Catherine Malette a accompli sa mission, non sans un brin de surprise. Elle, l’infirmière clinicienne de 28 ans qui ne s’est lancée dans la discipline qu’au début de l’année, a décroché le deuxième rang de sa catégorie aux Championnats du monde de l’Ultimate Ninja Athlete Association (UNAA).

Celle que La Presse avait rencontrée au mois de juin concourra désormais dans la catégorie professionnelle. « Le résultat m’a surprise puisqu’on était les premiers Québécois à y aller, raconte-t-elle, quelques jours après sa performance au Minnesota. On ne savait pas à quoi s’attendre en termes de niveau ou de parcours. Je disais que je visais le podium, mais il y avait beaucoup de facteurs externes inconnus. »

Infirmière dans les Laurentides, elle a pris un congé sans solde pour participer à la compétition qui s’est étalée sur deux jours. Le vendredi, elle a participé aux qualifications au terme desquelles le top 10 gagnait son billet pour la finale du dimanche. Malgré quelques aléas, elle y est parvenue dans la catégorie amateur 16-39 ans qui comprenait 38 athlètes originaires de cinq pays.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Catherine Malette

Ce qui me satisfait le plus dans cette expérience-là, c’est ma préparation mentale et physique.

Catherine Malette

« J’étais prête pour tous les imprévus et il y en a eu plusieurs, comme de longs retards. Pour les qualifications, je devais passer entre 16 h et 19 h, mais ç’a finalement été à 22 h. J’ai dû composer avec le stress de cette attente. »

En finale, deux jours plus tard, elle anticipait également quelques difficultés en raison de la composition du parcours. Elle n’a d’ailleurs réussi le premier obstacle que lors de son deuxième essai : « Je m’y attendais parce que je ne l’avais jamais fait. » Bien des obstacles faisant appel au sens de l’équilibre avaient été placés en début de parcours.

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« Je sais que j’ai une faiblesse là-dedans et les trois premiers obstacles étaient du ballant et de l’équilibre. J’étais un peu désavantagée de ce côté-là. Par contre, tout ce qui était à la fin, avec des gros lâchers, me convenait mieux. Mon but était de passer à travers les premiers obstacles le mieux que je pouvais. »

Cela s’est passé à merveille puisqu’elle a pris le deuxième rang de sa catégorie. Les membres du top 5 sont de facto inscrits dans la catégorie des professionnels lors des compétitions suivantes. Pas de quoi l’effrayer, puisqu’elle dit se comparer favorablement aux professionnelles qui ont réalisé le même parcours.

« J’ai trouvé que j’avais ma place. Je suis prête physiquement, mais il me manque juste de la technique, de l’expérience et de l’entraînement spécifique au ninja. »

Mon résultat m’aurait permis d’être huitième chez les pros. C’est encourageant parce que ça ne fait que quelques mois que je m’entraîne.

Catherine Malette

Avec sa deuxième place, la jeune femme a remporté une petite somme d’argent, qui « couvre [son] congé sans solde » et du matériel. Cette grande première lui a surtout permis de scruter la préparation de plusieurs athlètes qu’elle avait déjà vus à la télévision.

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« Ils faisaient énormément de visualisation. Comme tu n’as pas le droit de faire le parcours ou de toucher aux obstacles, ils passaient à côté et imitaient le mouvement dans le vide. Ensuite, ils s’isolaient dans une salle, fermaient les yeux et refaisaient le parcours en faisant les mouvements physiquement. »

« Beaucoup de sacrifices »

Ancienne joueuse de soccer, gymnaste et coureuse de demi-marathon, Catherine Malette a découvert l’escalade il y a plus de deux ans et demi. Malgré ses craintes initiales, elle s’est aussi tournée vers les courses de type ninja, qui sont composées de 7 à 15 obstacles dont des cerceaux, des échelles, des murs en vitre ou des filets.

La conciliation entre le travail, les entraînements et la compétition n’est pas toujours simple. « C’est beaucoup de sacrifices, mais quand tu vois les résultats, c’est vraiment le plus beau cadeau. […] Ça peut faire avancer le sport d’avoir des ambassadeurs [comme moi] au Canada. »

Un autre athlète du Québec a obtenu une place parmi les cinq premiers au Minnesota. Gabriel Nicol a pris le quatrième rang dans la catégorie amateur des 16-39 ans.