À LaSalle et Verdun, beaucoup d’enfants ont dans leur coffre aux trésors des photos d’oiseaux signées Jean-Marc Lacoste. Il faut dire que ce dernier est une petite célébrité dans le secteur.

Ancien député du Parti québécois (en 1976), commissaire scolaire et conseiller municipal, il est impliqué depuis des décennies dans le quartier qui l’a vu naître. Mais récemment, c’est par ses photos et ses vidéos d’oiseaux que l’homme de 71 ans se fait connaître. La Presse l’a accompagné dans sa ronde quotidienne.

Été comme hiver, il arpente le territoire pour observer la faune ailée. On peut le voir avec, au cou, l’appareil photo Canon qui a remplacé ses vieilles lunettes d’approche. Ses lieux de prédilection ? Le parc des Rapides, le parc Angrignon et le parc George-O’Reilly, le long des berges de Verdun. Chacun abrite des espèces différentes qui passent pour se nourrir, pondre leurs œufs, élever leurs oisillons…

« Il y a une telle quantité d’oiseaux dans le parc des Rapides ! D’ailleurs, on y voit encore plus de canards en hiver qu’en été. L’eau vive, les insectes, la présence d’arbres comme le peuplier deltoïde qui aide à la nidification : le mélange est parfait ! Au parc Angrignon, c’est différent, avec la présence de forêt et de marécages… » Au total, plus de 210 espèces d’oiseaux ont été recensées dans le seul parc des Rapides.

Plusieurs fois par année, Jean-Marc Lacoste fait des conférences dans des écoles primaires ou des camps de jour pour faire découvrir cette nature urbaine aux enfants. Il a toujours dans ses poches des petites photos d’oiseaux plastifiées qu’il distribue à la ronde. « Les élèves les échangent comme des cartes de hockey ! » Un grand héron contre un petit-duc maculé ? Un garrot à œil d’or contre un tyran tritri ? « Souvent, les enfants ont vu des vidéos d’oiseaux que j’ai faites et quand j’arrive en classe, ils me demandent des autographes ! » Il animait aussi jusqu’à tout récemment des capsules sur les oiseaux à la radio communautaire CKVL.

Sur la passerelle qui mène à l’ancien barrage d’Hydro-Québec, un couple l’arrête : saurait-il où se trouvent les petits canetons qui étaient dans le secteur la veille encore ? Plus loin, Jean-Marc Lacoste montre un grand héron caché dans les hautes herbes à une petite famille, avant de donner deux de ses célèbres cartes d’oiseaux aux enfants. Qui sait, l’homme a peut-être donné naissance à des vocations ornithologiques avec ses cartes magiques ?

Parc des Rapides à LaSalle
  • Un grand héron déploie ses ailes au parc des Rapides.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Un grand héron déploie ses ailes au parc des Rapides.

  • Une grande aigrette d’une blancheur immaculée

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Une grande aigrette d’une blancheur immaculée

  • Ce carouge à épaulettes mâle semble de mauvais poil…

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Ce carouge à épaulettes mâle semble de mauvais poil…

  • Une femelle carouge à épaulettes, plus discrète que son compagnon

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Une femelle carouge à épaulettes, plus discrète que son compagnon

  • Le parc des Rapides offre un environnement naturel d’une richesse inouïe, à quelques pas de la vie urbaine.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Le parc des Rapides offre un environnement naturel d’une richesse inouïe, à quelques pas de la vie urbaine.

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« Je suis un amateur. Je fais tout ça bénévolement, juste pour le plaisir. D’ailleurs, les enfants me font découvrir des choses. Un jour, un enfant d’un camp de jour nous a montré un nid de geais bleus avec les oisillons dedans. Je n’avais jamais vu ça ! Il faut dire que j’ai l’émerveillement facile. »

Parfois, ma conjointe me dit que je vais finir par être saturé des oiseaux. Je ne sais pas. Je suis encore émerveillé de voir ma première paruline au printemps.

Jean-Marc Lacoste

Le meilleur endroit ? C'est ici !

Fier représentant d’une lignée de sept générations de Verdunois, Jean-Marc Lacoste est convaincu que ce qu’il appelle « sa cour » reste le plus bel endroit du monde pour l’observation d’oiseaux. Il n’a jamais ressenti le besoin d’aller voir le plumage coloré des toucans du Costa Rica ou les ailes déployées des condors des Andes. « Beaucoup pensent que le jardin est plus vert ailleurs, mais pas moi… Ici, j’aime le calme, le paysage, le fleuve. »

Surtout qu’il lui arrive d’observer des spécimens rares, des oiseaux qui font fi de la géographie pour passer par Verdun et LaSalle. Un canard siffleur venu d’Europe. Un héron garde-bœufs qu’on voit davantage sous les latitudes tropicales. Un coulicou jaune. Des couples de harles huppés qui ont fait leur nid à LaSalle plutôt qu’en Gaspésie, où ils sont plus fréquents. Et, fin mai, un groupe de 20 grands hérons qui pêchaient en bande des chevaliers blancs pouvant peser jusqu’à 4 kg.

« Quand j’avais 11 ou 12 ans, je faisais du vélo dans le parc des Rapides et je ne remarquais même pas les hérons qui passaient au-dessus de ma tête. Ils étaient là, c’est tout. Aujourd’hui, je constate la chance immense d’avoir toute cette nature en ville, juste là, dans mon quartier… »

Pour consulter la vidéo de Jean-Marc Lacoste : www.youtube.com/embed/TeHKKPruQWI

À découvrir

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Œuvre murale Tropical au 925, rue Hickson à Verdun

Tropical

Astro, artiste graffiti de Montréal, s’en est donné à cœur joie lorsqu’il a créé Tropical, en 2018, dans le cadre d’un projet d’embellissement du territoire. Ses sympathiques créatures funky aux couleurs bigarrées, qui font face au parc Duquette, sont inspirées du graffiti new-yorkais de la vieille école et des bandes dessinées européennes et japonaises.

Laila Maalouf, La Presse

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La librairie de Verdun

Si vous n’avez pas mis les pieds à Verdun depuis longtemps, vous serez impressionné de constater à quel point la rue Wellington est devenue une artère commerciale vibrante. La librairie de Verdun – fièrement indépendante – en est certainement l’un des plus grands ambassadeurs. Avec ses nombreuses activités, c’est même devenu un pôle culturel du quartier.

Émilie Côté, La Presse

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