(Eastman) Ronny Thériault et sa conjointe, Caroline Lebel, ont vécu la pandémie presque comme un « cadeau », car cette pause les a forcés à réévaluer leur plan des prochaines années. Résultat : ils ont emménagé plus rapidement que prévu dans la maison de campagne qu’ils faisaient construire en vue de leur retraite. Nous les avons rencontrés dans leur repaire d’Eastman, où ils vivent maintenant à temps plein.

« Ç’a probablement été les deux plus belles années de notre vie », affirme sans détour Ronny Thériault, assis dans la grande salle à manger, le chien Balzac confortablement installé sur ses genoux. En effet, même si la pandémie a été difficile pour tout le monde, elle leur a au moins permis de trouver leur havre de paix.

Pourtant, lorsqu’ils ont entamé les démarches de ce projet, ils ne devaient pas y vivre immédiatement, précisent-ils. « L’objectif, quand on a acheté le terrain, c’était de se construire une maison pour la retraite, lance Caroline Lebel. Et en attendant, on serait venus passer les fins de semaine et les vacances ici. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Caroline Lebel, Ronny Thériault et leur chien Balzac coulent des jours heureux dans leur maison d’Eastman.

Mais la vie en a voulu autrement. La pandémie — mais aussi tout un concours de circonstances — a fait qu’ils ont vendu leur condo de Boucherville pour déménager définitivement dans les Cantons-de-l’Est, au début de l’hiver 2021. Caroline, qui travaille dans le milieu de la santé, est toujours en télétravail. Quant à Ronny, entrepreneur en construction, il a réussi à transférer son entreprise, Renovia, dans la région.

Là, ils ont tout l’espace — tant physique que mental — pour s’adonner à leurs passe-temps : écriture pour Caroline, photo et musique pour Ronny. De belles passions qui devraient prendre de plus en plus de place au fur et à mesure que l’âge de la retraite approchera. Du moins, c’est le plan.

Puisqu’on est tous deux un peu artistes à nos heures, on a construit la maison à cette image-là. Le studio de musique, la bibliothèque de Caroline, c’était vraiment fait en fonction de ça.

Ronny Thériault, propriétaire

Ce n’est donc pas pour rien que la maison porte le nom d’Atelier C, C pour « créativité ». Afin de donner vie à ces espaces, ils ont fait appel au designer Nicholas Francœur.

  • Des études d’ensoleillement ont été faites sur le terrain afin de déterminer l’orientation de la maison.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Des études d’ensoleillement ont été faites sur le terrain afin de déterminer l’orientation de la maison.

  • Dans l’entrée, on trouve une recharge pour véhicule électrique, un des éléments qui font partie du mode de vie des propriétaires.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Dans l’entrée, on trouve une recharge pour véhicule électrique, un des éléments qui font partie du mode de vie des propriétaires.

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Une maison verte

« Quand on a acheté le terrain et qu’on a décidé de s’y construire, c’était bien important pour nous que ce soit une maison écologique », souligne Caroline Lebel. Ils souhaitaient aussi utiliser uniquement des matériaux sains, et avoir une toiture monopente. Ce type de toit nécessite peu d’entretien, soutient Ronny Thériault, qui, en tant qu’entrepreneur, a beaucoup contribué à la construction de la maison.

Armé de ces demandes, Nicholas Francœur, en collaboration avec Parallax Architecture, leur a dessiné cette maison solaire passive, à l’architecture épurée, qui a reçu le sceau LEED Platine, soit le plus haut niveau de certification verte. Le score final est de 84 sur 110, l’un des plus hauts pointages de la région, selon Ronny Thériault. Des études d’ombres projetées par les arbres ont aussi été menées sur le site pour assurer le meilleur positionnement possible de la maison.

  • Les bureaux sont cloisonnés pour assurer intimité et concentration, mais les pièces ne sont pas complètement isolées du reste de la maison. Ici, le bureau de Caroline Lebel avec sa grande bibliothèque.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    Les bureaux sont cloisonnés pour assurer intimité et concentration, mais les pièces ne sont pas complètement isolées du reste de la maison. Ici, le bureau de Caroline Lebel avec sa grande bibliothèque.

  • L’espace aménagé entre les deux bureaux sert notamment d’endroit tampon où le couple peut se réunir pour discuter et échanger des idées. À gauche, on aperçoit le bureau de Ronny Thériault.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    L’espace aménagé entre les deux bureaux sert notamment d’endroit tampon où le couple peut se réunir pour discuter et échanger des idées. À gauche, on aperçoit le bureau de Ronny Thériault.

  • Les bureaux sont enlignés pour profiter de la douce lumière du côté nord.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    Les bureaux sont enlignés pour profiter de la douce lumière du côté nord.

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Espaces introvertis, espaces extrovertis

Grâce à la pente du toit, là où le plafond est le plus bas se trouvent des pièces plus introverties comme la chambre, les bureaux et le salon ; alors que la salle à manger et la cuisine bénéficient de la plus grande hauteur de plafond. « La hauteur varie entre 7 et 15 pi, explique le designer. Les bureaux et le salon sont au nord, où la lumière est douce et le plafond est bas. »

Au sud, la cuisine et la salle à manger sont illuminées par la lumière directe durant l’hiver et bloquées par les excédents de toiture durant les mois d’été pour assurer que la température ambiante dans la maison reste fraîche et agréable.

Nicholas Francœur, designer

Les deux bureaux, côte à côte, ne sont pas des pièces complètement fermées. « Ainsi, les propriétaires peuvent travailler seuls sans être isolés des autres pièces communes de la maison ; ils peuvent être simultanément seuls et ensemble », ajoute Nicholas Francœur. Au milieu a été aménagé un lieu où Ronny et Caroline peuvent se retrouver. « Dans cet espace intermédiaire, ils peuvent se rencontrer pour discuter de leurs projets, poursuit-il. Un peu comme travailler dans une bibliothèque ou dans un café. »

La différence, notable, est qu’on se retrouve en pleine nature lorsqu’on regarde par la fenêtre. Il n’est pas rare qu’ils voient passer toutes sortes d’animaux de la faune sous leur nez. Une façon originale de pimenter la journée de travail.

  • Vue de la chambre, qui donne sur la grande salle de bains. Partout dans la maison, les planchers sont uniformes : il s’agit d’une dalle de béton chauffante.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    Vue de la chambre, qui donne sur la grande salle de bains. Partout dans la maison, les planchers sont uniformes : il s’agit d’une dalle de béton chauffante.

  • Dans la salle de bains, on a installé un grand bain en cuivre. « Ça se recycle, note Caroline Lebel. Chaque fois qu’on a choisi un élément pour la maison, on a porté une attention très particulière pour qu’il y ait une possibilité de recyclage ou de réutilisation. »

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    Dans la salle de bains, on a installé un grand bain en cuivre. « Ça se recycle, note Caroline Lebel. Chaque fois qu’on a choisi un élément pour la maison, on a porté une attention très particulière pour qu’il y ait une possibilité de recyclage ou de réutilisation. »

  • Un vitrail sépare la chambre à coucher du reste de la maison.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    Un vitrail sépare la chambre à coucher du reste de la maison.

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Le vitrail qui sépare la chambre à coucher du reste de la maison renforce ce sentiment de temple, d’église presque. Mais en plus de son aspect esthétique, l’objet a une fonction bien précise. « L’idée du vitrail était de générer une transparence continue de l’est à l’ouest, ce qui permet à la lumière du lever et du coucher du soleil de transpercer la maison tout en gardant l’intimité requise pour une chambre à coucher, souligne Nicholas Francœur. Le bleu du vitrail est projeté sur les murs et le plancher. » Il a d’ailleurs été fabriqué par un artisan de la région, Atelier Rodrigue.

Quant à la cuisine, elle a été réalisée par À Hauteur d’homme. Sobre et pratique, elle est également tout en noir.

  • La plupart du mobilier a été fait sur mesure. Quant à la cuisine, elle a été conçue par À Hauteur d’homme. Le poêle à bois est importé du Danemark.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    La plupart du mobilier a été fait sur mesure. Quant à la cuisine, elle a été conçue par À Hauteur d’homme. Le poêle à bois est importé du Danemark.

  • À l’intérieur, toutes les couleurs sont sobres : blanc pour les murs, noir pour la cuisine, gris pour le plancher. Le plafond est en tremble blanchi.

    PHOTO RAPHAËL THIBODEAU, FOURNIE PAR NICHOLAS FRANCŒUR

    À l’intérieur, toutes les couleurs sont sobres : blanc pour les murs, noir pour la cuisine, gris pour le plancher. Le plafond est en tremble blanchi.

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Déménager à Eastman a permis à Ronny Thériault et à Caroline Lebel de changer leur mode de vie et d’en profiter pleinement. Par exemple, vivre dans la nature leur permet de faire beaucoup plus de plein air. « On n’aimait pas beaucoup l’hiver. Et ici, on a découvert l’hiver blanc, comme on l’appelle », illustre Ronny.

Ils peuvent ainsi faire de longues marches avec le chien, dans les nombreux sentiers qui ceinturent la propriété et qui appartiennent au domaine, géré par une association de propriétaires. « Il y a un petit ruisseau qui passe sur notre terrain aussi. On est vraiment en pleine immersion avec la nature. »