Tour d’horizon des différents éléments architecturaux qui donnent un nouveau souffle à la gare maritime du Vieux-Port de Montréal

Tour signalétique

PHOTO JAMES BRITTAIN, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

La tour signalétique sculpte le paysage.

À la manière d’un phare, cette tour d’observation de 65 mètres constitue à la fois un point de repère et une attraction unique. Ouverte aux visiteurs, elle offre plusieurs vues imprenables sur les vieux quartiers grâce à une grande plateforme placée en porte-à-faux à 44 mètres de hauteur.

Sa simple silhouette à la fois effilée et déséquilibrée frappe l’imagination. Comment fait-elle pour ne pas basculer dans le fleuve ? « Ce fut un beau défi de créer un si long porte-à-faux », reconnaît Sonia Gagné. Son secret réside dans un amortisseur placé à son sommet pour contrebalancer les vents et diminuer l’oscillation. Des tests ont même été conduits à Terre-Neuve dans des simulateurs de bateaux pour trouver la zone de confort de la plupart des gens.

Trouver une assise solide pour une tour si étroite n’a pas été non plus une chose aisée. « Il a fallu planter des pieux très profonds jusqu’au roc, à 20 mètres de profondeur, sur lesquels repose un massif de béton de cinq mètres de haut. Puis on a déposé la tour dessus », explique Sonia Gagné.

Cabine de verre

PHOTO JAMES BRITTAIN, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

Cette boîte complètement vitrée donne l’impression de flotter au-dessus du fleuve.

Presque tout en haut de la tour, les architectes ont placé une boîte complètement vitrée sur tous les côtés à l’intention de ceux qui n’éprouvent pas le vertige. Elle procure aux visiteurs l’impression de flotter à 54 mètres au-dessus du fleuve Saint-Laurent.

« Cela apparaît anodin, mais ce fut un défi de faire tenir cette petite boîte-là en porte-à-faux. Ce sont deux poutres de verre latérales qui tiennent cette boîte de cinq pieds, avec un plancher et un toit en verre, projetée dans le vide », souligne Sonia Gagné.

Toiture végétalisée et terrasse de bois

  • La toiture végétalisée a été imaginée par Nippaysage.

    PHOTO JAMES BRITTAIN, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

    La toiture végétalisée a été imaginée par Nippaysage.

  • La structure de la terrasse peut supporter le poids de véhicules lourds.

    PHOTO STEPHANE BRÜGGER, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

    La structure de la terrasse peut supporter le poids de véhicules lourds.

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Composée d’un matelas de drainage, d’une membrane filtrante, d’une couche de terre et de plants de graminées, cette toiture végétalisée typique est qualifiée d’intensive. Le système d’irrigation, nécessaire en raison de la forte exposition de la toiture au soleil et au vent, s’ajuste automatiquement selon les données transmises par une station météo installée sur le bâtiment.

Quelque 22 000 semis, notamment des verges d’or, des asters, de la ciboulette et de l’origan, ont été plantés à l’origine. « Comme on l’avait prévu, certaines variétés ont disparu et d’autres ont été apportées par le vent et les oiseaux. C’est ainsi qu’on voulait la voir évoluer », précise Mme Labelle. « Cependant, les peupliers sont systématiquement enlevés, car ils pourraient endommager la structure. »

Une grande terrasse de bois a été aménagée sur le toit. En dépit de son apparence légère, la structure est assez forte pour que des véhicules lourds puissent rouler dessus. Son bois a été ignifugé sous pression, selon un nouveau procédé. Des compartiments vides, sous la terrasse, servent de coupe-feu. « Le défi était d’assurer une simplicité de l’espace malgré les défis techniques et structuraux », a affirmé Josée Labelle.

Mise en valeur du hangar

PHOTO STEPHANE BRÜGGER, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

Le hangar connaît une deuxième vie.

Construit à l’origine pour entreposer du blé, ce hangar dispose de deux beaux atouts architecturaux à mettre en valeur : une forte structure d’acier et une inhabituelle hauteur de plafond. Sonia Gagné a donc misé sur l’histoire du lieu en laissant apparentes les poutres et en évitant les faux plafonds.

Ce choix a entraîné cependant plusieurs difficultés d’ingénierie pour respecter les normes de protection contre les incendies, car une structure d’acier n’a aucune résistance au feu. « On s’est compliqué la vie », admet l’architecte en riant.

Sous-station électrique

PHOTO JAMES BRITTAIN, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

Les navires de croisière profitent d’un branchement électrique au port de Montréal.

La gare maritime de Montréal est l’une des rares au Canada à offrir une sous-station électrique à laquelle se branchent les bateaux à l’amarrage. « Ils se connectent au réseau électrique, ce qui leur permet d’arrêter leurs moteurs et de diminuer la pollution. Cela fait partie de la stratégie d’électrification des navires », indique Sonia Gagné.

Jardins et jetée

PHOTO OLIVIER BLOUIN, FOURNIE PAR PROVENCHER ROY

Vue sur le jardin public et la jetée qui mène au fleuve

Les architectes ont rasé une partie des hangars pour dégager un vaste espace au bout du quai. Ils y ont aménagé un jardin public, baptisé « place des Commencements », où poussent des arbres indigènes aux couleurs de l’automne. Ils ont choisi notamment des essences d’arbres du Québec, comme des ormes et des pins blancs, historiquement utilisés pour fabriquer des mâts de bateaux.

Les concepteurs ont aussi profité des travaux de stabilisation du quai pour construire une jetée qui mène au fleuve. Son niveau a été établi selon l’historique d’inondation des 100 dernières années.

Le Grand Quai compte cinq autres jardins, placés au centre du débarcadère de taxis et d’autobus, pour recueillir et filtrer l’eau de pluie avant qu’elle soit dirigée vers le fleuve. D’autres installations souterraines permettent de retirer les sédiments de l’eau avant son renvoi dans le Saint-Laurent.