Dans cette édition de Mauvaise conduite, des membres de l’équipe des sports répondent à l’affirmation du patron, qui prend position sur le débat du mont Rushmore des villes où vivre le sport.

L’affirmation du patron Jean-François Tremblay

Éliminons d’entrée de jeu Montréal, ce serait trop simple. Mon expérience sportive comme spectateur se résume aussi à l’Amérique du Nord (excluant ma casquette des Ajax d’Amsterdam qui m’avait valu beaucoup de haine à La Haye). Donc voici : Nashville en tête de liste. Rien ne battra jamais l’expérience dans cette ville, où j’ai vu hockey et football, les deux enceintes liées par l’exceptionnelle rue Broadway. Ensuite, Las Vegas, où les Golden Knights ont redéfini la présentation de matchs. Pour les deux derniers choix, optons pour l’effervescence de la cité, donc New York, ville qui se passe de présentation, et Boston, ville où la victoire côtoie la victoire.

Guillaume Lefrançois

PHOTO HENRY ROMERO, ARCHIVES REUTERS

Match de soccer opposant le Mexique au Honduras dans l’Estadio Azteca, à Mexico, au Mexique

Va pour New York, la ville où on peut faire un demi-million de choses à 2 h 45, selon Huey Lewis. On devine qu’assister à des évènements de sport en fait partie. Va pour Boston aussi : en plus d’abriter quatre équipes professionnelles mythiques, la ville offre un environnement sportif collégial hors du commun et un des plus célèbres marathons au monde. Mais en choisissant Nashville et Las Vegas, le boss fait preuve du pire manque de jugement depuis les Rangers au repêchage de 2003. Les Titans du Tennessee offrent une des pires expériences de la NFL, qui commence par un tailgate moyen et qui se poursuit devant un bassin de partisans dilué en raison de l’afflux d’Américains provenant d’autres États. Vegas demeure une ville où le sport est secondaire, même si les Golden Knights et les Raiders jouent dans de jolies installations.

Pour remplacer ces deux villes, je suggère donc Mexico et Buffalo. Mexico, en raison de deux amphithéâtres légendaires : l’Estadio Azteca pour le soccer et l’aréna Mexico pour les formidables spectacles de lucha libre. En six jours là-bas, j’ai pu assister à deux spectacles de lutte et à un match de foot, et j’aurais pu y ajouter du baseball si j’avais été motivé. Quant à Buffalo, c’est davantage par respect pour le dévouement des partisans. Y a-t-il des gens plus fidèles à des équipes (les Sabres et les Bills) qui n’ont jamais gagné de championnat ?

Richard Labbé

PHOTO LUKE SHARRETT, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Centre-ville de Chicago

Il faut ne pas avoir voyagé souvent, et aussi se contenter de peu, pour mettre Las Vegas dans cette liste, une ville où l’on est incapable de distinguer le faux du vrai, un peu comme sur un album de Milli Vanilli. En tant que vétéran du groupe, respecté d’Anchorage à Milan, je me dois donc de mettre les barres sur les T et les trémas sur les I. En demeurant donc sur ce continent, je vais placer Chicago en haut de la liste, parce que tous les sports majeurs y sont représentés et y sont importants, y compris le type de soccer le plus pur qui soit, celui joué dans un aréna, comme il se doit, avec les mythiques Mustangs de Chicago.

Aussi, entre deux matchs, on peut attraper à Chicago d’excellents shows de blues, un gros plus dans mon cahier. Ensuite, L.A., pour les mêmes raisons, même si la circulation devient rapidement un enjeu, mais là aussi, il y a moyen de s’amuser solide. New York est au troisième rang de ma liste prestigieuse, parce qu’il le faut, et ensuite, je vais ajouter Dallas dans cette liste, le domicile des Cowboys, le club le plus prestigieux du football américain et aussi du sport en général. Boni : c’est à Dallas qu’il y a le meilleur steakhouse de la planète, le Bob’s Steak and Chop House.

Simon Drouin

PHOTO JAVAD PARSA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’épreuve du biathlon de Holmenkollen, à Oslo, en Norvège, le 19 mars dernier. Le gagnant Johannes Thingnes Bo, de Norvège, au centre ; en deuxième place, le Suisse Niklas Hartweg, à gauche, et, en troisième place, le Norvégien Vetle Sjaastad Christensen.

Boston, cela va de soi, ne serait-ce que pour le spectacle fantastique offert par Patrice Bergeron et les Bruins soir après soir. Sans compter que Zdeno Chara courra le célèbre marathon le 17 avril. Nashville ? Belle ambiance en effet, mais je conserve un souvenir partagé de la galerie de presse lors de mon unique passage dans la contrée du country (mon voisin avait des gaz). New York, certes, mais le sport est un peu noyé dans tout le reste. Vegas pour la boxe, sinon bof. Soyons donc sérieux : Oslo vient en haut de mon panthéon, pour la joyeuse folie entourant la course de ski de fond du Holmenkollen. Cent mille personnes qui envahissent une montagne pendant trois jours, le tiers sur la brosse, le tiers en famille, le tiers des fanatiques de sport.

J’ai aussi vécu une sorte d’épiphanie aux Championnats du monde de natation de Melbourne, disputés dans le Rod Laver Arena, qui accueille normalement les Internationaux d’Australie. Le Grand Prix de Formule Un avait eu lieu juste avant. J’avais prolongé mon séjour pour assister à un match d’Australian rules football dans le Cricket Ground, le stade olympique de 1956 pouvant contenir 100 000 spectateurs. Une messe. J’ai flanché en découvrant une librairie consacrée uniquement aux livres de sport.

Sinon, soyons chauvins, Québec, où je me trouve pour la Coupe du monde de snowboardcross du Mont-Sainte-Anne, n’a rien à envier aux autres. Je conserve un grand souvenir des 11 présentations des Grands Prix cyclistes. La dernière Coupe du monde de ski de fond d’Alex Harvey, avec des dizaines de milliers de personnes sur les Plaines, a été un évènement magique. La Coupe du monde de vélo de montagne du Mont-Sainte-Anne est une référence depuis plus d’un quart de siècle. La capitale soigne également le sport universitaire, le baseball, le pentathlon des neiges... Ce n’est pas trop loin de chez vous, boss.

Nicholas Richard

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le TD Garden, de Boston, domicile des Bruins

Le patron a vu juste à moitié. Comme la fois où il m’a jugé d’acheter encore des CD, mais qu’il a approuvé mon affection pour Les filles de Caleb. Boston, sans débat possible, est la ville de sport par excellence. Les Bruins, les Red Sox, les Patriots et les Celtics. Il n’y a rien comme aller à B-Town pour assister à un évènement sportif. Sans parler de Harvard, le Cheers et la maison où John F. Kennedy est né. Ensuite, New York, parce que New York. Maintenant, le patron s’est gouré en omettant de nommer Chicago. Comme Boston, la ville des vents respire l’histoire. Chaque amateur a l’embarras du choix, mais le Wrigley Field est un incontournable. Au même titre que le comptoir à salade chez Scores. Finalement, outre-mer, Londres doit faire partie du tableau. Wimbledon, le soccer, le rugby, le stade Wembley et toutes les autres attractions connexes. L’idée de pouvoir éventuellement croiser Harry Styles ou la reine d’Angleterre (autrefois...) pèse aussi dans la balance.

Et vous, quelle est votre plus belle expérience sportive en voyage ?