L'architecte Éric Tremblay habite un appartement dans le Plateau. Pour s'évader, il a bâti son propre chalet en Abitibi, au bord d'un lac, dans une forêt de trembles, de pins noirs et de bouleaux. Il a dessiné une petite maison de 620 pieds carrés (58 m²) d'espace habitable, avec une chambre en mezzanine. La maison est dotée d'une grande terrasse à toit de pin, à demi couverte qui, l'été venu, double pratiquement l'espace habitable.

Côté «rue», on aperçoit donc un simple rectangle de bois sur un seul étage, faisant 16 pieds de long et parcouru d'esthétiques bandes rouges de deux pieds de hauteur chacune. Cette partie contient le vestibule et la salle de bains. Côté lac, c'est une autre histoire. L'architecte a joué sur la linéarité en construisant un bloc de panneaux de cèdre de 16 pieds par 24 pieds sur deux étages. Le toit métallique est à peine incliné, avec une pente très légère d'un peu plus de 11 degrés. Sur trois côtés, aucun soffite. La seule corniche est visible côté rue.

La construction élancée fait 17 pieds à son point le plus haut. «Quand on est dans le séjour, même si c'est tout petit, on se croirait à l'extérieur. Grâce aux épinettes, à la lumière changeante, grâce à l'intégration de la nature», souligne l'architecte. L'espace à aire ouverte du séjour amplifie l'impression de convivialité. Le mobilier bas ne vient pas briser l'élan du regard. La cuisinette, l'îlot, la table de salle à manger se fondent dans le décor.

«L'îlot vient desservir tous les côtés. Même les armoires de cuisine sortent dans le bloc rouge extérieur du côté du lac. La cuisinière et le frigo aussi. Ce qui libère un peu d'espace à l'intérieur», ajoute M. Tremblay.

Les unes au-dessus des autres, fenêtres et portes-patio font respectivement 78 pouces et 68 pouces de hauteur. La grande terrasse à toiture de pin fait 12 par 24, ce qui en fait une pièce de plus aux beaux jours.

Le revêtement extérieur du grand bloc est en bardeaux de cèdre. Pour cette allure grisonnante, il est allé chercher une teinture grise en usine. «J'avais des images des Maritimes. Je voulais obtenir cette oxydation saline.»

À l'intérieur, plafond et plancher en pin. Sous la mezzanine, le plafond en poutres de pin rouge de la Colombie-Britannique apporte la chaleur du chalet traditionnel.

Le chalet pourrait facilement être agrandi, en ajoutant deux chambres fermées du côté de l'escalier. Le bloc principal de cèdre pourrait atteindre 16 pieds par 36 pieds sans dénaturer l'harmonie de l'ensemble. «Actuellement, il n'y a qu'un vide sanitaire, mais il y a toujours possibilité d'avoir un sous-sol de 8 pieds, avec chambre et fenêtre», souligne l'architecte.