(Montréal) Dans le groupe d’âge des 15 à 17 ans, près de 1 adolescent canadien sur 5 a déclaré que sa santé mentale était « passable » ou « mauvaise » l’an dernier.

Statistique Canada a dévoilé jeudi des résultats de sa plus récente « Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes », qui a été menée du 11 février au 2 août 2019.

Parmi les sujets évalués se trouvait la santé mentale.

Il a été demandé aux jeunes âgés de 12 à 17 ans d’évaluer leur propre santé mentale en utilisant cinq catégories de réponse : excellente, très bonne, bonne, passable ou mauvaise.

Résultat ? Chez les 15 à 17 ans, 17 % d’entre eux ont déclaré que leur santé mentale était « passable » ou « mauvaise » en 2019, ce qui est plus du double de la proportion de ceux âgés de 12 à 14 ans (7 %).

Plus de jeunes filles que de jeunes garçons ont déclaré avoir une santé mentale passable ou mauvaise. Chez les jeunes de 15 à 17 ans, il s’agissait de 24 % des filles et de 10 % des garçons.

Les jeunes qui souffrent de maux récurrents (maux de tête, d’estomac ou de dos) ou encore de troubles du sommeil sont plus susceptibles de déclarer que leur santé mentale est passable ou mauvaise, est-il aussi noté.

Par exemple, chez les jeunes de 15 à 17 ans, 30 % de ceux qui souffraient de maux de tête au moins une fois par semaine ont indiqué que leur santé mentale était passable ou mauvaise, comparativement à 11 % de ceux ayant déclaré éprouver des maux de tête une fois par mois ou moins.

Une santé mentale moins bonne chez les jeunes est associée à des résultats scolaires plus faibles et à de la difficulté à se faire des amis, avertit l’organisme.

Un autre constat est fait dans cette analyse de l’organisme fédéral de statistiques : la perception des jeunes concernant leur propre santé mentale diverge souvent de celle de leurs parents. Environ la moitié des parents n’avaient pas la même perception que leurs jeunes, et lorsque c’était le cas, les jeunes rapportaient souvent une moins bonne santé mentale que ce que leurs parents avaient évalué.

« Ces résultats laissent entendre que les parents ne sont pas toujours conscients des problèmes de santé mentale de leurs enfants », est-il écrit dans l’analyse.

L’impact de la pandémie de COVID-19

Les résultats récemment publiés d’une autre analyse de Statistique Canada indiquent que la santé mentale perçue des jeunes canadiens s’est détériorée pendant la pandémie.

Ainsi, plus de la moitié (57 %) des participants âgés de 15 à 17 ans ont déclaré que leur santé mentale était un peu moins bonne ou bien moins bonne qu’avant la mise en œuvre des mesures d’éloignement physique.

Bien que les données de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes aient été recueillies avant la pandémie, elles constitueront une référence importante permettant de mieux comprendre ses répercussions sur la santé mentale des enfants et des jeunes, indique Statistique Canada.