La Ruche Grand Montréal vient de lancer une campagne soutenue par Desjardins et appuyée par la Ville de Montréal et l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), où les citoyens peuvent se procurer des bons d’achat dans leurs commerces préférés, tout en se gâtant et en permettant de redonner aux organismes communautaires. Un modèle inspirant qui risque de faire des petits.

« Le Panier Bleu fait la promotion de l’achat local ; notre formule concrétise l’achat local ! », lance Elsie Lefebvre, directrice de La Ruche Grand Montréal.

En effet, l’organisme spécialisé en financement participatif propose avec cette campagne une façon originale et efficace de « passer à l’action » afin de soutenir les commerces locaux des différents arrondissements de la métropole. La campagne, lancée simultanément la semaine dernière par trois Sociétés de développement commercial (SDC), incite les citoyens à se procurer des bons d’achat dans des commerces de leur quartier.

La formule est assez simple : pour chaque bon d’achat qu’une personne se procure au coût de 20 $ dans un commerce de son choix, il reçoit 10 $ supplémentaires, pour un total de 30 $ à utiliser dans ledit commerce. En plus, 20 $ sont donnés à un organisme communautaire. Quelques autres options sont proposées, donc celle de tout simplement donner directement les 10 $ en boni au commerce, et d’y dépenser 20 $.

« On a créé un modèle vraiment nouveau, seulement pour Montréal, afin de stimuler la consommation locale. On s’est demandé comment remettre le citoyen en mouvement et l’inciter à faire de l’achat local. On a besoin d’une impulsion, d’où l’idée d’offrir une récompense à l’achat », explique Mme Lefebvre. « En tout, c’est 50 $ qui retournent dans la communauté pour chaque bon d’achat. »

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Elsie Lefebvre, directrice de La Ruche Grand Montréal

Le tout est rendu possible grâce à une enveloppe de 500 000 $ attribuée par la Ville de Montréal, annoncée la semaine dernière par la mairesse Valérie Plante, et à une association avec le programme Du cœur à l’achat, propulsé par Desjardins à la grandeur de la province. À Montréal, Du cœur à l’achat injecte 25 000 $ par campagne, redonnant ainsi aux organismes communautaires. En travaillant de près avec l’ASCDM, qui représente 20 SDC totalisant plus de 12 000 commerces, La Ruche a pu mettre sur pied cette campagne qui va se déployer au cours des prochaines semaines dans plusieurs quartiers de la ville.

Des campagnes qui font mouche

La semaine dernière, trois SDC de l’île de Montréal — Hochelaga-Maisonneuve, Les Quartiers du Canal, dans Griffintown, et Wellington, dans Verdun — ont lancé sur La Ruche leur campagne, d’une durée de 30 jours, qui prend pour chacune les couleurs de son quartier. L’objectif : récolter 50 000 $ de ventes de bons d’achat, pour ainsi réinjecter au total 100 000 $ par campagne dans l’économie locale.

À peine 12 heures après avoir lancé sa campagne le 8 mai, intitulée « J’achète local dans MHM », la SDC Hochelaga-Maisonneuve, qui s’est ici associée avec l’Association des commerçants de Tétreaultville, avait atteint son objectif et vendu ses 2500 bons d’achat. La SDC a immédiatement investi 25 000 $ supplémentaires afin de rendre disponibles 2500 nouveaux bons, qui se sont encore une fois écoulés en 24 heures, ce qui lui a permis de réaliser rapidement 200 % de son objectif en moins de deux jours.

Devant cette mobilisation sans précédent, 2500 bons d’achat supplémentaires ont été mis en circulation. C’est donc 300 % de l’objectif initial qui est en voie d’être atteint — mardi, la campagne avait amassé 123 280 $, soit 246 % de l’objectif. Au total, grâce à l’apport des différents partenaires, calcule La Ruche, c’est 250 000 $ de fonds qui seront réinvestis dans le quartier Homa. Une réussite, il va sans dire.

On voit vraiment que la population est au rendez-vous et a à cœur de soutenir les commerces du quartier. On peut espérer, grâce à cette campagne, réussir à garder en vie nos commerçants. On travaille fort sur le sentiment d’appartenance et le tissu social entre les citoyens et commerçants, et on voit que les gens sont fiers de vivre dans le quartier.

Jimmy Vigneux, directeur général de la SDC Hochelaga-Maisonneuve

Du côté de la SDC Wellington, à Verdun, la campagne « Du Luv dans ton panier », à laquelle participent 58 commerçants du quartier, avait déjà amassé mardi 77 740 $, soit 155 % de son objectif. 

Quant à celle lancée dans Griffintown, intitulée « Demain tout est possible », elle avait rempli 25 % de son objectif après quatre jours de campagne, un résultat plus modeste, mais tout de même encourageant.

À Verdun, la marque Marigold by Marilyne Baril, qui a ouvert une boutique rue Wellington en novembre dernier, participe à la campagne « Du Luv dans ton panier ». « On a tout de suite embarqué, on trouvait le concept tellement complet et original. La SDC de Verdun est vraiment une équipe magique, ce sont eux qui m’ont aidée à trouver mon local ici. Et depuis que je suis ici, je le constate : Le “Verdun Luv” », c’est fort, les gens sont vraiment motivés et contents d’habiter le quartier », remarque la designer Marilyne Baril, qui est nouvellement mère.

PHOTO CAROLINE PERRON, FOURNIE PAR LA SDC WELLINGTON

La designer Marilyne Baril 

Ce n’est qu’un début, car, à terme, d’autres SDC lanceront des initiatives du genre au courant des prochains jours et semaines, dévoile Mme Lefebvre, dont Ahuntsic et le Quartier latin : « On estime que si les 20 campagnes fonctionnent comme celles de Hochelaga et de Verdun, elles auront un impact minimal de 3 à 4 millions dans les commerces montréalais et de 500 000 $ dans les organismes communautaires de première ligne. »

Le modèle pourrait être facilement transposable ailleurs au Québec partout où il y a un noyau de commerces, un centre villageois, une rue commerciale, etc. Pour cela, il faudra toutefois trouver de nouveaux partenaires financiers. « On pense que les commerces doivent être soutenus de multiples manières, mais ce qu’on avance est clairement une solution pour ramener de l’argent. Avec ce modèle, on a l’assurance que la consommation se fait dans les commerces locaux », conclut Mme Lefebvre.

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