Les initiatives vertes pour améliorer l’environnement se multiplient à petite et à grande échelle, partout dans la province. Deux fois par mois, nos journalistes vous présentent des idées pour vous inspirer.

Érika Boies aurait bien aimé acheter sa nourriture en vrac pour réduire les déchets qu’elle produit. « Je rêve d’un garde-manger rempli de pots étiquetés de façon obscure ! », dit-elle en riant. Mais voilà, son amoureux, Hugo Martin, est allergique aux noix et aux arachides. Pas de risque à prendre avec la contamination croisée.

Érika, 28 ans, prend sa revanche ailleurs : dans les produits cosmétiques. Elle ne les achète pas en vrac, non. Elle les fabrique elle-même.

Dans la cuisine de son condo de Pointe-Saint-Charles, toute peinte en noir, Érika Boies – tout de noir vêtue – mélange une série d’ingrédients dans un bécher. Sur le rond, une autre préparation chauffe tranquillement au bain-marie.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Érika, en pleine préparation de sa crème hydratante

« Je sépare ma phase huileuse de ma phase aqueuse, explique-t-elle. Quand elles vont atteindre des températures ayant 10 degrés d’écart maximum, je vais pouvoir les mélanger. Et ma crème, une fois figée, ne se séparera pas. »

On n’aurait pas osé établir la comparaison, mais comme Érika la fait elle-même, on lui laisse la parole : « J’ai un côté très witch », dit la pétillante jeune femme originaire du Saguenay.

Érika Boies a commencé à fabriquer ses produits cosmétiques et ménagers il y a deux ans, en pleine pandémie. Elle le fait pour l’environnement (la majorité des ingrédients s’achète en vrac, à l’entreprise montréalaise Cocoéco) et aussi pour contrôler les produits qu’elle met sur sa peau sensible.

Les crèmes commerciales sont remplies d’ingrédients que je ne connais pas et je ne sais pas non plus ce qui justifie leur prix.

Érika Boies

Érika se base sur une recette établie, mais elle se plaît à jouer un peu avec les ingrédients, en fonction de ses besoins. « Je ne mets pas d’acide hyaluronique dans ma crème parce que chez nous, c’est sec, mais je mets du squalane végétal pour que ma peau l’absorbe rapidement », dit-elle, penchée sur sa concoction.

Comme elle est enceinte de cinq mois et demi, Érika mettra aujourd’hui de la vitamine C et différentes huiles pour favoriser l’élasticité de sa peau. Elle ajoutera aussi de l’oxyde de zinc – la base des crèmes solaires minérales – et une pointe de mica pour donner un halo doré à sa peau. « Je me sens comme une déesse, cet été. »

Son amoureux, Hugo, fronce les sourcils. « J’utilisais son ancienne crème… Mais elle, je suis moins sûr de l’utiliser ! », lance-t-il en riant.

Érika fabrique aussi son sel de bain, son exfoliant pour les pieds, son vaporisateur pour plantes et son revitalisant à bois. Elle s’est aussi lancée dans la fabrication de produits ménagers (nettoyant tout usage, nettoyant à plancher), mais elle a fini par se lasser de l’odeur du vinaigre. Elle achète aujourd’hui les produits de l’entreprise québécoise Myni – des pastilles qu’on dissout dans de l’eau.

Quand on pense aux produits cosmétiques, on pense bien sûr au maquillage. Érika n’a jamais essayé d’en faire… et elle ne compte pas le faire non plus. « J’aime beaucoup trop le beau maquillage pour ça ! »

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  • De 0,5 % à 1,5 %
    L’industrie des cosmétiques serait responsable de 0,5 % à 1,5 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète, selon le rapport Make Up the future, publié en 2020.