demande de transaction de la part du Québécois.

La directive est-elle venue de Gabriel Gervais ? Le président, tout comme Olivier Renard, a toujours vanté les vertus d’une formation partante à saveur locale. Sinon, au-dessus de Gervais se trouve le conseil d’administration, présidé par le propriétaire Joey Saputo.

Olivier Renard et Vassili Cremanzidis opéraient avec une enveloppe budgétaire que lui fournissait le conseil d’administration. S’il ne pouvait plus l’utiliser à sa guise, quel levier lui restait-il pour travailler ?