Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

En franchissant le seuil de la demeure lavalloise de Sylvie et Simon Blais, on se demande rapidement s’il n’y a pas eu erreur sur l’adresse. Est-ce bien une résidence, ou le musée d’art du coin ? La réponse est située à mi-chemin.

À mirer l’architecture originale et le grand soin apporté à l’aménagement extérieur de la propriété, on subodore que ses entrailles recèlent quelque chose de singulier. « C’est notre jardin secret, une maison de marchand-collectionneur », explique le couple, qui a investi les lieux en 2005 pour, graduellement, en polir l’âme à coup d’art ; pièce par pièce, et pièce de collection par pièce de collection. Car ici, peintres et sculpteurs ont étendu les racines de leur inspiration dans l’intégralité des lieux, entrant harmonieusement en résonance avec eux.

Dès le vestibule, le ton est donné. Du Mexique au Nigeria, de la Sibérie à Montréal, des œuvres signées par les grands noms de l’art québécois et international se sont ménagé une place aux quatre coins de la maisonnée, dialoguant entre elles au sein d’immenses pièces communes, tout en se frayant un chemin jusqu’aux toilettes, dans la chambre des enfants, sur les pelouses du jardin, et même au sous-sol, où le chat a pris ses quartiers !

  • Ici, tout a été pensé en fonction des œuvres d’art, disséminées partout dans la maison.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Ici, tout a été pensé en fonction des œuvres d’art, disséminées partout dans la maison.

  • On voit le tableau de Jean McEwen (deuxième en partant de la droite) que les propriétaires cherchaient absolument à accrocher chez eux. Les grands murs dégagés de la maison leur permettent cette possibilité.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    On voit le tableau de Jean McEwen (deuxième en partant de la droite) que les propriétaires cherchaient absolument à accrocher chez eux. Les grands murs dégagés de la maison leur permettent cette possibilité.

  • La salle à manger, où le tableau de Carol Bernier (à droite) dicte le ton. Le mobilier a été conçu par François Lanotte.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle à manger, où le tableau de Carol Bernier (à droite) dicte le ton. Le mobilier a été conçu par François Lanotte.

  • Le salon, dans le prolongement de la salle à manger

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Le salon, dans le prolongement de la salle à manger

  • La cuisine, où pas moins de quatre artisans sont intervenus pour le design et l’exécution, a été pensée pour offrir les meilleurs équipements et matériaux possible.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La cuisine, où pas moins de quatre artisans sont intervenus pour le design et l’exécution, a été pensée pour offrir les meilleurs équipements et matériaux possible.

  • La serre, installée dès la construction de la maison, permet une première incursion dans le jardin. C’est l’une des pièces qui ont convaincu les propriétaires.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La serre, installée dès la construction de la maison, permet une première incursion dans le jardin. C’est l’une des pièces qui ont convaincu les propriétaires.

  • La chambre principale, repensée en 2016 par le concepteur et ébéniste Christophe Garoscio

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La chambre principale, repensée en 2016 par le concepteur et ébéniste Christophe Garoscio

  • L’une des chambres qui, bien que destinée à un enfant, est sertie d’œuvres d’art. Tous les membres de la famille, quel que soit leur âge, ont toujours pris grand soin des éléments les entourant… y compris les chats, qui n’ont jamais eu l’idée d’apposer leur griffe par-dessus celle d’un peintre.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    L’une des chambres qui, bien que destinée à un enfant, est sertie d’œuvres d’art. Tous les membres de la famille, quel que soit leur âge, ont toujours pris grand soin des éléments les entourant… y compris les chats, qui n’ont jamais eu l’idée d’apposer leur griffe par-dessus celle d’un peintre.

  • La salle de bains, refaite en 2007 par la designer Catherine Tremblay, qui s’est également occupée du rez-de-chaussée

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    La salle de bains, refaite en 2007 par la designer Catherine Tremblay, qui s’est également occupée du rez-de-chaussée

1/9
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

« L’une des raisons pour lesquelles nous avions acheté cette maison, ce sont les murs pour pouvoir accrocher ces œuvres grand format », explique M. Blais, tout en pointant une toile de Jean McEwan (Un Canadien à New York), trônant à hauteur du palier d’escalier, ainsi qu’une peinture de Carol Bernier (Jusqu’à se brûler) mesurant 6 pi sur 10 pi, installée dans la salle à manger. « C’est le rêve de tout collectionneur de pouvoir le faire, nous avions cherché longtemps une résidence qui le permettrait », poursuit-il.

Leur choix ne s’y cantonnait pas pour autant, car d’autres composantes figuraient dans l’équation, comme les grands volumes, leur disposition bien étudiée, l’abondance de luminosité (s’invitant par deux puits de lumière et une belle fenestration), ainsi que la présence d’une magnifique serre, véritable trait d’union entre l’intérieur et l’arrière-cour.

L’art de rénover

Il n’y a pas de fumée sans feu : précisons dès à présent que Sylvie et Simon Blais ont fondé à Montréal une galerie d’art réputée, et qu’il était naturel pour eux d’épandre leur passion à leur domicile. Au point de jouer un rôle d’arrière-boutique ? Pas vraiment, répondent-ils, il s’agit plutôt de coups de cœur personnels glanés au fil des années et des galeries.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Simon et Sylvie Blais, qui s’occupent d’une galerie d’art à Montréal, ont insufflé leur passion pour la peinture et la sculpture à leur domicile. Après moult réaménagements, ils remettent leur maison en vente.

En revanche, depuis 2005, le couple s’est frotté à un autre type d’art, bien particulier : celui de la rénovation de longue haleine. Avant d’être transfigurée en maison-musée, la demeure partait en effet de loin : bâtie en 1989 par le promoteur du quartier qui souhaitait en faire son propre domicile, elle a eu droit au traitement « tout garni » (l’entrée en marbre en témoigne encore), avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d’éléments. Peut-être même trop, quand on consulte les photos d’époque, où dorures, moquette et arrangements clinquants s’empilaient.

Ainsi, dès l’année de la prise de possession par la famille Blais et jusqu’à ce jour, les interventions ont filé bon train, n’épargnant aucune pièce, tandis que designers, ébénistes, paysagistes et autres maîtres artisans se sont passé le relais pour aménager un cadre de vie et d’art au goût du jour.

Portes personnalisées, rampes d’escalier, rafraîchissement complet des pièces clés avec du mobilier sur mesure… les rénovations ont toutes abouti à des réussites, avec une mention particulière pour la salle familiale à mi-palier, désormais équipée de présentoirs (curios) et d’étagères originales, la cuisine allongée hyper conviviale et à la pointe de l’équipement, la chambre principale repensée avec un coin détente et une pièce-penderie (walk-in) réaménagée. Sans oublier le spacieux et charmant jardin, totalement reconfiguré en 2012 et dont les hautes haies garantissent une excellente intimité.

Beau cadre pour tableau vierge

Qu’est-ce qui pousse ces occupants, ayant injecté tant de soin à leur maison, à finalement la léguer à autrui ? Il faut savoir que parmi toutes les œuvres d’art sommeillant en ces lieux, trois d’entre elles — signées Sylvie et Simon Blais — ont fini par quitter la collection pour voler de leurs propres ailes : les enfants du couple ont en effet quitté le nid pour s’installer à Montréal. Les grands volumes de la maison, idéaux pour une famille, sont ainsi devenus quelque peu disproportionnés pour un duo, qui souhaite aussi se rapprocher de ses enfants. Les propriétaires ont finalement pêché leur nouveau bonheur immobilier sur les bords du fleuve.

Il reste une question qui vous taraude certainement : les œuvres qui participent tant à la personnalité des lieux sont-elles incluses dans la vente ? Nous répondrons simplement que si c’était le cas, le prix affiché serait autrement plus salé ! Cela dit, la qualité et la quantité des travaux de rénovation en font d’emblée un canevas haut de gamme où tout futur acheteur pourra composer son propre tableau et y répandre les teintes, nuances et couleurs de son choix. On le sait bien : en art, tout est affaire de goût.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 049 000 $
Année de construction : 1989
Nombre de pièces : 20
Superficie du bâtiment : 2056 pi⁠2
Superficie du terrain : 10 953 pi⁠2
Évaluation municipale (2021) : 667 600 $
Impôt foncier : 5518 $
Taxe scolaire : 1351 $
Courtiers immobiliers : Gaël Lescalier et Alexandra Rusnov, RE/MAX