(Washington) Concentrés, les enfants scrutent les fenêtres des maisons à la recherche d’ours en peluche. À Washington, la chasse aux oursons égaie les rares sorties des habitants en ces temps d’écoles fermées et de confinement forcé pour cause de coronavirus.

« C’est très difficile pour les parents de trouver des occupations pour leurs enfants. Quand j’ai vu cette initiative sur le réseau de mon quartier, j’ai immédiatement décidé d’y participer », raconte Rachel, 32 ans, maman d’une petite fille de 8 mois qui vit à Chevy Chase.

Dans ce quartier de la capitale américaine, les oursons ont commencé à fleurir il y a deux semaines. Depuis, ils sont visibles dans de nombreuses rues et le réseau de voisins en question, accessible sur l’application « nextdoor », a même cartographié les endroits où ils ont été disposés.

PHOTO ERIC BARADAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

La chasse aux oursons est inspirée du livre pour enfants We’re Going on a Bear Hunt de l’auteur britannique Michael Rosen, publié en 1989.

Pour le plus grand bonheur des enfants qui courent d’une maison à l’autre, heureux de découvrir un, parfois deux, trois et même quatre oursons au même endroit.

Devant une maison d’Utah Avenue, les locataires ont ajouté un petit écriteau : « Vous en avez trouvé un ! »

Un peu plus loin, à l’angle de Western Avenue et Worthington Street, c’est un nounours géant assis sur un fauteuil sur le perron de la maison qui est découvert par Joshua, 8 ans.

Le petit garçon jubile : « là, il est énorme ! »

PHOTO ERIC BARADAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

« C’est super motivant d’avoir un truc à chercher », explique Joshua. « On ne voit pas le temps passer et on ne se rend même pas compte qu’on marche beaucoup ! ».

Pour Joshua et son petit frère, la chasse aux peluches aura duré près de deux heures et quelques kilomètres auront été parcourus.

« C’est super motivant d’avoir un truc à chercher », explique Joshua. « On ne voit pas le temps passer et on ne se rend même pas compte qu’on marche beaucoup ! ».

À la fin, les enfants ne comptent plus le nombre d’oursons et autres peluches dénichés au détour de leur balade.

« Non seulement ça donne une activité aux enfants et aux parents, mais ça permet aussi de faire quelque chose à l’extérieur de relativement sûr pour eux, et ça, c’est important », commente Phillip Renfrow.

PHOTO ERIC BARADAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Non seulement ça donne une activité aux enfants et aux parents, mais ça permet aussi de faire quelque chose à l’extérieur de relativement sûr pour eux, et ça, c’est important », commente Phillip Renfrow.

Un peu de légèreté

Cet architecte, âgé de 72 ans, habite à Cleveland Park, un autre quartier de Washington.

Il raconte par exemple qu’un homme et sa fille d’environ 7 ans descendaient la rue, la fillette munie de petites jumelles pour bien traquer les oursons. De quoi la distraire en ces temps de confinement.

Face à la gravité de la situation, une pandémie qui n’en finit plus de se propager à travers le monde et qui avait déjà fait plus de 73 000 morts lundi, la chasse aux peluches « redonne un peu d’humanité », estime Christopher Drell, masseur thérapeute.

PHOTO ERIC BARADAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

La chasse aux peluches « redonne un peu d’humanité », estime Christopher Drell, masseur thérapeute.

Sa femme Rachel Drell, consultante en location dans l’immobilier, 45 ans, veut aussi y trouver une occasion de légèreté : « ils portent le chapeau préféré de ma belle-mère [...], un foulard et ils sont dehors pour un pique-nique », dit-elle au sujet des oursons qu’elle a disposés à distance l’un de l’autre devant ses fenêtres.

« On les a mis comme ça pour respecter la distanciation sociale. On voulait s’amuser avec ce thème », explique-t-elle.

La chasse est inspirée du livre pour enfants We’re Going on a Bear Hunt de l’auteur britannique Michael Rosen, publié en 1989.

PHOTO ERIC BARADAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les enfants, qui courent d’une maison à l’autre, sont parfois heureux de découvrir un, deux, trois et même quatre oursons au même endroit.

Sans surprise, de nombreux nounours ont été repérés au Royaume-Uni, mais aussi aux Pays-Bas.

En Nouvelle-Zélande, la première ministre Jacinda Ardern a décidé de participer en personne à l’initiative, en disposant des ours devant la fenêtre de sa maison familiale à Wellington, a rapporté la presse.