Au cours des deux dernières années, le photographe Perry Mastrovito a parcouru la province à la recherche de maisons anciennes. Il présente le fruit de ses découvertes dans le livre Maisons anciennes du Québec, volume 2.

Sept ans se sont écoulés depuis la parution de son premier ouvrage sur le même thème. Pour sélectionner les demeures dignes de se retrouver dans ce deuxième ouvrage, il s'y est pris de la même façon, dans la plupart des cas en s'arrêtant, en apercevant une belle demeure plus que centenaire, en cognant à la porte et en se présentant sans plus de cérémonie. Certains membres de l'association Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec lui ont aussi ouvert leur porte.

Résultat : Perry Mastrovito nous permet de voir l'environnement dans lequel vivent des amoureux de l'histoire.

« C'est là tout l'intérêt du livre, estime l'auteur, spécialisé dans la photographie d'architecture résidentielle, de jardins privés et de paysages locaux. Certains propriétaires sont plus puristes que d'autres, mais tous sont passionnés. »

On découvre ainsi qu'un tel propriétaire a amassé une intéressante collection de cadenas, que d'autres ont hérité de mobilier ayant appartenu à des membres de leur famille, en ont fabriqué eux-mêmes ou ont fait des trouvailles dans des encans, chez des antiquaires ou sur le bord du chemin. Au fil des pages, les poêles à bois, les antiquités, les escaliers rudimentaires, les chambres aménagées dans des greniers et les imposants murs de pierres sont quelques-uns des éléments qui éveillent la curiosité.

De tout

Perry Mastrovito met de l'avant 35 maisons surtout bâties dans les années 1700 et 1800. La construction initiale de la plus ancienne remonte aux alentours de 1650. Quant à la plus récente, à Terrebonne, elle date de... 2002. Malgré son oeil averti, le photographe a en effet été berné par la superbe reproduction d'une maison de style champêtre du XVIIIe siècle. À l'intérieur aussi, les propriétaires ont reconstitué un décor d'époque.

Les demeures sont présentées sans ordre précis. C'est voulu. On se promène d'une municipalité à l'autre, pas nécessairement en ordre chronologique ni géographique. C'est plutôt le désir d'éviter la monotonie visuelle qui a guidé le choix de la présentation.

Perry Mastrovito, qui a signé les textes en français et en anglais, refuse de signaler la moindre préférence. Cela ne se fait pas. Toutes les maisons ont leur charme.

« J'aime l'architecture des maisons anciennes, leurs contrastes, les planchers qui craquent. La façon dont les gens s'attardent à trouver les meubles et les accessoires d'époque me fascine. »

- Perry Mastrovito

« Ce n'est pas pour tout le monde, ajoute-t-il. D'autres ont besoin de vivre dans du neuf. Pas eux. Ils habitent depuis des décennies dans leur maison ou vivent dans une maison léguée de génération en génération. Mais c'est de plus en plus rare. »

Effectuer un tel travail est exigeant, mais nécessaire, croit-il. « C'est notre patrimoine, précise-t-il. La mémoire de ces maisons est préservée dans le livre. »

Certains acheteurs s'intéressent en effet à des habitations anciennes, construites sur de grands terrains, dans le seul but de les détruire, déplore-t-il.

À sa façon, il les rend éternelles.

PHOTO FOURNIE PAR PERRY MASTROVITO

Une habitation construite en 1820 peut être confortable, constate-t-on dans le livre Maisons anciennes du Québec, volume 2. Les propriétaires de cette demeure à Hemmingford ont fait installer un foyer à combustion lente dans l'ouverture du foyer en pierre d'origine.

Maisons anciennes du Québec, volume 2

Par Perry Mastrovito

Éditions Broquet

168 pages, 39,95 $

PHOTO FOURNIE PAR PERRY MASTROVITO

Derrière les murs d'une maison bâtie à Saint-Charles-de-Bellechasse en 1752, puis reconstruite à Saint-François, à l'île d'Orléans, se cache cette chambre au toit incliné et aux poutres apparentes.

PHOTO FOURNIE PAR L'ÉDITEUR

Page couverture du livre Maisons anciennes du Québec, volume 2