Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Comme sa propriétaire, cette maison n’est pas native des Laurentides, mais elle y a pris racine. Une transplantation réussie puisque, aujourd’hui, passé et présent s’y côtoient sans dissonance.

Construite en 1775, la résidence a été déposée sur ce grand terrain montagneux de Morin-Heights dans les années 1980. Selon Danielle Véronneau, son actuelle propriétaire, c’est de Saint-Mathieu, en Montérégie, que proviendrait la maison dont la charpente en bois massif a été construite pièce sur pièce. Elle a été déplacée à cet endroit par d’anciens propriétaires et déposée sur une fondation de béton coulé.

De l’extérieur, ses fenêtres à crémone, sa porte en bois et ses billots de bois apparents sous le revêtement imperméabilisant trahissent son âge plus que centenaire. Mais c’est à l’intérieur que les traces du passé sont les plus visibles. Une fois passé le pas de la porte, on entre dans une vaste pièce aux plafonds bas, réchauffée par le bois foncé des poutres et les deux foyers en pierre disposés de part et d’autre. Dans cette grande salle de séjour, qui appelle aux réceptions, se trouvent aussi non pas un, mais deux sofas, un petit bureau, une table, plusieurs armoires et autres antiquités.

Lorsqu’en 2015, Danielle Véronneau y est entrée pour la première fois, en compagnie de son conjoint de l’époque, le coup de cœur fut instantané. « La propriété n’était pas listée encore. On est tombés en amour. » Résidant à Laval depuis plusieurs années, elle souhaitait migrer dans les Laurentides pour s’établir avec son amoureux, « un gars du Nord ».

« J’ai toujours aimé les vieilles maisons avec une âme, un vécu, raconte-t-elle. C’était mon rêve [d’en habiter une]. J’ai fait des choix dans ma vie qui n’étaient pas les miens, comme habiter dans une maison modèle à Laval. »

La cuisine et les salles de bains de cette maison-ci ayant été rénovées, dans le souci de conserver une harmonie avec le reste, elle avait trouvé le meilleur des deux mondes.

J’aimais la touche de contemporain dans quelque chose de plus vieillot. Le mélange est bien réussi.

Danielle Véronneau, propriétaire de la demeure

La demeure est lumineuse aussi. Dans la cuisine et la salle à manger, on trouve un plafond cathédrale. L’apport du puits de lumière a été préservé par l’aménagement d’une passerelle en verre pour circuler à l’étage, un ajout moderne qui surprend ceux qui y posent pour la première fois le pied, mais qui ne jure pas avec l’ensemble.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Sur les murs extérieurs, on perçoit bien la construction pièce sur pièce.

La propriété avait néanmoins besoin de plus qu’un coup de pinceau. Des billots entiers composant les murs extérieurs ont dû être remplacés. La toiture aussi, de même que le drain, au sous-sol, après une infiltration d’eau. Le couple a aussi mis beaucoup d’efforts pour mettre la maison à son goût, particulièrement à l’extérieur. Le terrain de plus de 8600 m2 est vaste et en partie boisé. « La nature est très présente : les oiseaux, les chevreuils, les dindes sauvages », observe Danielle Véronneau.

Je me fais réveiller au son des oiseaux. C’est une qualité de vie qu’on n’a pas ailleurs. On respire bien ici, l’air est pur.

Danielle Véronneau

Derrière la maison, les vivaces ont remplacé les herbes indésirables, des pas chinois en pierre marquent le chemin vers le cabanon et la piscine creusée, le balcon a été agrandi et une véranda trois saisons est devenue une extension de l’aire de vie. « Sincèrement, il n’y a rien qu’on n’a pas fait », indique Mme Véronneau.

Dans cette propriété, le couple s’est investi pour y passer le reste de sa vie. Le destin en a décidé autrement et aujourd’hui, elle est devenue trop grande pour celle qui y vit désormais seule. Tombée sous le charme de la région, elle pense se reloger dans le secteur et rêve d’un appartement plus modeste, mais avec tout autant de cachet.

La propriété en bref

Prix demandé : 1 150 000 $

Évaluation municipale (2023) : 525 200 $

Année de construction : 1775, reconstruite sur fondation en béton coulé dans les années 1980

Dimensions du bâtiment : 56,5 x 32,6 pi (environ 17,2 m x 9,9 m)

Superficie du terrain : 8682,1 m2 (environ 93 453 pi2)

Impôt foncier (2023) : 3845 $

Taxe scolaire (2023) : 480 $

Description : Maison à un étage et demi, construite en pièces sur pièces et ayant conservé son cachet ancien. Elle comprend 18 pièces, notamment 2 salles de bains, 1 salle d’eau, 1 bureau et 3 chambres à coucher dont l’une est située au grenier. Au sous-sol se trouvent un garage, la buanderie, la cave à vin et un atelier, et à l’extérieur, une véranda trois saisons et une piscine creusée au sel.

Courtière : Marie-Claire Rémillard, Profusion Immobilier

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