Le tour du propriétaire La mignonne de Lac-Brome

Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Mis à jour le 22 janvier

Éric Clément La Presse

Francine Ruel habitait déjà dans le village pittoresque de Knowlton, en Estrie, quand elle a acquis, en 2009, cette maison du 25 de la rue Grove, au bord du lac Brome. Dans un quartier tranquille et boisé surnommé Conférence, « le Westmount de l’Estrie ». « Quand j’y étais entrée, j’avais eu l’impression que deux bras me serraient, dit la comédienne et écrivaine. C’était un vrai coup de cœur. Je n’arrêtais pas de dire : “Oh oui, c’est chez moi ici !” »

La maison de trois étages, baptisée Eden Roc, a été construite en 1969 sur un affleurement rocheux. De style architectural Nantucket, elle a une superficie habitable de près de 4000 pi^⁠2. Avec 16 pièces, dont 3 chambres et 2 salles de bains. « La propriété conviendra à une petite famille de trois ou quatre personnes, car comme il y a trois étages, on est isolés les uns des autres, dit Francine Ruel. La chambre principale est au rez-de-chaussée avec sa salle de bains. Et à l’étage, il y a deux autres chambres avec une salle de bains. »

Francine Ruel aura passé 15 ans dans cette maison, le temps d’y écrire sept romans. Et de l’aménager à son goût. En 2009, tout était brun à l’intérieur. « J’ai fait peindre tous les murs en blanc. » L’intérieur est donc très lumineux (avec bien des fenêtres et des baies vitrées) et chaleureux. « Ça donne l’impression d’une maison de campagne ou de bord de mer », dit-elle.

Le toit est en bardeaux d’asphalte et le revêtement en cèdre a été peint dans un élégant gris bleuté. La décoration intérieure a été réalisée par sa compagne, Maddia Esquerre, une peintre et décoratrice d’origine basque spécialisée dans le trompe-l’œil. La cuisine, avec son beau plafond charpenté, est décorée de dessins faits à la main, comme les tuiles de céramique des deux salles de bains. L’écrivaine a créé son bureau sur le rez-de-jardin. « Un lieu formidable pour les quatre saisons, l’intérieur étant climatisé l’été », dit-elle.

Francine Ruel a également paysagé tout son terrain de 41 000 pi^⁠2. « Là on le voit moins, bien sûr, mais l’été c’est exceptionnel, dit-elle. J’ai planté deux saules pleureurs, des chênes, un magnolia et un ginkgo biloba, installé des plates-bandes et organisé un potager. On a dégagé quatre tonnes de roches, un été, pour créer un jardin japonais où un gazebo nous sert de salon d’été. »

De la maison, on descend une côte et on arrive en cinq minutes sur une plage du lac Brome, où l’on peut se baigner. Mais la propriété a une piscine creusée, alors on a le choix ! Francine Ruel a aussi fait clôturer toute la propriété l’an dernier pour empêcher les chevreuils d’y pénétrer. « On pouvait avoir parfois une douzaine de chevreuils l’après-midi, dit-elle. Ce sont eux qui transportent les tiques qui transmettent la maladie de Lyme. C’est comme ça que je l’ai attrapée. » Après avoir été très malade et avoir subi des mois de thérapie aux antibiotiques, l’artiste a recouvré la santé et le plaisir de remonter sur les planches (dans la pièce À la folie, présentée à la fin de février à LaSalle et au début de mars à Thetford Mines et à Sainte-Marie-de-Beauce). Et les tiques ne sont plus bienvenues sur son terrain !

Âgée de 75 ans, l’artiste québécoise regrette de ne plus pouvoir se mettre à genoux pour faire son jardin. « C’est une propriété qui demande de l’entretien et moi, j’ai envie de m’asseoir et de me reposer un peu ! On a donc trouvé une autre maison, avec juste une cour fermée. Mais on va verser pas mal de larmes quand on va laisser Eden Roc, parce que c’est un petit paradis. »