L’horloge approchait 21 h à Fukuoka, au Japon vendredi, et la Montréalaise Pamela Ware était sur le point de glisser sous les draps de son lit et de se laisser bercer dans les bras de Morphée. Elle allait le faire le cœur léger et peut-être même sourire aux lèvres. Le même état d’esprit, en fait, qui lui avait permis de monter sur la troisième marche du podium d’une compétition internationale d’envergure un peu plus tôt en journée.

Après une quatrième place au tremplin de 1 mètre, samedi dernier, et une cinquième position au tremplin de 3 mètres synchronisé avec Mia Vallée, lundi, Ware a remporté la médaille de bronze au tremplin de 3 mètres des Championnats mondiaux aquatiques de la FINA.

L’athlète de 30 ans a complété ses cinq plongeons avec un score total de 332,00 points, à un peu plus de 9 points de la médaillée d’argent, la Chinoise Chang Yani (341,50).

La médaille d’or est allée à Chen Yiwen, également de la Chine, grâce à un score cumulatif de 359,50 points.

Il s’agit de la deuxième médaille pour le Canada aux Mondiaux aquatiques. Mercredi, la plongeuse albertaine Caeli McKay avait également pu monter sur la troisième marche du podium à l’issue de la compétition sur la plateforme de 10 mètres.

Pour Ware, il s’agit par ailleurs d’un quatrième podium en carrière aux Championnats du monde de la FINA et de son premier depuis 2015.

Un podium qui s’est concrétisé au terme d’une journée qui avait bien commencé et qui l’a rendue optimiste.

« Je me sentais super bien ce matin quand je me suis réveillée et je savais que j’allais avoir une bonne journée. Et c’est ce qui est arrivé. J’ai eu une merveilleuse journée », a décrit Ware en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

PHOTO PHILIP FONG, AGENCE FRANCE-PRESSE

Pamela Ware a complété ses cinq plongeons avec un score total de 332,00 points.

« C’est sûr que je peux faire mieux, mes plongeons n’ont pas été comme ce que je fais à l’entraînement, a-t-elle aussi reconnu, mais je suis vraiment fière de ce que j’ai pu faire aujourd’hui. Je suis restée calme durant toute l’épreuve. J’étais heureuse, j’avais un sourire au visage tout le long [de la compétition], et c’était vraiment mon but cette semaine. Être heureuse et confiante. Et c’est ça que j’ai fait aujourd’hui et le reste de la semaine aussi. »

Au fil du temps, Ware a compris que ses performances, tant à l’entraînement qu’en compétition, dépendaient de son état d’esprit.

J’ai réalisé que quand je m’amusais, je plongeais mieux. Mon but, cette semaine pour la compétition, c’était vraiment de m’amuser et de ne pas me mettre trop de pression. Si j’avais trop de pression sur moi, je savais que je n’allais pas m’amuser.

Pamela Ware

Si une grande partie de ses succès proviennent de sa propre perspective, Ware n’hésite pas non plus à souligner l’apport de son nouvel entraîneur, Hui Tong.

« Ça fait seulement un an et demi qu’il est mon entraîneur et notre relation est merveilleuse », a-t-elle affirmé dans un communiqué de Plongeon Canada.

« Il me fait tellement rire, il me rend heureuse à l’entraînement et en compétition. Avant de plonger en compétition, il me fait sourire sur le tremplin et ça me fait tellement de bien. Grâce à lui, j’ai retrouvé l’amour de mon sport et je suis vraiment, vraiment contente qu’il soit mon coach. »

Au cours des derniers jours, Ware avait obtenu la quatrième place au tremplin de 1 mètre et la cinquième position au tremplin de 3 mètres synchronisé, en compagnie de sa partenaire Mia Vallée.

Vendredi, Ware a complété la première des cinq rondes de la grande finale au sommet du classement à égalité avec la Japonaise Sayaka Mikami grâce à une note de 67,50 points. Toutefois, elle ne le savait pas.

« J’essaie de ne pas trop regarder les résultats pendant la compétition pour ne pas trop penser à ça », a-t-elle précisé.

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Pamela Ware

« Après mon dernier plongeon, je regarde [le tableau], mais là, je savais que ça s’était bien passé. […] Je savais que je serais dans les tops, mais je ne savais pas si j’allais être troisième ou quatrième. »

Il va sans dire que Ware était extrêmement fière de son résultat, vendredi.

« Ça démontre vraiment que j’ai travaillé fort dans les deux dernières années pour me rendre où je suis aujourd’hui », estime-t-elle.

À la suite de son exploit, Ware a toutefois besoin d’une brève pause. Pour cette raison, elle a choisi de faire l’impasse sur la compétition au tremplin mixte de 3 mètres avec Bryden Hattie, qui sera disputée ce samedi.

Sa prochaine compétition aura lieu du 4 au 6 août lors de la Super finale de la Coupe du monde de plongeon, à Berlin.

« J’ai décidé que ce n’était pas le bon moment pour faire une compétition comme ça vu qu’on a Berlin dans deux semaines. Je veux rester un autre deux semaines au top de ma forme. On dirait que je suis un peu trop fatiguée et mon corps se tient un peu moins bien aujourd’hui », a-t-elle souligné.

Par ailleurs, les performances de Ware au tremplin de 3 mètres à Fukuoka font en sorte que le Canada comptera sur une représentante à cette épreuve lors des Jeux olympiques de Paris en 2024.