(Waterbury, Vermont) Que faire quand on couvre un match à Boston le jeudi soir, qu’il faut être au micro d’une balado le lendemain à 14 h, et que plus de cinq heures de voiture et une frontière séparent l’un et l’autre ?

Option A : se lever très tôt le vendredi matin et tenter d’arriver à temps au centre-ville de Montréal pour enregistrer Sortie de zone. Ce scénario implique de prévoir un coussin en cas d’attente à la douane, en cas de bouchon autour de l’île de Montréal et pour trouver un stationnement aux abords des studios du 98,5 FM. Sans oublier le temps de préparation de ladite balado.

Option B : partir plus tard, mais rouler très, très vite. Ce scénario implique de prévoir un coussin pour parlementer avec les policiers, peut-être aussi avec le remorqueur si jamais le véhicule est saisi.

Option C : partir à une heure raisonnable, rouler à une vitesse raisonnable et s’arrêter en chemin pour enregistrer à distance la balado.

Après des pensées, des prières et des discussions, il a été convenu que l’option C serait retenue. Il faut comprendre que la couverture d’un match ne prend pas fin à 21 h 45, au son de la sirène finale. Le temps de faire les entrevues et d’écrire des textes qui tiennent minimalement debout, on peut facilement sortir de l’aréna vers les 23 h 30, sinon minuit. Et après une soirée de travail, on ne file pas nécessairement tout droit au lit, car il faut bien que l’adrénaline baisse un peu. Bref, le scénario A n’était pas idéal.

Sous la chaude recommandation de notre confrère Alexandre Pratt, c’est donc du joli village de Waterbury, plus précisément du Prohibition Pig, un sympathique restaurant doublé d’une microbrasserie, qu’une partie de l’épisode de vendredi a été enregistrée.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Enregistrement de la balado accompagné d’une Multigrain IPA

L’enregistrement s’est bien déroulé, d’autant plus que le restaurant est doté d’un deuxième étage où il n’y avait aucun autre client en ce vendredi après-midi. Comme si on nous y attendait.

Heureux hasard, l’établissement a pignon sur rue en face d’un dépanneur où il doit bien se vendre tout ce que le Vermont produit de bière artisanale. On ne pensait pas s’y arrêter, mais Charlie nous dévisageait par la fenêtre, et vous comprenez qu’il est impossible de tourner le dos à un chien qui affiche un air tristounet.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Charlie

Tout ça pour dire que la couverture d’un match à Boston n’est pas exactement de la torture. La ville est magnifique, mais le trajet à travers le Vermont l’est encore plus. Cet État bucolique protège ses paysages grâce à une interdiction de l’affichage commercial – en gros, un commerce n’a pas le droit d’afficher de la publicité ailleurs que sur son propre terrain. Le Maine, l’Alaska et Hawaii jouissent aussi de lois similaires.

Les effets de la loi sautent aux yeux lorsqu’on arrive à la frontière avec le New Hampshire et que les affiches d’un motel et d’une station-service se dressent devant nous tel Stonehenge.

On fêtait d’ailleurs jeudi le 55e anniversaire de l’adoption de cette loi. C’est bien pour dire.