Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Accumuler les décennies en gardant son dynamisme et sa prestance n’est pas donné à tous. C’est d’abord une question de génétique, le reste est affaire d’entretien. Un coup de bistouri judicieusement appliqué peut aussi sublimer le sujet. Mais oui, il est bien question ici de cette maison Mid-Century de Piedmont.

Construite en 1963, la demeure avait toujours appartenu à la même famille montréalaise lorsqu’elle a été mise en vente en 2020. Rappelons-nous ce début de pandémie, alors que le prix des maisons s’envolait, propulsé par les offres multiples. C’est dans ce contexte que Steve Pilon et Stéphane Ducharme ont sonné à la porte de cette propriété, située quasiment au pied du mont Olympia. Il ne leur a pas fallu longtemps après être entrés pour réaliser qu’ils venaient de trouver la maison de leurs rêves : une Mid-Century solide, avec de très bons gènes, qu’ils pourraient rénover à leur goût afin de s’y établir et d’y couler des jours heureux lors de leur éventuelle retraite.

« On la prend ! »

Hé, ho, un instant, ils n’étaient pas seuls en lice !

Il n’y a pas grand suspense ici. Puisqu’on en parle aujourd’hui, c’est que le marché a été conclu. « Notre agent nous avait suggéré d’écrire une lettre à la propriétaire. On disait qu’on voulait la rénover, l’amener dans la modernité, mais garder son cachet d’époque… se souvient M. Pilon. Finalement on l’a eue. »

Conserver les atouts

On aime les Mid-Century pour leur élégance, leurs lignes épurées, la noblesse de leurs matériaux, leur luminosité et leur grande fonctionnalité. Celle-ci avait tous ces atouts, en plus d’avoir été bien entretenue par des propriétaires qui en avaient les moyens et qui l’utilisaient comme chalet, confie M. Pilon.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Steve Pilon, copropriétaire

La maison avait toutefois trop de divisions et de miroirs au goût des nouveaux maîtres des lieux. La cuisine, rénovée dans les années 1990, faisait un peu vieillot, de même que l’entrée, les salles de bains, les tapis, le papier peint en plusieurs endroits et tutti quanti. Le foyer en pierre au salon était par contre un de leurs grands coups de cœur. « On a cliqué sur l’angle du foyer, ça en fait une pièce unique, on voulait le mettre en valeur », relate M. Pilon.

L’idée des nouveaux propriétaires était d’ouvrir l’espace. Ils n’ont pas eu à chercher loin pour concevoir les plans. M. Ducharme est ingénieur et designer et les deux ont du goût. Ils ont l’œil aussi pour déceler les atouts architecturaux qu’il faut conserver, à moins de vouloir absolument commettre un péché.

  • La cuisine avant les rénovations

    PHOTO FOURNIE PAR LES PROPRIÉTAIRES

    La cuisine avant les rénovations

  • Avant les rénovations, le mur qui séparait la cuisine de la salle à manger était couvert de miroirs, tout comme les colonnes.

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    Avant les rénovations, le mur qui séparait la cuisine de la salle à manger était couvert de miroirs, tout comme les colonnes.

  • L’extérieur, avant les rénovations

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    L’extérieur, avant les rénovations

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C’est ainsi que le plafond d’origine du salon, en panneaux de laine de bois, très performant sur le plan acoustique, a été conservé. « Avec des plafonds de cette hauteur (12 pieds), il pourrait y avoir de l’écho, mais il n’y en a pas », indique M. Pilon. Les poutres apparentes et l’escalier qui mène au sous-sol sont restés, de même que la véranda trois saisons, très pratique. Quelle joie d’être dedans tout en étant dehors, lorsqu’il y a des moustiques !

Du mobilier des années 1960 laissé par les anciens propriétaires a été récupéré et transformé, comme ce bureau madame devenu meuble-lavabo double dans la salle de bains principale, et ce magnifique lustre en verre dans la salle à manger.

Les fenêtres pleine hauteur, il y en avait déjà pas mal, mais pas assez au goût des nouveaux propriétaires. Ils ont enlevé une partie du mur qui séparait la cuisine de la véranda et ont fait installer deux ensembles de portes-fenêtres qui facilitent la circulation. Les fenêtres de deux des chambres au sous-sol, qui est plutôt un rez-de-jardin, ont aussi fait place à des portes-fenêtres.

Le noir fait son effet

Le noir n’est pas une couleur, on nous l’a assez dit, mais dans cette maison du chemin Terzi, il apporte « sa » couleur. Son intensité et son effet dramatique font ressortir la pureté du blanc dans la cuisine, la salle de bains, la salle d’eau et même dans le couloir du rez-de-chaussée. La salle familiale du sous-sol a été transformée en salle d’entraînement. Pour donner de la hauteur, le plafond de stuc a été enlevé, dévoilant des éléments de la mécanique du bâtiment. Ceux-ci ont été laissés à nu, mais peints en noir. L’effet industriel qui en résulte s’accorde parfaitement avec la vocation de la pièce.

Les propriétaires ont aussi rénové certains éléments à l’extérieur, y compris le pourtour de la piscine. Côté bien terre à terre, mais combien important, ils ont fait relier les égouts au système de la ville. Exit les problèmes de fosse septique et même de puits, puisque l’approvisionnement en eau provient du système d’aqueduc de la Ville.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE CENTRIS

L’arrière de la propriété, l’été

Avec presque 38 000 pieds carrés, le terrain entouré d’arbres jouit d’une belle intimité. Quant à la situation géographique de la propriété, elle est idéale pour les adeptes de plein air, comme M. Pilon. On peut se rendre à pied au mont Olympia en une quinzaine de minutes, avec ses skis sur l’épaule. Le parc du P’tit Train du Nord est proche, tout comme un parcours de golf. Les services sont aussi à proximité.

Après s’être autant investis dans cette maison, les tenants des lieux pensaient bien y vivre pour longtemps. Mais un problème d’arthrite pour M. Pilon a déjoué les plans. Copropriétaire d’une lunetterie, il a vendu ses parts et a pris sa retraite plus tôt que prévu. M. Ducharme et lui comptent maintenant s’installer dans un endroit au climat plus sec.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 195 000 $

Évaluation municipale : 432 500 $

Description : Mid-Century avec sous-sol, complètement rénovée. Terrain bien aménagé avec piscine creusée chauffée et beaucoup d’arbres qui assurent l’intimité. Située près du mont Olympia et de la piste du P’tit Train du Nord.

Année de construction : 1963

Dimensions de la maison : 45  pi x 55pi

Superficie du terrain : 37 689 pi2

Nombre de chambres : 4, dont 3 au rez-de-jardin

Impôt foncier  : 4006 $

Taxe scolaire : 363 $

Courtier : Mario Lazure Re/Max L’Espace