Il suffit parfois d’une étincelle pour qu’une passion s’allume et qu’un passe-temps se transforme en vocation. Chaque semaine en août, nous vous présentons l’histoire d’un mordu à l’enthousiasme contagieux.

François Melançon possède une collection d’articles faisant honneur aux débuts des Expos de Montréal et à certaines des années durant lesquelles les Glorieux gagnaient la Coupe Stanley à répétition. Une passion née dans sa tendre enfance, alors qu’il accumulait les cartes et des surprises à connotation sportive qu’il retrouvait au fond des boîtes de céréales.

Issu d’une famille de 14 enfants, avec qui il a partagé de grands moments associés au Canadien et aux Expos, il a mis sa passion en veilleuse jusqu’en 2004. Après une visite du Temple de la renommée du hockey à Toronto, il a eu une illumination en retournant à l’aréna Rogatien-Vachon de Palmarolle, en Abitibi, où son fils Jason jouait au hockey. « Je trouvais que rien sur place ne présentait le mérite de Rogatien Vachon, qui est originaire de Palmarolle et qui a joué dans la LNH, explique M. Melançon. J’ai proposé de faire quelque chose en son honneur pour que les jeunes sachent qui il est. »

Exposition

Obtenant carte blanche pour monter une exposition permanente, il a rassemblé quantité d’artefacts illustrant la carrière du célèbre gardien de but. « À ce moment-là, ça m’a donné le goût de replonger dans cette époque et de fouiller sur eBay pour trouver des cartes de hockey et de baseball. »

La flamme venait d’être rallumée. Il s’est alors mis en tête de retrouver une série d’articles sur les joueurs de la LNH nés en Abitibi-Ouest : Rogatien Vachon, Pierre Larouche, Elmer Vasko et Robert Mongrain. Il a également jeté son dévolu sur le joueur de baseball Gary Carter. En plus de se lancer dans un grand projet, celui de bâtir une collection sur l’équipe de rêve des Expos, composée des meilleurs athlètes de l’histoire de l’équipe.

Je viens tout juste de compléter ma collection au bout de dix ans. Je m’étais mis au défi de mettre la main sur des items différents pour chaque joueur : chandail, casquette, gant, espadrilles, cadre, carte, etc.

François Melançon

Aujourd’hui, sa collection — entreposée dans un coffret de sûreté hors de son domicile — est composée à 70 % d’articles en lien avec le hockey, à 20 % d’objets liés au baseball, et le reste est consacré à différentes disciplines. « En 2013, à l’occasion du 50e anniversaire du tournoi de hockey bantam de La Sarre, on m’a demandé si je voulais exposer ma collection. Pour attirer le plus de monde possible, j’ai cherché des items associés aux sports les plus populaires : baseball, football, soccer, golf, tennis, boxe, etc. »

Une référence

Sa passion est devenue si grande qu’il n’est pas rare que des inconnus fassent appel à lui pour estimer la valeur de leurs articles sportifs. « Quand les gens entendent parler d’une carte de Wayne Gretzky vendue à 500 000 $, ils se demandent s’ils ont une petite fortune à la maison, en fouillant dans ce que leurs enfants ont laissé derrière eux. Avec mes connaissances et mon expérience, j’arrive à évaluer ce qu’ils possèdent. »

PHOTO FOURNIE PAR JASON MELANÇON

Il n’est pas rare que des inconnus fassent appel à François Melançon pour estimer la valeur de leurs articles sportifs.

En effet, il n’est pas difficile pour lui de faire la différence entre une carte rare qui vaut un demi-million et une carte imprimée à répétition. « Dans la décennie 1990, la recrudescence d’intérêt pour les cartes de hockey a poussé les compagnies à vendre des millions de cartes identiques. Les cartes de cette époque valent généralement peu cher, car il y en a trop sur le marché. Les connaisseurs ne veulent pas les acheter. »

Par la suite, une nouvelle tendance s’est dessinée. « Certaines compagnies incluent un morceau de chandail d’un joueur avec la carte signée à son effigie. Comme il y en a peu, les collectionneurs se les arrachent ! »

Pour sa part, François Melançon ne fait pas ça pour épater la galerie, mais bien par nostalgie. « Quand je trouve un item de la fin des années 1960 et du début des années 1970, je ressens la même chose que lorsqu’on retrouve un jouet de notre enfance. C’est un sentiment puissant. »

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