Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

L’essence d’un lieu a-t-elle un effet sur la création ? C’est ce que croit Judith Lussier, propriétaire avec sa conjointe Marie-Andrée Labbé d’un appartement hors norme où elles ont jeté les bases de la populaire série STAT.

Il y a six ans que le couple a quitté le Plateau Mont-Royal pour emménager dans cette copropriété située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à quelques pas de la dynamique rue Ontario. Avec des airs de loft sans en être complètement un, l’appartement de deux chambres aux plafonds hauts a vu naître (ou se terminer) trois succès récents de la télévision québécoise. C’est dans le bureau aménagé au centre de l’espace que Marie-Andrée Labbé, scénariste, a écrit les textes des séries Trop (saison 3), Sans rendez-vous et STAT, la nouvelle série quotidienne de Radio-Canada qui a attiré plus de 1 million de téléspectateurs à sa première saison.

Journaliste et autrice, Judith Lussier l’assiste à la recherche et prend en charge les communications avec les consultants, un travail à temps plein, vu la complexité de l’émission qui se déroule en milieu hospitalier. « On travaille côte à côte. On est comme des collègues de bureau ! », dit Judith Lussier, pendant que Marie-Andrée Labbé est à New York pour se ressourcer entre deux projets.

  • L’appartement de 1910 pi⁠2 compte une grande aire ouverte, dont les espaces sont bien délimités.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    L’appartement de 1910 pi⁠2 compte une grande aire ouverte, dont les espaces sont bien délimités.

  • La cuisine, rénovée par l’ancien propriétaire, est restée intacte.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La cuisine, rénovée par l’ancien propriétaire, est restée intacte.

  • La banquette donne à l’espace repas des airs de restaurant.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La banquette donne à l’espace repas des airs de restaurant.

  • C’est dans ce bureau que Marie-Andrée Labbé et Judith Lussier élaborent les intrigues de la série quotidienne STAT.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    C’est dans ce bureau que Marie-Andrée Labbé et Judith Lussier élaborent les intrigues de la série quotidienne STAT.

  • Sur le troisième niveau, le coin lecture est baigné par un puits de lumière et agrémenté d’une bibliothèque fabriquée par Judith Lussier.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Sur le troisième niveau, le coin lecture est baigné par un puits de lumière et agrémenté d’une bibliothèque fabriquée par Judith Lussier.

  • Au salon, un lit peut servir aux invités ou être utilisé lors de soirées cinéma.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Au salon, un lit peut servir aux invités ou être utilisé lors de soirées cinéma.

  • Du troisième niveau, on a une vue sur le reste de l’appartement et sur la chienne Sam qui veille à sa protection.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Du troisième niveau, on a une vue sur le reste de l’appartement et sur la chienne Sam qui veille à sa protection.

  • Le salon a été séparé de l’entrée par un claustra en bois et un mur plein qui accueille la télé.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Le salon a été séparé de l’entrée par un claustra en bois et un mur plein qui accueille la télé.

  • Vestige de l’ancien propriétaire, un plancher lumineux qui change de couleur !

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Vestige de l’ancien propriétaire, un plancher lumineux qui change de couleur !

  • Les chambres sont dissimulées derrière le boudoir, au-dessus du garage.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les chambres sont dissimulées derrière le boudoir, au-dessus du garage.

  • La salle de bains, avec baignoire encastrée et douche à l’italienne

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle de bains, avec baignoire encastrée et douche à l’italienne

  • La chambre d’invités, aménagée pour recevoir neveux et nièces, cache un coin secret pour les enfants.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La chambre d’invités, aménagée pour recevoir neveux et nièces, cache un coin secret pour les enfants.

  • La chambre principale, petite, mais enveloppante

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La chambre principale, petite, mais enveloppante

1/13
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Inspiration

Avec ses plafonds hauts, son style épuré, son aménagement en paliers et son puits de lumière, le lieu (un ancien local commercial, possiblement un dépanneur) appelle l’inspiration. « Dans une bibliothèque, il y a des raisons pourquoi les plafonds sont hauts : l’esprit peut naviguer, il y a de l’espace », remarque Judith Lussier.

Ce n’est pas un espace qu’on habite, mais c’est un espace que l’esprit habite. On l’a tout de suite senti en entrant ici.

Judith Lussier, copropriétaire

Pour elle, ce fut aussi une « maison de réparation ». Alors tout juste sortie d’une dépression, le déménagement a été synonyme d’un nouveau départ. « C’est une maison qui m’a réparée. Et Marie, c’est une maison qui l’a inspirée. On aime ça l’honorer. Chaque fois qu’elle fait une série, je fais encadrer les posters parce que je trouve ça beau de voir ce qu’elle a réalisé. »

À leur arrivée, l’appartement avait un style fort différent. Loué sur Airbnb ou pour des tournages, c’était davantage un lieu de fête que d’écriture, avec ses lumières DEL de couleur, son plancher de béton recouvert d’époxy, sa boule disco et son plancher lumineux qui évoque une traverse de piétons (toujours présent !). « C’était très Airbnb tape-à-l’œil, se souvient Judith Lussier. Tu viens passer une fin de semaine ici et c’est drôle. Pour nous, pour notre énergie, ce n’est pas exactement ça qu’on voulait. » Ou alors STAT aurait été complètement différent. « On aurait écrit District ! », lance-t-elle en riant.

Mais la configuration de l’espace, à la fois originale et bien pensée, avec une grande aire ouverte délimitée par des paliers, les interpellait.

Pour le mettre à leur goût, elles ont fait appel aux designers du studio Catherine Catherine. En plus de l’ajout de mobilier de rangement sur mesure et d’une banquette, elles ont aménagé un vestibule qui offre une transition entre l’extérieur et l’intérieur et qui permet aux visiteurs d’ajuster leurs perceptions. C’est que de l’extérieur, l’immeuble a l’air quelconque avec sa façade de briques brunes alignée sur le trottoir, un contraste qui a toujours plu aux propriétaires.

Coup de cœur

« J’aimais cet aspect parce que j’ai toujours considéré que, dans le quartier, on est de nouvelles arrivantes, dit Judith Lussier. Le quartier est populaire, on n’a pas le goût d’être “frais chié” avec notre façade à 2 millions de dollars. On aime ça que ça passe un peu inaperçu, ça ne détonne pas. »

Quand on entre ici, on a notre espace quand même très confortable, mais ce n’est pas tape-à-l’œil de l’extérieur.

Judith Lussier, copropriétaire

Judith Lussier a rêvé de cet appartement pendant un an. Au moment où elle l’a découvert, Marie-Andrée Labbé n’était pas prête à déménager. Un an plus tard, constatant qu’il était toujours sur le marché, elles l’ont visité ensemble et ce fut un coup de cœur.

« On a vraiment trippé ici. On est contentes d’où on s’en va, mais on aime encore beaucoup la maison. On a tout aimé. On a été bien. » Sam aussi, leur petite chienne venue du Kosovo, qui partage leur vie et leur appartement qui n’a pas de cour, mais est avantageusement situé devant un parc.

Si elles ont choisi de le quitter, entre l’écriture de deux saisons de STAT, c’est que l’aire ouverte n’est plus adaptée à l’écriture exigeante d’une série quotidienne. « Marie travaille des heures de fou. Je défais le lave-vaisselle, je la dérange. C’est le fun parce que c’est comme un espace collaboratif et on travaille ensemble, mais on avait besoin d’un peu plus séparer les zones. »

C’est donc dans un autre lieu et dans un autre quartier que les aventures de Manu, d’Isa, de Philippe, d’Éric et des patients de l’hôpital Saint-Vincent seront couchées sur papier. « Créer STAT, c’est une discipline olympique, poursuit Judith Lussier. Là, on s’installe pour faire ça pendant un bout, on ne sait pas pendant combien d’années. On a du plaisir, du succès, je touche du bois. Le public nous le rend bien, c’est cool. »

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 730 000 $

Année de construction : 1919

Description : Appartement en copropriété indivise d’esprit loft réaménagé par les designers de Catherine Catherine. Situé au rez-de-chaussée, il compte deux chambres fermées, une vaste aire ouverte sur trois niveaux, un sous-sol non aménagé et un garage avec petit atelier donnant sur une ruelle déneigée en hiver.

Superficie habitable : 1910 pi⁠2

Évaluation municipale de l’immeuble (pour les deux unités de copropriété indivise en 2021) : 901 300 $

Frais communs : 2077 $/année

Impôt foncier (2023) : 3289 $

Taxe scolaire (2023) : 371 $

Courtier immobilier : Olivier Mailloux-Bertrand, EXP Agence immobilière