Faire vieillir du vin nécessite de respecter plusieurs critères, mais surtout, collectionner des bouteilles exige beaucoup d’espace. À Montréal, des entreprises proposent de s’en occuper pour vous.

Léo Rabinovitch a fait construire une cave à vin dans son ancienne maison de Mont-Royal. L’immense pièce pouvait contenir jusqu’à 2500 bouteilles. Or, l’homme d’affaires a dû trouver un nouvel endroit pour entreposer ses grands crus lorsqu’il a vendu sa propriété.

« Ça fait 20 ans que je collectionne de grands bourgognes, raconte-t-il au téléphone. Je les ai attendus et je suis maintenant prêt à les boire. Je ne voulais pas m’en départir. »

Importateur de vin de profession, il s’est doté de celliers encastrables. Mais la capacité était nettement insuffisante. Il a déménagé une partie de sa collection dans un nouvel endroit spécialisé dans l’entreposage de vin, les Celliers Ogilvy.

Ce projet, c’est le rêve de Marc Gaudry. Propriétaire des boutiques d’accessoires de vin et d’alcool Vinum, il a loué pendant plusieurs années un espace au Pied-du-Courant. Ces caves locatives étaient situées sous le siège de la Société des alcools du Québec (SAQ). Lorsque la société d’État a déménagé ses bureaux en 2018, elle a fermé ce lieu d’entreposage. Plus de 600 collectionneurs ont alors dû trouver un nouvel endroit pour conserver leurs bouteilles. Les autres espaces en location gérés par la SAQ, qui sont toujours exploités, étaient pleins.

« On s’est retrouvés le bec à l’eau, comme plein d’autres, se souvient Marc Gaudry. C’est à ce moment qu’on a commencé à réfléchir à un projet, à la création d’une solution de rechange. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Jean-Frédéric Laberge

Après des années de recherche pour trouver l’endroit parfait et des mois de travaux, les Celliers Ogilvy se sont installés dans les anciens locaux de TQS, tout près du parc Jarry. Ils ont été inaugurés en décembre avec l’associé Jean-Frédéric Laberge.

Inspiré par le Pied-du-Courant

Les portes de bois se succèdent dans les immenses couloirs des Celliers Ogilvy. L’espace de 25 000 pieds carrés est immense. Il réunit 250 celliers dont la capacité varie de 384 à 4800 bouteilles. Derrière les portes sécurisées, les trésors des collectionneurs sont couchés sur des étagères de bois.

  • Les Celliers Ogilvy se spécialisent dans la location de celliers privés pour ceux qui n’ont pas d’espace de rangement à la maison.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les Celliers Ogilvy se spécialisent dans la location de celliers privés pour ceux qui n’ont pas d’espace de rangement à la maison.

  • Les celliers sont faciles d’accès en tout temps, pour ceux qui en font la location.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Les celliers sont faciles d’accès en tout temps, pour ceux qui en font la location.

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Pour bâtir son offre, Marc Gaudry s’est inspiré des caractéristiques des anciennes caves du Pied-du-Courant.

On voulait un bel espace, facile d’accès, disponible en tout temps. On a pensé à tous les paramètres techniques comme la climatisation, la qualité de l’air et la sécurité. Parce qu’il y a des gens dont la valeur des bouteilles est très grande.

Marc Gaudry, propriétaire des boutiques Vinum et fondateur des Celliers Ogilvy

Comme M. Rabinovitch, la plupart des clients des Celliers Ogilvy ont déjà une cave à vin à la maison. Si certains optent pour un cellier locatif faute d’espace, d’autres préfèrent entreposer leurs meilleurs crus en lieu sûr. Ils se protègent bien entendu des vols, mais en outre, ils éloignent la tentation d’ouvrir les vins trop tôt puisqu’ils ne sont plus à portée de main lors d’un bon souper.

Forte demande

Les Celliers Ogilvy constituent la plus récente offre de caves à vin locatives à Montréal. Ils sont aussi les plus grands, avec la possibilité d’entreposer un total de 340 000 bouteilles. Toutefois, ils ne sont pas les seuls.

L’entreprise Dans ma cave à vin gère la location de 280 celliers à Montréal et à Sainte-Thérèse.

« Depuis 2010, je suis toujours en train d’agrandir les espaces de location, explique le propriétaire Eric Lacassse. Ça fonctionne surtout en ville, où les gens en condo manquent d’espace. »

Sandrine Balthazard a misé sur cette clientèle lorsqu’elle a ouvert Le Parloir en 2017. Son local situé dans Griffintown ne sert pas seulement d’entrepôt de vin, mais aussi de lieu de rencontres. Le statut de club privé du Parloir permet également de consommer ses bouteilles sur place.

  • Sandrine Balthazard a ouvert Le Parloir en 2017.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

    Sandrine Balthazard a ouvert Le Parloir en 2017.

  • Le Parloir est aussi un club privé où ouvrir ses bonnes bouteilles.

    PHOTO ARIELLE LIVERNOCHE FOURNIE PAR LE PARLOIR

    Le Parloir est aussi un club privé où ouvrir ses bonnes bouteilles.

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Les gens n’ont plus de place pour entreposer leur vin et ils n’ont pas plus de place pour recevoir à la maison. Avoir un espace locatif externe pour ouvrir ses bonnes bouteilles, ça répond à un besoin.

Sandrine Balthazard, présidente-fondatrice du Parloir

À peine cinq ans après son ouverture, Le Parloir a aussi pris de l’expansion. De nouveaux celliers exécutifs, plus spacieux et vitrés, un salon privé ainsi qu’une terrasse sur le toit ont été inaugurés l’an dernier.

Comme aux Celliers Ogilvy, les clients du Parloir signent un contrat d’un an minimum. Or, certaines personnes ont parfois besoin d’un espace temporaire qui réunit toutes les conditions de garde. C’est ce qu’offre Michel Prince, propriétaire de la Cave St-Jacques à Montréal. En plus de ses 220 casiers et 16 plus grands celliers, il a ouvert une section temporaire où les bouteilles sont conservées quelques mois.

« C’est une bonne solution quand les collectionneurs subissent un sinistre ou qu’ils déménagent », dit-il.

Peu importe l’endroit, entreposer son vin coûte en moyenne 3,50 $ la bouteille par année.

Consultez le site des Celliers Ogilvy Consultez le site du Parloir