Comment agir au quotidien pour préserver la planète de demain ? Un groupe de cégépiens engagés propose des solutions simples et inspirantes dans la websérie documentaire Citoyens du futur, diffusée dès maintenant sur le site internet de la chaîne Savoir Média.

Lancée à quelques jours du Jour de la Terre, Citoyens du futur pose un regard environnemental sur huit thématiques abordées en huit épisodes. Tout en évoquant de nombreuses statistiques sur l’impact écologique de nos gestes, le groupe de jeunes, pour la plupart membres du comité environnemental Espace du cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, rencontre des spécialistes qui ont des solutions à portée de main touchant tant à l’industrie de la mode que l’autonomie alimentaire, en passant par l’électrification des transports, l’obsolescence programmée, la santé environnementale et la biodiversité.

« On a confiance dans le futur, on présente des solutions », souligne William Desmarais, 20 ans, finissant du cégep du Vieux Montréal et cofondateur des Boîtes Mai, une entreprise qui encourage l’agriculture urbaine. « On n’est pas là pour être moralisateurs. On est là pour montrer ce qui est possible. »

Bien qu’inquiets face à l’avenir, ils rejettent l’idée de rester les bras croisés. « Ce serait injuste pour les générations futures », croit Annabelle Monchamp, 23 ans, aujourd’hui technicienne en radiologie.

Les générations antérieures n’ont rien fait pour la planète et elles nous ont laissé ça. Pourquoi on ferait la même chose qu’eux en consommant à fond ?

Nada Abenboutaïeb, 19 ans, élève en langues et en sciences humaines

« C’est injuste aussi pour d’autres pays, parce qu’il y a des inégalités territoriales qui font en sorte que les répercussions de la crise climatique sont plus intenses à certains endroits », poursuit-elle.

Les inondations, les incendies qui ont frappé l’Australie : « C’est le genre de choses qui peuvent me donner de l’insomnie », dit Annabelle, qui se qualifie d’écoanxieuse. Dans l’un des épisodes, elle se questionne sur le fait d’avoir ou non des enfants. « Avant que je rencontre Arnaud Theurillat-Cloutier [enseignant en philosophie et doctorant en sociologie], j’étais vraiment fermée à l’idée d’avoir des enfants. Ça m’a offert un autre point de vue. Maintenant, je me dis que si ça arrive, je vais laisser les choses aller. Je pense qu’il y a moyen d’éduquer nos jeunes pour qu’ils deviennent des citoyens écoresponsables. Mais, je dis toujours à qui veut bien l’entendre que je vais attendre à 2030 ou 2035 pour voir l’état de la planète. »

PHOTO FOURNIE PAR CYRIELLE DESCHAUD

Cyrielle Deschaud

Le fait de rencontrer des jeunes de 20 ans qui font de l’anxiété tous les jours par rapport aux gestes qu’ils font dans leur quotidien, par rapport à la façon dont ils consomment, et même des jeunes qui se demandent s’ils ont le droit d’avoir des enfants, ça donne des frissons. Le fait de se dire qu’on en est rendus là, c’est grave.

Cyrielle Deschaud, réalisatrice de la websérie Citoyens du futur

Si l’équipe de PicBois Productions et elle souhaitaient mettre des visages sur l’écoanxiété, elles voulaient aussi montrer des jeunes qui ne s’apitoient pas sur leur sort. « C’est une génération qui retrousse ses manches et qui veut que les choses changent. »

Retrousser ses manches, c’est aussi ce qu’a dû faire l’équipe de production lorsque la pandémie a frappé. Lancée dans la foulée de la grande manifestation pour le climat, en septembre 2019, l’idée initiale était de suivre un groupe de cégépiens engagés à l’actions dans leur milieu. Le tournage a débuté en mars 2020. « Mi-mars, on a été mis en confinement, rappelle Cyrielle Deschaud. Le cégep a fermé et n’a pas rouvert avant plusieurs mois. Tout ce petit groupe qui, pour nous, était le vivier de toutes ces réflexions a éclaté parce que c’était chacun à distance. On a vraiment travaillé [avec un effet de mosaïque évoquant les rencontres Zoom] pour recréer cette discussion [que les élèves] avaient entre eux quand ils se retrouvaient dans un local au cégep pour débattre et brasser des idées. »

La pandémie a aussi ralenti la mobilisation étudiante, constatent les jeunes militants. Chacun chez soi, il est plus difficile de rallier les troupes, mais aussi l’énergie des étudiants est aussi moins grande, fait remarquer Nada. « Il y a quand même eu beaucoup de mobilisation sur les réseaux sociaux contre le projet GNL Québec », se réjouit-elle.

« J’ai l’impression que dès qu’on va pouvoir se regrouper, cette mobilisation ne prendra pas beaucoup de temps à se mettre en place », prédit William, qui a rencontré le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, dans le cadre de l’épisode consacré à la mobilisation citoyenne. « Ç’a été 30 minutes particulières, se souvient-il. L’objectif était de démontrer que le dialogue est possible, qu’on est capables d’avancer. Mais on s’est heurtés à un mur. […] Quand on est jeune, quand on est dans les mouvements militants, on voudrait que la société nous suive à une certaine vitesse. On a notre erre d’aller, on est confiant, on sait qu’il y a des solutions et on se bloque face au politique. Il faut accepter que ça n’avance pas à la vitesse qu’on voudrait. C’est important que l’on continue d’aller frapper à leur porte. »

La websérie Citoyens du futur est offerte sur le site de la chaîne Savoir Média.

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