Pour la famille qui vient d'y emménager, c'est une maison à l'abri des regards, un lieu de vie un peu en retrait, au coeur de la forêt. Pour l'architecte qui l'a dessinée, la maison Boréale est un retour sur 10 ans de carrière.

Ce n'est pas un chalet à proprement parler, mais c'est tout comme. La maison Boréale imaginée par l'architecte Kim Pariseau est accueillante, chaleureuse, blottie sur un petit terrain au milieu des arbres. De la route, on ne la voit pas.

Construite il y a 10 ans, la résidence de Sainte-Adèle est restée jeune. « C'est le bébé d'Appareil Architecture », dit Kim Pariseau, qui était elle-même dans l'enfance de sa profession quand elle l'a conçue pour une amie. Depuis quelques mois, Valérie Noël et Luc Bourgoing l'ont faite leur et l'habitent avec leurs trois grands enfants. « Quand j'étais jeune, on avait un chalet dans Lanaudière. J'étais malheureux chaque fois que nous rentrions à Montréal le dimanche. Être ici, ça me rappelle Saint-Donat », dit Luc Bourgoing.

La lumière. Voilà ce que Valérie Noël espérait trouver dans la maison qu'elle cherchait. « Ici, on vit dans les saisons », constate-t-elle.

À ses côtés, l'architecte acquiesce. Elle a beau avoir réalisé beaucoup d'autres projets depuis celui-là, il reste que la propriétaire traduit ce que Kim Pariseau avait en tête en dessinant sa première maison. Même de l'intérieur, la forêt serait partout.

« L'autre nuit, j'entendais les loups qui hurlaient », relate Valérie Noël, qui a aussi souvenir d'un orage électrique qui a inondé la maison de ses éclairs, l'été dernier.

La forêt se retrouve jusque dans les murs de la maison. « Lors de la construction, le bois du terrain a été utilisé pour le revêtement extérieur. Nous avons aussi orienté les vues sur des arbres. La maison a été conçue sur le site, ç'a été un super bel apprentissage », se souvient Kim Pariseau.

L'architecte est revenue à la maison Boréale il y a deux ans pour refaire l'aménagement extérieur. Une véranda a été améliorée, une aire de feu a été mieux définie et un trottoir de bois a été ajouté. « L'idée était de mieux utiliser le terrain », dit Kim Pariseau.

AU SERVICE DE LA CONVIVIALITÉ

Bien que le temps ait filé depuis que l'architecte de 35 ans a réalisé ce projet, son désir est resté le même : faire des maisons chaleureuses, conviviales, loin de la froideur d'une architecture très moderne.

À Sainte-Adèle, son pari est réussi. Pour les Noël-Bourgoing, la maison est un lieu de rassemblement, où s'arrêtent la famille et les amis des enfants. « Je passe beaucoup de temps dans la cuisine. J'aime ça être là, dans cette grande pièce, et faire partie de ce qui se passe », dit Valérie Noël.

Celle pour qui la maison a été construite ne l'habite plus, l'architecte accumule les projets, mais la maison Boréale reste fidèle à ceux qui l'occupent. « Les gens viennent ici et ne peuvent pas croire que ça fait 10 ans qu'elle a été construite », dit la propriétaire.

Qu'importe si le temps et les propriétaires passent. « Une maison, ce n'est pas statique. Ça évolue, c'est humain. On veut revenir à la maison dans 20 ans et en être encore fiers », dit Kim Pariseau.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Les propriétaires de la maison Boréale, Valérie Noël et Luc Bourgoing, en compagnie de l'architecte Kim Pariseau (à gauche).