Patrick Lévesque et Véronique Leblanc ont décidé de tout lâcher pour retrouver leur ancien mode de vie de nomade. Accompagnés de leurs trois enfants, ils partiront à l’aventure au moins un an pour explorer le monde et les différentes cultures.

« On était nomade avant d’avoir des enfants et comme c’est le modèle présenté par la société, on s’est sédentarisé, explique Véronique Leblanc, professeure en tourisme au Cégep de Saint-Félicien qui prendra une année sabbatique. Avec le temps, on s’est rendu compte qu’on s’était perdu dans ça. »

Pour revenir aux sources, le couple a donc décidé de partir à l’aventure avec leurs trois enfants, Zachary, 9 ans, Elliot 7 ans et Océane, 5 ans. Le plan de match est d’abord de faire le tour du Québec pour voir les amis et la famille après plus d’un an de pandémie, puis de partir vers le Mexique en allant peut-être même jusqu’au Costa Rica, avant de remonter la côte Ouest le long des Rocheuses.

« On veut saisir les opportunités qui s’offrent à nous sur la route, souligne Patrick Lévesque. On veut aller à la rencontre de l’autre, notamment des communautés autochtones et les communautés francophones hors Québec, pour vivre des expériences humaines. »

Au passage, le plein air et l’aventure occuperont une place importante, car Patrick est un guide de plein air depuis plus de 20 ans et un grand amateur d’eau vive. « On partira avec des kayaks, des vélos, un raft et nos cannes à pêche », souligne l’homme de 44 ans qui admet voyager assez lourd, avec son VR de 31 pieds.

« On voulait avoir quelque chose d’assez gros pour que chaque enfant ait son petit coin de chambre pour relaxer, mais on se rend compte que c’est peut-être un peu gros pour nos besoins », ajoute-t-il. Si l’occasion s’y prête, un changement de véhicule pourrait arriver sur la route.

Dans le cadre de ce voyage d’au moins un an sur la route, le couple a créé le blogue Flotempo. « On veut lancer le message que c’est important de s’écouter, de revenir à qui tu es vraiment, et ne pas essayer de rentrer dans un moule qui ne te convient pas, qui ne te rend pas heureux, note Véronique. Écoute-toi et ose, c’est correct de ne pas faire comme tout le monde.

Consultez le blogue Flotempo

« On veut montrer aux enfants que c’est important d’avancer dans la vie selon tes valeurs », ajoute la mère qui a eu 40 ans cette année. Bien que les enfants aient peur de s’ennuyer de leurs amis, ils ont bien hâte de partir à l’aventure et de ne pas avoir à s’asseoir sur des bancs d’école pour un an. Ça sera plutôt l’école au VR.

Un voyage retardé par la COVID

La petite famille prévoyait partir à l’aventure l’an dernier, mais la COVID est venue chambouler tous leurs plans.

« On a vendu notre maison à Chambord le 9 mars 2020, avec l’idée de partir à l’été, mais le confinement a été annoncé le 13 mars, alors on a repoussé nos plans », explique Patrick.

L’année de pandémie et la lassitude de la sédentarité ont pesé lourd, surtout pour Patrick, qui a fait un burnout à l’automne. « Trop de projets et trop de fatigue professionnelle ont démontré que c’était le temps de tirer la plogue et de revenir aux valeurs de base », souligne l’homme qui a quitté son poste de conseiller pédagogique pour le Service aux entreprises et aux collectivités au Cégep de Saint-Félicien.

Faire des sous sur la route

Pour l’instant, le couple ne sait pas exactement combien coûtera le style de vie sur la route, mais pour étirer le plaisir et le voyage le plus longtemps possible, sans utiliser toutes leurs économies, Patrick et Véronique ont décidé de travailler à temps partiel.

Patrick, un kinésiologue de formation, réalisera des contrats en tant que formateur de kayak et enseignant en plein air cet été. Par la suite, il réalisera un contrat pour développer une partie du cours de sauvetage en eau vive en mode virtuel.

Véronique a pour sa part décidé de lancer sa boite de communications, Blanc de blanc. « J’ai déjà plusieurs contrats dans la région, mais aussi à Montréal », dit-elle, en ajoutant qu’elle veut travailler environ 20 heures par semaine.

Selon le budget, le voyage pourrait s’étirer sur deux ans, car Véronique pourrait prendre une deuxième année sans solde, sans perdre sa permanence et son ancienneté de travail.

Au cours des prochains jours, la petite famille finira les préparatifs pour un départ prévu le 30 juin.