Après le succès du documentaire, Véronique Cloutier lance le magazine Véro, hors-série Loto-Méno, un guide pratique sur la ménopause.

Véronique Cloutier a hésité à faire ce magazine hors-série. Elle ne voulait pas d’opération mercantile autour de la ménopause, car il n’en a jamais été question depuis la diffusion de son documentaire Loto-Méno sur ICI TOU.TV Extra.

« J’ai fait le documentaire Loto-Méno pour aider les femmes, c’était l’unique raison. J’avais tellement souffert. Je voulais que toutes les femmes soient informées sur la ménopause, et qu’elles comprennent cette étape de la vie qui est bouleversante. Il y avait trop de préjugés et de stéréotypes qui persistaient sur le sujet, et c’est pour ça que j’ai fait cette série », explique Véronique Cloutier en entrevue téléphonique.

C’est l’éditrice Sophie Banford qui a eu l’idée de faire un magazine hors-série qui présente toute l’information du documentaire, et même un peu plus. On y explique les symptômes de la ménopause et de la périménopause ainsi que les différents traitements. On y parle des hormones, de l’hormonothérapie, de la vie de couple qui est bouleversée, de la sexualité, avec, en prime, quelques astuces mode et beauté de Véro pour mieux se sentir dans sa peau. « J’ai accepté de faire ce magazine à une condition : pour chaque exemplaire vendu, 1 $ sera versé à l’organisme Ménosecours qui informe et vient en aide aux femmes vivant la ménopause », précise l’animatrice.

Tremblement de terre

Véronique Cloutier ne pensait jamais que son documentaire Loto-Méno allait provoquer un tel tremblement de terre politique et social. Depuis sa diffusion, le 20 juin 2021, l’animatrice reçoit au quotidien des témoignages de femmes qui la remercient. « On m’en parle tous les jours, partout, tout le temps. Sur les réseaux sociaux, dans la rue, dans les soupers. »

Le mot ménopause est un mot que j’entends au quotidien, c’est omniprésent, et ce sont toujours les mêmes commentaires que j’entends : “Merci, je me suis reconnue” ou encore “je ne suis pas folle” ou “ça m’a fait du bien”.

Véronique Cloutier

L’animatrice n’en revient pas de l’engouement qu’a suscité Loto-Méno, mais surtout de la tournure politique des choses, qu’elle n’a pas vu venir. Rappelons que la Dre Sylvie Demers a récolté près de 300 000 signatures à sa pétition lancée l’année dernière pour réclamer au gouvernement un meilleur accès à l’hormonothérapie bio-identique pour les femmes ménopausées et en périménopause. Résultat, le 26 mai dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé que deux des hormones bio-identiques sont désormais couvertes par la Régie de l’assurance maladie du Québec.

« C’est un scénario digne d’Hollywood que j’ai vécu ! », s’exclame l’animatrice. « Lorsque j’ai tourné l’épilogue pour parler de l’impact de la série, j’ai fait une entrevue avec le ministre Christian Dubé. Son équipe m’a demandé s’il était possible de repousser la date de diffusion de l’épisode, car ils auraient des nouvelles à me donner, juste un peu plus tard. Et je leur ai répondu : “J’espère que je ne serai pas déçue !” Mais je ne pensais jamais obtenir ce résultat : que les hormones bio-identiques soient couvertes », dit-elle.

Quand elle pense que cette série a failli ne jamais exister !

“Les problèmes de bonnes femmes qui ont chaud… ça n’intéresse personne, ce n’est pas très sexy comme sujet…”, c’est ce qu’on me répondait. D’habitude, j’écoute les conseils et je fais confiance à l’ambiance générale autour d’un sujet, mais cette fois, il n’était pas question de baisser les bras.

Véronique Cloutier

« J’avais trop souffert, j’ai eu tous les symptômes, des troubles du sommeil, des douleurs articulaires, perte de cheveux, une fatigue immense, des démangeaisons. Alors à travers mon histoire, je voulais aider les femmes. »

Que reste-t-il à faire sur la ménopause ?

L’animatrice et productrice rappelle que la ménopause ne doit pas être perçue négativement. Tout comme le fait de vieillir, qui peut être vu, comme dans d’autres cultures, comme une forme de sagesse, un privilège. « Il reste encore beaucoup d’éducation à faire, autant au sein de la population que dans le milieu de la santé. Les femmes sont désormais sensibilisées sur le sujet, et elles savent maintenant qu’il y a une multitude d’options pour les soulager si elles ont des symptômes. Le fait de pouvoir parler de la ménopause ouvertement, c’est comme ça qu’on va défaire le tabou. »

IMAGE FOURNIE PAR VÉRONIQUE CLOUTIER

Le magazine Véro, hors-série Loto-Méno, un guide pratique sur la ménopause, en kiosque le 13 octobre

Consultez le site de Ménosecours