Si vous ne suivez pas cette sympathique famille québécoise en vedette dans l’émission de téléréalité Une année chez les Groulx, voici son histoire en 10 mots : son 11e enfant devrait voir le jour le 31 décembre. À quoi ressemble la routine matinale des Groulx-Lawson ? Nous avons assisté à l’éveil progressif de la maisonnée, jusqu’au départ des derniers scolarisés. Une matinée chaotique et bourdonnante ? Disons une expérience plutôt étonnante…
6 h 30. Les rayons du soleil commencent à illuminer la maison familiale, située à Saint-Lazare, près de Vaudreuil-Dorion, à l’ouest de Montréal. De l’intérieur, les premières fenêtres s’éclairent. Pascal Groulx, tout habillé et pimpant, nous accueille à la porte, malgré un vicieux mal de dos qui le fait souffrir depuis des semaines. Accourt aussitôt un premier membre de la clique familiale, venu nous saluer en remuant le popotin et bavant tout son soûl. S’agirait-il de leur dernier bébé ? Non, c’est Kyle, la chienne de la famille, heureuse à toute heure.
Hormis Pascal et le canidé, tout le monde dort… ou presque. Devant un miroir de la salle à manger, Bianca, la plus matinale de la fratrie, se maquille avec minutie. « Elle vient ici pour ne pas réveiller les autres. C’est la plus matinale, alors que Sasha est la plus lève-tard », explique son père, tout en préparant la cuisine où convergeront les membres de la famille avant de quitter le domicile.
Peu après, Tara, mariée à Pascal depuis leurs noces du 13 octobre dernier, fait son apparition, en compagnie de la future sœur des Groulx, bien lovée dans sa bedaine. Date prévue de ce 11e heureux événement : le 31 décembre. Bébé 2019 ou bébé 2020 ? Et quel nom pour le nouveau bambin ? « Nous n’avons pas encore décidé, il faut que je la voie d’abord », confie la mère de famille.
À 6 h 45, ça commence à remuer dans les six chambres à coucher que compte la demeure. Les yeux encore embués de sommeil, trois petits lutins apparaissent dans l’encadrement de la porte du salon : Logan, Lucas et Gavin.
Ils repartent aussitôt se mettre en boule sur les sofas, tandis qu’Haylee, la cinquième cadette, déjà propre et quasi prête, prépare toute seule son lunch avant de partir à l’école.
Vers 7 h, l’activité matinale atteint son paroxysme. Au tour de Sasha et de Savannah de gagner la cuisine, suivies de Tristan, l’aîné. « C’est l’heure de réveiller la plus jeune », annonce Pascal. Nous nous apprêtons à le suivre, mais il s’arrête après quelques pas et commence à taper du pied sur le plancher. Quelques minutes plus tard, dans son pyjama rose trop grand pour elle, la joyeuse Amaya émerge et butine d’une sœur à l’autre.
Cacao sans chaos
Sur les dix enfants, neuf sont debout. Alors que l’on s’attendrait à un brouhaha de tous les diables, à des lancers de nourriture à travers la cuisine et à du chamaillage pour l’occupation des trois salles de bains, tout se passe dans une ambiance tranquille, presque feutrée. Les adolescentes gèrent leur petit-déjeuner et préparent leur propre lunch, discrètes comme des ombres. Les plus petits dévorent leur gaufre, s’installent devant la télévision ou jouent avec la chienne. Sur le comptoir, pas de quantité gargantuesque de céréales ou de rôties. Les réveils et départs pour l’école par vagues successives créent un roulement harmonieux dans les pièces de la maison, pareille à une fourmilière parfaitement rodée.
« Les gens associent beaucoup une grande famille à la folie furieuse, où tout le monde crie, où ce n’est jamais tranquille. Mais si c’était ça, même nous, on n’en voudrait pas ! », s’exclame le couple, entre le brossage de dents de Gavin et celui des cheveux d’Haylee. « Oui, des fois, ils s’obstinent un peu pour la salle de bains, les plus petits niaisent un peu, mais ils sont habitués à vivre ensemble, et chacun sait exactement ce qu’il doit faire. Ils ont beaucoup d’indépendance, et les plus vieux aident les plus jeunes. »
En perdre des bouts (de chou)
Avec une solide organisation soutenue par une mentalité d’entraide, tout roule presque comme sur des roulettes. Avec quelques petits cahots mineurs. « La gaufre, ici, elle est à qui ? », lance Pascal à la petite troupe. Une main se lève, et l’assiette retrouve son propriétaire. C’est le moment que choisit Nathan, dernier levé, pour faire son apparition. « Il n’a pas encore 3 ans », indique Pascal. « Voyons, il va avoir 4 ans ! », le corrige immédiatement Tara. Disons qu’avec 10 enfants et une hernie épouvantable, en perdre des bouts est plus que pardonnable.
À 8 h, la plupart des enfants ont mis les voiles pour l’école. L’agitation matinale est retombée. En temps normal, Pascal serait déjà parti pour son travail — il est directeur financier —, mais ses douleurs le confinent à la maison.
Restent les deux plus âgés (Tristan se rendra au cégep dans l’après-midi, tandis que Sasha commencera ses études collégiales l’an prochain) et les deux plus jeunes. Tout le monde se réunit autour du comptoir, où Tara coupe et distribue des morceaux de pastèque. Un peu plus tard, elle montera faire les lits dans les chambres vides. La lumière dorée du matin s’est intensifiée et s’infiltre par les fenêtres ; tout va bien sous le soleil. Non, même avec cette ribambelle de bouts de chou, une matinée chez les Groulx, ce n’est pas une matinée chez les fous.
Tout savoir sur les Groulx
Si vous n’étiez pas rassasiés avec le documentaire et la téléréalité diffusés à Canal Vie, vous pouvez vous procurer le livre Bienvenue chez les Groulx, cosigné par Tara Lawson et Pascal Groulx, qui vient tout juste de paraître. On y trouve toutes les réponses aux questions que le public se pose habituellement à leur sujet : comment se sont-ils rencontrés ? Pourquoi tant d’enfants ? Comment financent-ils leur vie familiale ? Les règles de la maisonnée, des lettres des grands-parents ou encore leurs recettes préférées font aussi l’objet de chapitres de l’ouvrage.